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Les fils de Bélial

Les fils de Bélial

Titel: Les fils de Bélial Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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proteged a mis superiores, tanto espirituales como temporales ; socorred a los pobres, a los encarcelados, los afligidos, los peregrinos, los enfermos y los agonizantes : convertid a los herejes e illuminad a los infieles...
    Elle se pencha. Il sut qu’elle pleurait silencieusement. Il voulut la consoler en posant une main légère sur son épaule.
    –  No hay remedio, dit-elle.
    Il le savait bien qu’il n’existait aucun remède au mal qui la rongeait !
    Il la quitta les larmes aux yeux, lui aussi. Il savait qu’ils se fussent trop tourmentés à passer la journée ensemble. Mieux valait qu’ils apprissent à se séparer.
    Le soir, elle n’était pas à la maison de danse. Ses amies ne surent où elle était allée. La plus intime, qui parlait français, ajouta cependant :
    –  Ses parents sont de Santiponce. Elle y est peut-être.
    Santiponce était un village à deux lieues de Séville. Une course légère qu’Alcazar eût fournie joyeusement.
    –  No, Lola, dit une autre danseuse, une blonde aux yeux noirs, peu farouche.
    Et tout en remuant des épaules aux hanches :
    –  Vous ne la reverrez pas. Elle ne vous aimait plus. Elle me l’a dit.
    Sur le seuil de Las Delicias, Tristan faillit se heurter à Bagerant qui s’en allait lui aussi.
    –  Que n’as-tu pris la blonde, Sang-Bouillant !… Bien pourvue en seins, en croupe, avide comme une chienne qui n’aurait pas bu depuis dix jours… Aucun sentiment mais une flamme… Je l’ai abandonnée après une semaine… Elle me brisait… Ta Fran cisca n’est pas de son espèce… Oublie-la ! Elle t’a tout de même rassasié, j’espère !
    Tristan brusqua la séparation parce qu’il savait que le mouvement et le silence chasseraient ses lugubres pensées. Peut-être allait-il expier en souffrant quelque peu son infidélité à Luciane.
    Il dormit sur l’herbe du jardin de Paco Ximenez. Lorsque Paindorge et Serrano le virent, de très bon matin, il était occupé à brosser son cheval.
    –  Tiens… fit simplement l’écuyer.
    Il prit une étrille sur le pavé de l’écurie et, contournant Alcazar, il se mit à nettoyer son poitrail sans dire un mot tandis que Serrano, tout en chantant entre ses dents, sortait son Cristobal de l’ombre et en vérifiait les fers.
    –  Allons, dit-il en se relevant, tu peux couvrir cinquante lieues, peut-être davantage. Nous quitterons bientôt nos amis pour nous rendre à Segovia…
    –  Pourquoi Segovia ? s’étonna Paindorge.
    –  Parce que je suis né dans cette cité blonde. Parce que mes parents y vivent. Parce que j’ai vu suffisamment de choses laides pour aspirer à vivre parmi ses beautés.
    Nous te regretterons, dit Paindorge.
    La réponse vint. Il parut qu’elle s’adressait à Tristan plutôt qu’à son écuyer :
    Il ne faut jamais rien regretter, amigo. Les regrets sont les poisons de l’âme. On se voit, on s’accorde, on se sépare. Il est vain de se mettre le cœur en lambeaux : on en a trop besoin pour vivre !
    Paindorge acquiesça. Tristan continua de panser Alcazar.

 
     
     
     
     
     
     
     
DEUXIÈME PARTIE
     
     
LA PLAINE DE NAJERA

I
     
     
     
    Quand il crut pouvoir quitter Séville en toute quiétude, Henri de Trastamare suivi de ses hommes liges, de ses guerriers et de ses mercenaires fit mouvement vers la Galice dans l’intention de dompter les cités qui refusaient de reconnaître son autorité. L’usurpateur craignait qu’elles ne fussent avant la fin de l’année soutenues par don Pèdre et ses alliés anglais.
    Les quelques chevaucheurs qui l’atteignaient après avoir failli périr en Galice ou en Estrémadure, affirmaient que l’influence du roi déchu serait d’autant plus grande sur son hôte, le prince de Galles, qu’il avait près de lui ses filles Constance, Isabelle et Béatrix. Cette dernière, fort belle, avait été récusée par l’infant don Fernand de Portugal, son fiancé, lors de la chute de Pèdre. Toujours « mariable », le duc de Lancastre, frère d’Édouard, accomplissait d’incessants progrès dans la conquête de ce cœur disponible.
    –  Pèdre n’a pas de cœur, Béatrix en a deux ! affirmait Henri qui, avançant sur un chemin sans embûches, avait parfois d’imprévisibles accès de bonne humeur.
    Comme prévu, les Anglais ne bougeant pas encore, les cités, craintives, lui envoyèrent des délégataires portant les clés de leurs postils 139 et des actes de soumission qu’ils renieraient – nul

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