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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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m’appelle ? dit une voix faible et mélancolique.
    – Une personne qui a des choses importantes à révéler à un membre de votre corps ; je viens faire une déclaration et non demander des oracles.
    – À qui voulez-vous parler ? L’heure n’est pas bien choisie pour une conférence ; partez, ne me troublez pas. La nuit est consacrée aux dieux, le jour aux hommes.
    – Il me semble que je connais ta voix. Tu es celui que je cherche. Cependant je ne t’ai entendu parler qu’une fois. N’es-tu pas le prêtre Apaecidès ?
    – Je le suis, répliqua le prêtre, quittant l’autel et s’approchant de la grille.
    – C’est toi ? les dieux en soient loués ! » Étendant la main vers l’esclave, elle lui fit signe de s’éloigner ; et lui, qui pensait naturellement que quelque superstition, dans l’intérêt de la sûreté d’Ione, avait seule pu la conduire au temple, obéit et s’assit par terre et à quelque distance. « Chut ! dit-elle ; parle promptement et bas. Es-tu en effet Apaecidès ?
    – Puisque tu me connais, tu n’as qu’à te rappeler mes traits.
    – Je suis aveugle, répondit Nydia ; mes yeux sont dans mes oreilles, ce sont elles qui te reconnaissent. Jure-moi que tu es celui que je cherche.
    – Je le jure par les dieux, par ma main droite et par la lune.
    – Chut ! parle bas… penche-toi… Donne-moi ta main. Connais-tu Arbacès ?… As-tu déposé des fleurs aux pieds de la mort ?… Ah ! ta main est froide… Écoute encore… As-tu prononcé le terrible vœu ?
    – Qui es-tu ? D’où viens-tu, pâle jeune fille ? dit Apaecidès avec anxiété. Je ne te connais pas. Ce n’est pas sur ton sein que ma tête s’est reposée. Je ne t’ai jamais vue avant ce moment.
    – Mais tu as entendu ma voix : n’importe ! ces souvenirs nous feraient rougir l’un et l’autre. Écoute ; tu as une sœur ?
    – Parle ! parle ! que lui est-il arrivé ?
    – Tu connais les banquets de la mort, étranger ; il te plaît peut-être de les partager ?… Te plairait-il d’y voir ta sœur assise à côté de toi ?… Te plairait-il qu’Arbacès fût son hôte ?
    – Ô dieux ! il ne l’oserait pas. Jeune fille, si tu te joues de moi, tremble ; je te déchirerai membre par membre.
    – Je te dis la vérité, et, pendant que je parle, Ione est chez Arbacès… son hôte pour la première fois… Tu sais s’il y a du péril dans cette première fois. Adieu ! j’ai rempli mon devoir.
    – Arrête ! arrête ! s’écria le prêtre en pressant son front de sa main amaigrie. Si ce que tu dis est vrai… comment faire pour la sauver ? On me refusera l’entrée de cette maison ; c’est un labyrinthe dont je ne connais pas les détours. Ô Némésis ! je suis justement puni !
    – Je vais renvoyer mon esclave ; sois mon guide et mon compagnon. Je te conduirai à la porte secrète de cette maison. Je soufflerai à tes oreilles le mot qui te fera admettre. Prends une arme ; elle pourra te servir.
    – Attends un instant », dit Apaecidès.
    Il se retira dans une des cellules qui s’ouvraient sur les côtés du temple, et reparut quelque temps après, enveloppé dans un large manteau qui était porté alors par les personnes de toutes classes, et qui recouvrait ses vêtements sacrés.
    « Maintenant, dit-il en grinçant des dents, si Arbacès osait… mais il n’osera pas, il n’osera pas ; pourquoi le soupçonner ? Serait-il assez misérable ? Je ne peux pas le penser ! Cependant c’est un sophiste… c’est un sombre imposteur. Ô dieux ! protégez… Mais que dis-je ? est-il des dieux ? oui, il y a du moins une déesse dont je puis faire parler la voix ; et cette déesse, c’est la Vengeance ! »
    En murmurant ces paroles incohérentes, Apaecidès, suivi de sa compagne silencieuse et aveugle, se rendit à la hâte, par les rues les moins fréquentées, à la maison de l’Égyptien. Le gros esclave, renvoyé brusquement par Nydia, haussa les épaules, murmura un juron, et, sans en être fâché d’ailleurs, prit, au petit trot, le chemin de son cubiculum.

Chapitre 8
  Solitude et soliloque de l’Égyptien – analyse de son caractère
     
    Nous devons revenir un instant sur nos pas dans la marche de notre histoire. À la première lueur de ce jour, que Glaucus a déjà marqué d’une pierre blanche, l’Égyptien était assis, seul et sans que le sommeil lui eût fermé les yeux, au sommet de la haute et pyramidale tour qui surmontait sa

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