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Les Dieux S'amusent

Les Dieux S'amusent

Titel: Les Dieux S'amusent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Denis Lindon
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ensuite refusé de satisfaire, Vulcain avait,
en entrant dans le temple, un regard lubrique et un comportement étrange. Il ne
tarda pas à faire à Minerve des propositions outrageantes. Minerve les ayant
repoussées avec indignation, Vulcain tenta de la violer. Mais la résistance de
Minerve était si obstinée et l’excitation de Vulcain si grande que — et je
demande ici à mes lecteurs d’essayer de me comprendre à demi-mot — la
tentative de Vulcain fit long feu. Minerve s’essuya la jambe avec son mouchoir,
qu’elle jeta par terre avec dégoût. Quelques mois plus tard, à l’emplacement où
le mouchoir était tombé, naissait Érichtonios, qui peut donc être considéré
comme le fils de Vulcain, par le biais d’une insémination artificielle, et de
Minerve, par le biais d’une grossesse extra-utérine.
    Érichtonios devint roi d’Athènes et ses descendants lui
succédèrent sur le trône. Le troisième d’entre eux s’appelait Égée. Il était
cousin d’Alcmène, cette femme thébaine dont j’ai déjà raconté l’adultère
involontaire avec Jupiter.
    Égée, comme tous les Grecs, aimait les voyages et les femmes.
    Au cours d’un séjour qu’il fit dans une ville du sud de la
Grèce, assez éloignée d’Athènes, il eut une liaison avec une jeune fille noble.
Lorsqu’il la quitta pour regagner son royaume, elle était enceinte. Égée lui
dit en partant :
    — Je laisse, sous cette lourde pierre, mon épée ; si
notre enfant est un garçon, qu’il vienne me rejoindre à Athènes lorsqu’il sera
assez fort pour soulever la pierre et prendre l’épée.
    Quelques mois plus tard, l’enfant naquit. C’était un garçon.
Sa mère l’appela Thésée.
    Le même jour, à Thèbes, Alcmène donnait le jour à ses deux
fils, Hercule, fils de Jupiter, et Iphiclès, fils d’Amphitryon. Ainsi, Thésée
et Hercule, les deux premiers grands héros mythologiques, étaient-ils cousins
et contemporains. Ils allaient aussi devenir amis, malgré de profondes
différences de caractère qui se manifestèrent dès leur enfance.

Enfance d’Hercule
    Hercule, toute sa vie, fut une brute sympathique. Comme le
montrent ses statues, il avait une petite tête sur un corps puissant. C’était, selon
Euripide, « un être grossier, inculte et emporté ; toute sa science
se bornait à agir, et il ne fréquentait pas les académies ». Mais sa force
physique et sa bravoure étaient surhumaines. Il ne lui fallut pas longtemps
pour le prouver.
    Il était né depuis quelques jours à peine, et dormait
tranquillement dans son berceau, à côté de son frère jumeau Iphiclès, lorsque
Junon, animée par la haine qu’elle éprouvait à l’égard de tous les bâtards de
Jupiter, dirigea vers les bébés deux serpents puissants et venimeux. Iphiclès
se réveilla le premier et se mit à pousser des cris de frayeur ; Hercule, sans
s’émouvoir, prit les serpents dans ses petites menottes et les étrangla
prestement. Lorsque sa mère, Alcmène, et son père putatif, Amphitryon, alertés
par les cris d’Iphiclès, entrèrent dans la chambre, Hercule jouait avec les deux
cadavres en riant aux éclats.
    Les parents d’Hercule tentèrent de lui donner une éducation
soignée. Mais, s’il manifestait des dispositions exceptionnelles pour tous les
exercices physiques, il n’éprouvait qu’aversion pour les activités culturelles.
Son maître de musique, un certain Linnus, l’ayant un jour réprimandé pour son
inattention et sa maladresse, Hercule, se livrant pour la première fois à l’une
de ces explosions de colère subites et incontrôlables dont il devait donner, par
la suite, bien d’autres exemples, brisa sa lyre sur le crâne de Linnus, qui en
mourut. Hercule, qui avait un cœur d’or, manifesta, mais trop tard, un profond
chagrin et un vif remords.
    À seize ans, il était devenu un colosse ; sûr de sa
force, armé d’une énorme massue, il ne craignait personne ; même les dieux
ne lui faisaient pas peur. Un jour de grosse chaleur, incommodé par le soleil, il
braqua son arc vers le char d’Apollon et menaça d’en abattre les chevaux et le
conducteur. Une fois, alors que le navire où il se trouvait était ballotté par
une tempête, il osa insulter et défier Neptune. Il ne craignait même pas de
braver Jupiter, dont il était le fils : au cours d’un voyage, passant près
du Caucase, il aperçut Prométhée, enchaîné à son rocher et dévoré par un aigle ;
au récit que lui fit

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