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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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du trône de mécontents corrompus qui sont prêts à jouer leur vie contre celle de César. Cela a toujours existé ainsi à Rome.
    - Oui, mais Néron a Tigellin. Une poigne de fer qui tient la dragée haute à
    tous les amateurs de complots, dit Celer.
    - Oh ! tu sais, répondit Sevurus, aucune poigne ne peut maîtriser la main inconnue qui verse le poison, ni celle qui brandit le poignard, cachée derriére un rideau. Si par malheur Néron était assassiné, ce serait un désastre pour nos travaux. A coup s˚r, les successeurs voudraient détruire, jusqu'au souvenir, l'image d'un César encore populaire. Ils commenceraient par son úuvre la plus spectaculaire et la plus discutée : laDomus Aurea. Et la statue géante qu'on vient à peine de mettre en place, au prix de tant d'efforts, ne resterait pas longtemps debout !
    Durant des semaines, on n'entendit plus parler de conjuration. Au palais impérial comme dans la vieille Rome, o˘ le roulement des chars et des voitures ébranlaient les insulú épargnées par l'incendie, il n'était question que de la statue du prince qui dominait la ville comme le phare de Pharos la mer d'Egypte. Les plus enthousiastes et les flatteurs, c'étaient souvent les mêmes, parlaient de la huitiéme merveille du monde.
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    Pouvait-on songer à assassiner un Empereur que Séné-que lui-même, le maître, le philosophe, l'ami de toujours, assimilait au soleil ? La métaphore plaisait à Néron : il voyait dans la Domus Aurea le symbole d'une grandeur et d'une divinité. Il s'imaginait l'égal d'Apollon. Comme lui, :1
    jouait de la lyre et conduisait des attelages de chevaux blancs.
    Pourtant, le mécontentement des tenants de la tradition, que la déification de César irritait autant que ses prodigalités et ses exhibitions thé
    ‚trales, subsistait dans les hautes sphéres du pouvoir. Ils étaient nombreux les sénateurs frustrés, les chevaliers sans emploi, les tribuns des cohortes, les fonctionnaires du palais, à penser que le moment était venu de se débarrasser d'un tyran qui méprisait les élites et avait des attentions démagogiques pour le peuple. Dans l'ombre, les insatisfaits cherchaient un chef, autrement dit un régicide.
    Celer voyait défiler sur le chantier en voie de finition une foule de curieux importants mais il n'avait jamais surpris de comploteurs en train d'échanger des secrets. Il ne prenait pas trés au sérieux les bruits qui recommençaient à courir. Valerius qui, lui, fréquentait réguliérement le palais semblait plus inquiet.
    - L'Empereur, disait-il, ne montre pas son anxiété mais ceux qui le connaissent bien et le rencontrent, comme moi, en dehors de son activité
    publique, le sentent soucieux. Il chante avec moins d'entrain et retient mal le texte des rôles et des poémes. J'ai remarqué, en outre, que la garde prétorienne et les cohortes avaient été renforcées. Tigellin le protége, c'est évident, et de qui pourrait-il chercher à le préserver sinon d'éventuels assassins ?
    Un soir, Valerius arriva essoufflé à la maison du Véla-bre dont il était devenu un hôte assidu. Sevurus, Celer et Calpurnia, qui dînaient d'une poule, de légumes et de fruits, furent surpris car sa venue n'était pas prévue, mais Sevurus lui indiqua une place à côté de lui sur le lit : 57
    - Sois le bienvenu. Calpurnia, va dire à la cuisine que nous avons un invité.
    - Merci, je veux bien manger quelque chose mais je suis ici pour vous apprendre une nouvelle qui ne date que de cet aprés-midi : Tigellin est venu chercher Néron à qui je faisais répéter un poéme. Il lui a parlé à
    l'oreille et César a p‚li avant de le suivre. J'ai su peu aprés, en laissant traîner une oreille, que le bourreau venait d'arriver avec ses aides et ses instruments.
    - Pour qui ? demanda Sevurus. Le fameux complot ?
    - Sans aucun doute. Il y a deux arrestations : Natalis, qui serait l'instigateur, et Sceverinus, qui devait assassiner Néron comme Brutus avait poignardé Jules César.
    - Natalis n'a pas grande réputation mais Sceverinus, je le connais, est un digne citoyen qui n'a jamais caché regretter l'ancienne Rome et la République. De là à vouloir tuer... Ont-ils parlé, dénoncé des complices ?
    - Le bourreau, à ce que l'on dit, n'a même pas eu à intervenir. Il s'est contenté de montrer aux deux conjurés les instruments et les machines qui allaient être utilisés. A la vue de Yúculeus o˘ l'on allait les suspendre pour désarticuler leurs

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