Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
Vom Netzwerk:
ni du Sénat. Et il faut des faits, des témoignages !
    - Une idée me vient à l'esprit. Elle est tellement simple 1. Salle à manger.
    lui-même, le vieux maître, avait du mal à croire que son éléve p˚t être dupe des dithyrambes dont on l'accablait. César aurait dans un bon jour admis qu'on critiqu‚t son gouvernement. Son art, jamais !
    Celer et Sevurus entraient dans le péristyle les bras chargés de rouleaux et Néron leur fit signe d'approcher :
    - Je \ous attendais, dit-il aussitôt. Je vois que vous "ïa travaille, vous avez des plans à me montrer. J'ai ïïï-ïteehcaucoup réfléchi à notre ville et à mon palais Le PaLa:in est trop encombré, c'est e MM" aUons te construire. Autour, Ae ta ptace Nous l'utiliserons pour les
    - J'avais cru comprendre, hasarda Sevurus, que tu comptais y b‚tir des immeubles résidentiels pour remplacer ceux qui ont été détruits.
    - César a changé d'avis, voilà tout ! lança Néron, agacé. Mes jardins seront les plus vastes et les plus beaux que l'homme ait imaginés. Pensez à
    la Gréce, aux fêtes et aux cérémonies dionysiaques. Pensez aux jardins de Samosate en Syrie, vous ne verrez jamais assez grand pour le plus grand des Césars !
    Sevurus se le tint pour dit et laissa son compére Celer enchaîner sur des propos complaisants. Ils savaient tous deux que, quel que soit le talent d'un architecte, c'était le commanditaire d'un ouvrage qui était considéré
    comme son auteur. Ils savaient aussi que Néron n'était pas un despote ignorant, que Sénéque lui avait dispensé une culture étendue et qu'il entendrait s'occuper personnellement des travaux. S'il ne connaissait pas grand-chose aux techniques, c'était un artiste, un poéte, qui saurait imposer ses vues.
    - Divin César, dit Sevurus, guide nos mains et nous réaliserons ce que tu souhaites.
    Néron se lança alors dans une description lyrique de son futur palais. Un palais ? Non. Un ensemble de villas,
    1. Croupe au sommet de l'Esquilin.
    de péristyles, de bassins, de temples, de bosquets, de collines qui s'étendraient sur plusieurs hectares...
    - Je veux, ajouta-t-il dans un semi-délire, un lac artificiel si grand qu'on l'appellera la mer. J'y donnerai des fêtes nautiques, des naumachies fantastiques. Mon rêve : y reconstituer la bataille de Salamine !
    - quel honneur, divin Néron, de donner une réalité à tes visions poétiques ! dit Celer aprés avoir jeté un regard vers Sevurus.
    Le signe n'avait pas échappé à l'Empereur.
    - Mon projet vous paraît trop grandiose ? Fou, peut-être .'Vous allez pourtant m'aider à le mener à son terme !
    - Seigneur, je voulais seulement souligner à Sevurus que cela allait co˚ter une fortune considérable.
    - Et alors ? N'ai-je pas les moyens de satisfaire à tous mes désirs ? Mes prédécesseurs Claude et Tibére étaient des avares. Je sais, moi, que je puis disposer à mon gré de tous les trésors de l'Empire. C'est le rôle de César d'imaginer et de b‚tir, de donner à son régne une magnificence digne de Rome ! Je tiens à ce que vous ne perdiez pas une minute. Les empereurs meurent jeunes et je veux voir mon-úuvre achevée. Mes gens vont vous reconduire en litiére1. Revenez vite avec des dessins et des projets. Avez-vous au moins des collaborateurs de talent ? Sont-ils assez nombreux ?
    - Ce sont les meilleurs. Tel Carus, l'officinator, qui dirige les groupes d'artisans les plus habiles. Et nous avons à Ostie nos ateliers, nos chantiers et nos réserves de matériaux. Les colléges de fabri2 vous sont dévoués : charpentiers et maçons sont prêts à reconstruire Rome et à b‚tir votre palais.
    Lorsqu'ils furent installés dans la litiére, soulevée et 1. Les litiéres étaient utilisées par les Romains fortunés. Elles allaient de la sella, sorte de chaise à porteurs munie de deux perches, à la lectica dotée d'un lit, le nombre des porteurs, souvent des Syriens, variant selon la fortune du propriétaire.
    2. Confréries ouvriéres trés unies et puissantes souvent prohibées parce que craintes par le pouvoir mais vite rétablies car indispensables.
    12
    13
    montait la garde dans le vestibule, et plus encore la fraîcheur de l'atrium isolé de la chaleur du ciel par le vélum blanc qui couvrait l'impluvium. On était loin des fastes du Palatin mais les rosiers qui grimpaient librement sur les murs de travertin avaient une odeur de jardin et l'eau du bassin, pour n'être pas colorée de pétales d'or, était d'une

Weitere Kostenlose Bücher