Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Dieux S'amusent

Les Dieux S'amusent

Titel: Les Dieux S'amusent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Denis Lindon
Vom Netzwerk:
un
casque, une cuirasse et un bouclier d’airain d’un éclat si flamboyant que, lorsque
le soleil se reflète sur eux, l’œil peut à peine en supporter la vue ; une
lance de frêne, si lourde que peu de guerriers sont capables de la manier ;
enfin, une longue épée de bronze à double tranchant et à la poignée ornée de
cent pierres précieuses.
    Ainsi équipé, Achille se sent invincible.
    Dès lors que Diomède, Ajax, Ulysse et Achille avaient donné
leur accord, le recrutement des autres rois de Grèce ne fut plus, pour
Agamemnon, qu’une simple formalité. Quinze jours plus tard, ils étaient tous
rassemblés, avec leurs troupes, dans le port d’Aulis, prêts à s’embarquer pour
la plus fameuse expédition de l’Antiquité : la guerre de Troie.

21. Le sacrifice d’Iphigénie et l’arrivée à Troie
    L’armée grecque qui s’apprêtait à partir d’Aulis pour Troie comptait près de 100 000
hommes, répartis en une cinquantaine de régiments représentant les différents
royaumes. Une flotte de 1 186 navires à voile devait les transporter.
    À cette époque, l’armement des soldats se composait de
lances et d’épées pour le combat au corps à corps, de javelots, d’arcs et de
flèches pour le combat à distance. Chaque combattant était protégé par un
casque, une cuirasse qui lui couvrait le torse, des jambières de cuir et un
bouclier ; ces boucliers étaient faits de peaux de bœuf superposées et
cousues ensemble, renforcées parfois par une ou deux plaques de bronze. Les
simples soldats combattaient à pied, cependant que les chefs disposaient de
chars légers traînés par deux chevaux. Ils montaient à deux dans ces chars, l’un
servant de conducteur, l’autre, debout à ses côtés, utilisant selon les
circonstances la lance, l’épée, l’arc ou les javelots.
    Agamemnon, qui avait pris le titre de « roi des rois »,
exerçait en théorie le commandement suprême. Mais, pour les décisions
importantes, il consultait toujours l’assemblée des rois et écoutait avec une
attention particulière Nestor, pour son expérience, Ulysse, pour son
intelligence, Achille et Diomède, pour leur audace, le grand Ajax, pour ne pas
lui faire de peine, et enfin un personnage bizarre, appelé Calchas, qui passait
pour un devin.
    Agamemnon dut bientôt recourir à ses services. En effet, un
mois après que l’armée grecque se fut embarquée sur ses navires, elle était
toujours dans le port : pas un souffle de vent ne ridait les eaux bleues
de la mer Égée, et, faute de vent, les voiliers restaient immobiles. Consulté
sur l’origine de ce calme plat, Calchas déclara que c’était Éole, le dieu des
vents, qui les empêchait de souffler, à la demande de Diane, la déesse de la
chasse. Celle-ci, selon Calchas, avait été vivement irritée de ce qu’Agamemnon,
au cours d’une partie de chasse, eût tué d’une flèche un cerf sacré et eût
déclaré, après son exploit, que « Diane elle-même n’aurait pas fait mieux ».
    Pour le punir de ce double sacrilège, elle avait obtenu d’Éole
qu’il empêchât le départ de la flotte grecque.
    — Comment puis-je apaiser la colère de Diane ? demanda
Agamemnon à Calchas.
    — Le seul moyen, répondit le devin, est de sacrifier à
Diane ta propre fille Iphigénie, âgée de seize ans.
    Agamemnon refusa d’abord tout net. Mais les autres rois
grecs, lassés d’attendre en vain que se levât la brise, lui firent comprendre
que, s’il ne suivait pas le conseil de Calchas, ils retourneraient chez eux et
le laisseraient se débrouiller tout seul. Agamemnon feignit alors de s’incliner :
    — Je veux bien, dit-il, envoyer un messager chercher ma
fille, mais sa mère, Clytemnestre, se méfiera et ne la laissera jamais partir.
    Clytemnestre, l’épouse d’Agamemnon, était la sœur de la
belle Hélène, ou plutôt sa demi-sœur : elles avaient en effet la même mère,
Léda, mais, alors qu’Hélène avait été conçue par Jupiter, Clytemnestre était la
vraie fille du roi Tyndare, mari de Léda. Les deux sœurs ne se ressemblaient
guère, au physique comme au moral : Clytemnestre était aussi revêche et
acariâtre qu’Hélène était avenante et séduisante. Agamemnon, bien qu’il fût
autoritaire et cassant avec tout le monde, était terrorisé par sa femme.
    Pour une fois, cependant, il était enchanté de pouvoir
arguer du mauvais caractère de Clytemnestre pour justifier son refus de faire
venir sa fille.

Weitere Kostenlose Bücher