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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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nattés, le front poli, la joue satinée et vermeille, les bras à fossettes, le cou de cygne d’Ione.
    « Je sais maintenant que vous êtes belle, dit-elle, et je puis emporter votre portrait dans mes ténèbres, et le revoir toujours. »
    Lorsque Nydia la quitta, Ione se laissa aller à une profonde et délicieuse rêverie. Glaucus l’aimait. Il l’avouait ; oui, il l’avouait. Elle relut son tendre aveu ; elle s’arrêta sur chaque mot ; elle baisa chaque ligne. Elle ne se demandait pas pourquoi il avait été calomnié : elle était seulement assurée qu’il l’avait été. Elle s’étonnait d’avoir ajouté foi à une seule parole dite contre lui. Elle s’étonnait que l’Égyptien eût le pouvoir de la tourner contre Glaucus. Elle frissonna en réfléchissant à la prudence que celui-ci recommandait à l’égard d’Arbacès, et la secrète inquiétude que lui causait cet être mystérieux devint de l’effroi. Elle fut réveillée de ces pensées par ses femmes, qui vinrent lui annoncer que l’heure marquée pour sa visite à Arbacès était arrivée ; elle tressaillit. Elle avait oublié sa promesse. Sa première impression fut de ne pas aller chez lui ; sa seconde, de rire des craintes que lui causait le plus ancien de ses amis. Elle se hâta d’ajouter de nouveaux ornements à sa toilette, et, se demandant si elle devait presser de vives questions l’Égyptien, au sujet de son accusation contre Glaucus, ou si elle devait attendre qu’elle en eût entretenu ce dernier, sans citer son autorité, elle prit le chemin de la sombre demeure d’Arbacès.

Chapitre 7
  Ione est prise dans le filet – la souris essaye de ronger les mailles
     
    « Ô ma chère Nydia ! s’écria Glaucus en lisant la lettre d’Ione, ô la plus blanche messagère qui ait jamais passé entre la terre et le ciel ! Comment, comment te remercier ?
    – J’ai ma récompense, dit la pauvre Thessalienne.
    – Demain ! demain ! Comment employer les heures jusqu’à ce moment ? »
    L’amoureux Grec ne voulait pas laisser Nydia s’éloigner, quoiqu’elle essayât à plusieurs reprises de sortir de la chambre. Il lui faisait répéter, syllabe par syllabe, la brève conversation qui avait eu lieu entre elle et Ione ; mille fois, oubliant son infirmité, il l’accabla de questions sur le regard, sur l’air qu’avait sa bien-aimée ; et puis, tout à coup, s’excusant de son erreur, il lui faisait recommencer son récit entier. Ces instants si pénibles pour Nydia s’écoulaient rapidement pour lui, et remplissaient son cœur d’un sentiment délicieux. Le crépuscule avait déjà été envahi par l’obscurité avant qu’il eût renvoyé Nydia chez Ione ; elle partit enfin avec de nouvelles fleurs et une nouvelle missive. À ce moment, Claudius et quelques-uns de ses gais compagnons vinrent le surprendre. Ils le plaisantèrent sur son amour de la solitude et sur son absence, pendant toute la journée, des lieux qu’il avait l’habitude de fréquenter. Ils l’engagèrent à les accompagner dans les différents quartiers de cette mouvante cité, qui, nuit et jour, offrait tant d’occasions de plaisir. Alors, comme maintenant, sur cette terre aimée (car aucune autre, en perdant plus de sa grandeur, n’a gardé plus de ses mœurs), il était d’usage que les Italiens s’assemblassent le soir ; et sous les portiques des temples ou à l’abri des bosquets qui séparaient les rues, écoutant la musique ou les récits de quelque conteur, ils saluaient le lever de la lune avec des libations et des mélodies. Glaucus était trop heureux pour se montrer insociable ; il avait besoin de répandre au dehors l’exubérance de la joie qui l’étouffait. Il accepta volontiers l’offre de ses compagnons, et ils se mirent à parcourir ensemble ces rues brillantes que nous avons déjà dépeintes.
    Dans le même temps, Nydia rentrait chez Ione, qui était sortie déjà depuis quelques heures. Elle demanda, sans attacher d’importance à sa demande, où Ione était allée.
    La réponse qu’on lui fit la saisit de terreur et d’effroi.
    « À la maison d’Arbacès, de l’Égyptien.
    – Impossible.
    – C’est pourtant ainsi, mon enfant, reprit la suivante qu’elle avait interrogée. Il y a longtemps qu’elle connaît l’Égyptien.
    – Longtemps, grands dieux ! et Glaucus l’aime ! murmura Nydia en elle-même. A-t-elle souvent rendu visite à cet homme ? demanda-t-elle.
    – Jamais encore,

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