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Les Dieux S'amusent

Les Dieux S'amusent

Titel: Les Dieux S'amusent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Denis Lindon
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des choses désagréables, s’exclama :
    — Avec tes joues gonflées, tu as tout à fait l’air d’un
crapaud !
    Minerve, blessée dans sa coquetterie féminine, renonça
instantanément à ses projets musicaux et jeta rageusement la flûte vers la
terre. Découverte quelques jours plus tard par Marsyas, cette flûte allait lui
permettre de triompher d’Apollon dans le concours de musique organisé par le
roi Midas.

Arachné
    Minerve était aussi très fière de ses talents de tisseuse, de
brodeuse et de dentellière. Or elle apprit un jour qu’une jeune femme grecque, nommée
Arachné, avait acquis la réputation de tisser et de broder mieux qu’elle. Ulcérée,
elle descend sur terre précipitamment, se rend à l’atelier d’Arachné, demande à
voir sa production.
    Arachné lui présente un voile qu’elle vient de tisser ;
il est d’une telle finesse et d’une telle légèreté que la déesse, dans son for
intérieur, reconnaît qu’elle n’aurait pu faire mieux ni même, peut-être, aussi
bien. Prise de fureur, elle déchire le voile, le piétine rageusement et crie à
Arachné :
    — Puisque tu tisses si bien, tu ne feras désormais plus
rien d’autre.
    Et, en prononçant ces paroles, elle transforme la pauvre
femme en araignée.
    Cet incident fut à l’origine d’une violente dispute entre
Apollon et Minerve. Il faut dire que ces deux Immortels, bien qu’ils fussent
frère et sœur, ne s’entendaient pas bien, car ils avaient des tempéraments
radicalement opposés : Apollon, artiste, poète et musicien, était
convaincu que le monde était gouverné par les sentiments et les passions ;
Minerve, intellectuelle, logicienne et savante, croyait au contraire à la
primauté de la raison et de la science. Aussi Apollon ne laissa-t-il pas passer
l’occasion qui s’offrait à lui de marquer un point sur Minerve :
    — Eh bien, lui dit-il ironiquement, Madame la savante
et la raisonneuse se laisse emporter, elle aussi, par ses passions ?
    Vexée, Minerve lui répondit par un défi :
    — Puisque tu te crois si fort, pourquoi ne
participes-tu pas, avec moi, au concours organisé par les Athéniens ? Nous
verrons bien alors lequel de nous est le plus utile aux hommes !

9. La fondation d’Athènes
    Athènes , la
principale ville grecque, venait d’être fondée. À cette occasion, ses habitants
organisèrent de grandes fêtes auxquelles ils convièrent tous les dieux en leur
faisant savoir que celui d’entre eux qui leur ferait le cadeau le plus utile se
verrait décerner le titre de dieu tutélaire et protecteur de la cité.
    Pour les dieux, qui n’avaient pas grand-chose à faire en
temps ordinaire et qui s’ennuyaient un peu sur l’Olympe, ce fut une belle
occasion de montrer leurs talents.
     
    Apollon, piqué au vif par le défi de Minerve, fut le premier
à apporter son cadeau : c’était la poésie. Elle reçut un accueil mitigé ;
car, si l’on reconnaissait que la bonne poésie était susceptible de procurer au
peuple de vifs plaisirs, il n’échappa à personne qu’il y aurait sans doute, au
cours des siècles à venir, plus de mauvais poètes que de bons. En outre, les
enfants athéniens, qui avaient eux aussi leur mot à dire dans le concours, ne
furent pas enchantés à l’idée que les programmes scolaires seraient désormais
alourdis par l’obligation d’apprendre des vers.
    C’est Vénus qui succéda à Apollon : son cadeau était la
mode féminine, représentée par un défile de mannequins portant des modèles de
haute couture. Là encore, les avis furent partagés : si les femmes, dans l’ensemble,
manifestèrent un vif enthousiasme, les hommes comprirent rapidement que les
caprices vestimentaires de leurs épouses allaient leur coûter cher, et se
montrèrent donc réservés.
     
    Ce fut ensuite le tour de Vulcain, qui, pour l’occasion, avait
inventé la charrue. L’attelant à un couple de bœufs, il fit une démonstration
de son maniement et expliqua qu’elle permettrait d’augmenter de 65 % le
rendement céréalier du pays. L’utilité de ce don n’échappa à personne. Mais les
Grecs, comme aujourd’hui les Corses, n’étaient pas des travailleurs acharnés et,
sans oser le dire tout haut, beaucoup d’entre eux pensèrent que, par la faute
de Vulcain, le travail de la terre deviendrait, à l’avenir, un peu plus
fatigant.
     
    Neptune, dieu de la mer, se présenta alors. On aurait pu s’attendre
à ce qu’il apportât quelque

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