Les dîners de Calpurnia
grandes catégories : les domus, hôtels particuliers des familles riches qui s'étendaient horizontalement, et les insulce, immeubles de rapport en location, nés de la nécessité de loger un nombre croissant d'habitants et qui s'élevaient ïer‚caleineTit, faute de place, atteignant jusqu'à cinq ou six étages.
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:.e chair, pour ne pas devenir vulgaire, exigeait un .change verbal tendre et évocateur.
Calpurnia, qui appréhendait son dépucelage, jugea au : nntraire ce moment délicieux. Valerius n'était pas seu-ement habile à trousser des élégies, il ne manquait ni de ^ons ni d'expérience et se montra pour Calpurnia
amant parfait pour une premiére étreinte.
- quelle chance j'ai eue, lui murmura-t-elle, de n'avoir ?as été mise toute jeune dans le lit d'un sénateur libidineux par un pére stupide et avare !
Tu vois, j'aurais .ïncore préféré un gladiateur ! Ou devenir vestale...
- C'est vrai, dit-il en riant. Tu aurais fait une sublime .estale. On en manque, paraît-il. Les péres n'osent plus aujourd'hui vouer leur fille à la chasteté pour la dédier au culte de Vesta. Toi, une autre vie t'attend !
- Ensemble ?
- Oui. Et tu vas m'inspirer des vers magnifiques. Catulle a eu Clodia, Tibulle Délie, Properce la merveilleuse Cynthie. Valerius aura Calpurnia !
Je rêve même de faire mieux : écrire un nouvel " Art d'aimer ", celui d'Ovide a vieilli...
Le sommeil les surprit enlacés, heureux et épuisés. Ce n'est que le lendemain, réveillée par les bruits assourdissants de la ville auxquels elle n'était pas habituée, que Calpurnia se posa la question en caressant le front de Valerius encore endormi : " Va-t-il me demander de l'épouser et, s'il me le demande, que lui répondrai-je ? "
II ne lui demanda rien. Seulement de venir le voir deux ou trois fois par semaine. Elle continuerait à habiter chez Sevurus o˘ elle jouissait d'un confort qu'il était incapable de lui offrir. " Ainsi, avait-il ajouté, notre amour durera car il ne sera pas dévoré par les soucis qu'imposé
fatalement une vie commune. Chaque rencontre sera une fête que ne g‚chera pas l'habitude. "
Calpurnia avait été déçue par cet arrangement qui ne satisfaisait pas le désir d'une vie à deux qu'elle avait naÔvement envisagée. Puis elle avait réfléchi et admis que la solution proposée par Valerius présentait des avanta-51
ses L'obligation d'utiliser des commodités hors du logement, d'aller puiser de l'eau au rez-de-chaussée - quand la fontaine n'était pas tarie ! - ne lui plaisait guére. Et l'idée de quitter son oncle et Celer lui était, elle se 1 avoua, insupportable. Ainsi accepta-t-elle de vivre raisonnablement son amour, sans bouleverser l'ordonnance dune existence privilégiée.
La conjuration
Aprés tant d'argent dépensé, tant de sueur bue par les 'erres remuées et les pierres apportées, la Domus Aurea Drenait forme. Autour de l'immense lac artificiel les jardins s'arboraient, la bréche de Damas marbrait les ter-
-asses, les péristyles ordonnaient leurs colonnes, le peuple des statues grecques se partageait pelouses et oosquets ; le palais lui-même profilait la silhouette de ses
-ours et de ses coupoles sur le ciel bleu du mont Caelius. Partout, la magnificence de Néron éclatait. Il ne manquait à cette splendeur jamais égalée que le colosse impé-
-\ al, la gigantesque statue de César que le sculpteur Zéno-dore s'apprêtait à placer sur le piédestal déjà édifié au centre du péristyle.
Mais ce simple transport posait des oroblémes que Sevurus et ses meilleurs ingénieurs n'avaient pas encore réussi à résoudre. Comment dire à \eron, qui s'impatientait et traitait ses artistes d'incapables, qu'il faudrait peut-être, faute de pouvoir la bouger, énger sa statue là o˘ elle avait été construite, devant atelier du sculpteur, trés loin, du côté
d'Antium ? En désespoir de cause, Sevurus avait demandé à Tigel-n d'appeler l'amiral de l'escadre basée à Ostie avec les ordages, les chaînes et tout le matériel de levage utilisé ?our abattre les navires en caréne. Aprés d'interminables discussions, il fut décidé de construire quatre chariots mouvant supporter un poids plus lourd que le plus lourd 53
des vaisseaux de haute mer. On amena des búufs des prairies proches de Rome, des cordiers tressérent des traits capables de soutenir le monde et des tonnes de paille furent utilisées pour protéger l'effigie de l'Empereur durant le voyage. Les Romains
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