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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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découvrait de nouvelles qualités.
    D'abord, Rabirius était un beau garçon dont le dévouement lui était acquis.
    Ensuite, il venait de se montrer capable de prendre la succession de l'atelier qui, elle ne l'oubliait pas, lui appartenait. Elle se dit que le grand amour était rare et qu'une liaison avec ce jeune architecte plein de charme et qu'elle avait sous la main pouvait combler raisonnablement ses désirs. Et puis qui sait si, le temps aidant, ils n'éprouveraient pas l'envie de se marier ?
    Calpurnia était une femme libre, une veuve encore jeune qui pouvait mener l'existence qu'elle voulait, surtout dans le milieu d'artistes et d'écrivains qui était le sien. Le seul probléme qui l'avait fait hésiter, c'était Terentia qui venait d'avoir onze ans et qui, frottée depuis toujours aux grands esprits qui fréquentaient la maison, se comportait déjà
    comme une femme. Allait-elle accepter une liaison qu'elle ne pourrait longtemps ignorer ?
    Le lendemain de la premiére nuit partagée avec Rabirius, Calpurnia dit à sa fille qu'elle voulait lui parler d'une chose trés sérieuse. Terentia suivit sa mére dans sa chambre et se blottit dans ses bras ainsi qu'elle aimait à
    le faire. Comme Calpurnia, embarrassée, semblait chercher ses mots, Terentia lui dit en riant :
    - Si c'est pour m'apprendre que Rabirius et toi vous vous aimez, ce n'est pas la peine de te donner tant de mal. Je sais que vous avez dormi ensemble la nuit derniére !
    Interloquée, Calpurnia demanda :
    - que dis-tu ? O˘ as-tu appris une chose pareille ?
    - Tu sais, la maison n'est pas si grande et il aurait fallu que je sois aveugle pour ne pas vous voir vous embrasser de la piéce o˘ je me trouvais.
    Et sourde pour ne pas vous entendre gagner la chambre du fond ! Ne crois pas que j'en suis peinée. J'aime bien Rabirius et je n'aurais pas 221
    apprécié que tu ailles chercher quelqu'un d'autre. Et puis papa l'aimait aussi. Je ne suis plus une enfant et je te comprends, tu sais !
    Calpurnia regarda sa petite fille devenue soudain pour elle une femme et l'embrassa avec tendresse.
    - Comme le temps passe vite, ma chérie. Demain nous irons prier ensemble.
    - Avec les chrétiens ?

    - Tu sais bien que nous ne prions plus d'autre dieu que Jésus !
    I
    I I
    La mort de Celer avait accru l'attirance de Calpurnia pour la nouvelle religion, elle-même en pleine expansion, à Rome comme en Asie romaine, à
    Lyon comme à Antio-che. Trés tôt, elle avait d˚ répondre aux questions que lui posait Terentia, naturellement tentée d'épouser les convictions de sa mére. A mesure que l'enfant grandissait, ces questions devenaient plus pressantes et sérieuses. Souvent Calpurnia devait s'instruire auprés d'amis pour y faire face. Ce soir-là, à l'heure du c‚lin, en attendant le retour de Rabirius, Terentia demanda :
    - Pourquoi appelle-t-on Jésus de Nazareth " le Christ " ?
    Calpurnia réfléchit et dit :
    - Je vais essayer de te répondre mais écoute bien, c'est un peu compliqué.
    En grec, oindre se dit kriô. C'est ce 1 mot qui a donné Christ, c'est aussi la traduction de I l'hébreu messias... *
    - Cela ne m'explique pas grand-chose !
    - Tu as raison mais je n'ai pas fini. En Judée, on appelle Christ celui qui a reçu l'onction d'huile et de parfums en qualité de roi, de pontife, de prophéte. Ses premiers disciples ont surnommé Jésus " le Christ " pour indiquer qu'il est le roi spirituel du monde.
    - Les chrétiens, mais tu me l'as déjà dit, sont donc les disciples du Christ ?
    - Exactement. Si tu adoptes le culte du Christ, tu es une chrétienne.
    222
    - Comme toi ?
    - Oui, comme moi, ma chérie.
    - Alors moi aussi je veux en être une. Emméne-moi un jour chez les chrétiens. Ceux-ci admettent-ils tout le monde, ou seulement les nobles et les riches ?
    - Dés sa naissance, le christianisme a touché toutes les classes. Ses ennemis le décrivent volontiers comme une religion de boutiquiers, de miséreux, comme un ramassis de gens grossiers. En vérité, la foi chrétienne tend à effacer les différences sociales et accepte aussi bien le maître trés riche que ses esclaves, l'officier de l'ordre équestre que l'homme du peuple.
    - Et les enfants ?
    - Il suffit qu'ils soient baptisés.
    - Tu es baptisée, toi ?
    - Non, pas encore.
    - Mais n'est-il pas défendu d'être chrétien ?
    - La loi romaine n'interdit pas officiellement le christianisme mais, depuis que Néron a persécuté et crucifié plusieurs centaines d'entre eux en les

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