Les Essais
»
Livre II, chapitre VI.
Michel de Montaigne
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Les
Essais - Livre I
« Ce ne sont mes gestes que j'escris ; c'est moy, c'est mon
essence. Je tien qu'il faut estre prudent à estimer de soy, et
pareillement conscientieux à en tesmoigner : soit bas, soit haut,
indifferemment. Si je me sembloy bon et sage tout à fait, je
l'entonneroy à pleine teste. De dire moins de soy, qu'il n'y en a,
c'est sottise, non modestie : se payer de moins, qu'on ne vaut,
c'est lascheté et pusillanimité selon Aristote. Nulle vertu ne
s'ayde de la fausseté : et la verité n'est jamais matiere d'erreur.
De dire de soy plus qu'il n'en y a, ce n'est pas tousjours
presomption, c'est encore souvent sottise. Se complaire outre
mesure de ce qu'on est, en tomber en amour de soy indiscrete, est à
mon advis la substance de ce vice. Le supreme remede à le guarir,
c'est faire tout le rebours de ce que ceux icy ordonnent, qui en
defendant le parler de soy, defendent par consequent encore plus de
penser à soy. L'orgueil gist en la pensée : la langue n'y peut
avoir qu'une bien legere part. »
Livre II, chapitre VI.
Gustave Flaubert
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Dictionnaire
des idées reçues
Un beau condensé des idées de Monsieur Tout le Monde au XIXe. A
lire...
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