Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
Vom Netzwerk:
accusant d'être les incendiaires de Rome, les chrétiens vivent et célébrent leur culte discrétement, dans la crainte d'une nouvelle violence.
    Toi, par exemple, tu ne dois pas répéter que je suis une chrétienne ou que tu as l'intention d'en devenir une. Il faut garder notre secret. Mais assez parlé du Christ pour ce soir. D'ailleurs, Rabirius vient d'arriver.
    - Et lui ? Est-il chrétien ?
    - S'il l'était, il ne pourrait plus travailler pour l'Empereur.

    Comme Celer, Rabirius puisait dans son art la source du divin. Il se contentait, pour la forme, de reconnaître les dieux romains, au nombre desquels on comptait l'Empereur, tous indissociables de la société.
    - Comment va l'architecte du divin Domitien ? demanda Calpurnia en embrassant Rabirius.
    - Bien ! Mais j'ai à peine commencé à doter l'amphithé‚tre d'un étage supplémentaire que l'Empereur me demande de supprimer le bassin des naumachies pour
    223
    construire, à la place, sous l'aréne, un ensemble regroupant les vestiaires des gladiateurs, les dépôts d'armes, les magasins de décors et les cages o˘
    seront enfermées les bêtes. C'est ce que nous étions en train de faire lorsque Titus nous a fait tout démolir pour installer ses nauma-chies.
    - Ne te plains pas d'avoir trop de travail. quand ton sous-sol sera fini, tu nous emméneras voir un spectacle. Je ne suis finalement entrée qu'une seule fois dans cet amphithé‚tre dont j'ai entendu parler chaque jour durant dix ans !
    - Il vous faudra attendre un peu car nous allons être obligés de le fermer durant les travaux. Mais nous pourrons aller un jour voir le b‚timent de l'extérieur. Toutes les statues sont maintenant à leur place dans leurs niches de travertin et l'effet prévu par Celer est magnifique. C'est le meilleur architecte que Rome ait jamais connu, je te l'affirme. Même Sevurus ne le valait pas.
    - Et toi ? demanda Terentia.
    - Moi je serais content si l'on me jugeait digne d'être le troisiéme.
    Succéder à Vespasien et à Titus n'était pas une t‚che aisée, surtout pour Domitien qui avait souffert toute sa vie de se voir préférer un frére plus beau, plus brave et plus intelligent. La jalousie avait rongé son caractére davantage attiré par le vice que par la vertu. Pourtant, le début de son régne n'avait pas été aussi désastreux que certains le craignaient. Ses libéralités avaient plu au peuple mais surpris les sénateurs et les chevaliers qui savaient bien qu'elles cachaient une faiblesse qu'un jour ou l'autre il faudrait payer. En fait, Domitien avait décidé d'ignorer le Sénat auquel son pére avait rendu un pouvoir que, depuis Auguste, les empereurs n'avaient cessé de rogner, préférant s'appuyer sur l'armée pour rétablir leur absolutisme.
    Sans le Sénat, avec le peuple et l'armée, Domitien essaya donc de gouverner au gré de ses inspirations
    224
    i
    lançant un ambitieux programme de restauration et de construction, s'investissant dans des opérations militaires hasardeuses, innovant dans le courant des habitudes. Ainsi interdit-il la scéne aux histrions, obligés de n'exercer leurs talents qu'en privé, défendit-il la castration des hommes et diminua-t-il le prix des eunuques restant encore à vendre chez les marchands. Cela faisait sourire mais Rome vivait sans trop de soucis sous ce jeune homme de trente ans qui s'habillait, quelle que soit l'heure, dans une tenue d'apparat et avait, initiative appréciée par les hôtes du Vélabre, reconstitué la bibliothéque d'Auguste qui avait été br˚lée.
    Pour Rabirius, Domitien était un bon César, toujours prêt à ouvrir un nouveau chantier, payant bien, et facile à contenter. Les plans du nouveau palais impérial, qu'il lui avait soumis, ne donnérent lieu qu'à quelques modifications de détail et l'architecte put commencer à faire creuser les fondations de la Domus Flavia dans le domaine impérial du Palatin.
    A la demande de Domitien, Rabirius avait conçu un palais qui, pour la premiére fois, était adapté aux besoins du monarque et au fonctionnement de son administration. Alors que la Domus Aurea n'avait eu d'autre ambition que de satisfaire la mégalomanie de Néron, la Domus Flavia répondait, avec des bureaux, des salles d'archives, des piéces de réunions, aux nécessités d'une gestion sérieuse.
    - Voyez-vous, dit l'architecte, un soir o˘ les habitués du Vélabre étaient réunis dans le triclinium, j'ai l'impression que le nouveau palais représente une

Weitere Kostenlose Bücher