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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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procession, conscient de la cabane derrière lui et de sa porte ouverte laissant entrer la brume.

26
    Plus gras que le gras
    J’avais toujours pensé qu’une reddition était une affaire assez simple. Vous donniez votre épée, échangiez une poignée de main et disparaissiez… en liberté conditionnelle, en prison ou vers la prochaine bataille. Le docteur Rawlings dissipa ces présomptions simplettes quand il franchit les lignes deux jours plus tard pour me parler de son frère. Je lui racontai tout ce que je savais, exprimant mon attachement pour le cahier de son parent à travers lequel j’avais eu l’impression de bien le connaître. Le second docteur Rawlings (il se prénommait David) était un homme affable. Il s’attarda et notre conversation dévia vers d’autres sujets.
    Quand je lui fis part de ma surprise que la cérémonie de remise des armes n’ait pas eu lieu immédiatement, il s’exclama :
    — Oh grand Dieu, non ! Il faut d’abord négocier les conditions de la reddition. C’est très délicat, vous savez.
    — Négocier ? Le général Burgoyne a-t-il son mot à dire ?
    Il sembla trouver ça comique.
    — Et comment ! J’ai justement lu les propositions que le major Kingston a apportées ce matin au général Gates. Elles commencent par une déclaration assez ferme selon laquelle le général Burgoyne affirme qu’ayant déjà combattu par deux fois le général Gates, il est prêt à le faire une troisième fois. Ce n’est pas vrai, naturellement, mais il sauve ainsi la face. Il poursuit en disant qu’il n’a pu que remarquer que les rebelles étaient supérieurs en nombre et qu’il estime plus juste de serendre si cela peut sauver la vie de braves hommes dans des conditions honorables.
    Il ajouta d’un air plutôt navré :
    — Au fait, la bataille n’est pas officiellement terminée. Le général Burgoyne propose un cessez-le-feu pendant que les négociations sont en cours.
    — Sans blague ! Je me demande si le général Gates est disposé à prendre cette déclaration au pied de la lettre.
    — Non, répondit sèchement une voix aux intonations écossaises.
    Jamie entrait dans la tente, suivi de son cousin Hamish.
    — Il a lu la proposition de Burgoyne et a aussitôt sorti sa plume pour rédiger la sienne. Il exige une reddition sans conditions. Il demande que les troupes britanniques et allemandes déposent leurs armes dans leur camp et en sortent comme prisonniers. La trêve durera jusqu’au coucher du soleil. Burgoyne doit donner sa réponse d’ici là. J’ai bien cru que le major Kingston allait avoir une crise d’apoplexie.
    — Tu crois qu’il bluffe ? lui demandai-je.
    Jamie émit un petit bruit de gorge et lança un regard vers Rawlings, indiquant par là que ce n’était pas un sujet à aborder devant l’ennemi. Compte tenu des rapports privilégiés du docteur avec le haut commandement, il avait sans doute raison.
    David Rawlings changea lui-même de sujet avec tact et ouvrit le couvercle du coffret qu’il avait apporté.
    — Est-ce le même que celui que vous aviez, madame Fraser ?
    — Oui.
    Je l’avais tout de suite remarqué mais n’avais pas voulu le fixer ouvertement. Le sien était un peu plus abîmé que le mien et comportait une plaque en cuivre gravée de son nom. Autrement, il était identique.
    Il poussa un petit soupir.
    — En fait, je me doutais de ce qui lui était arrivé mais à présent j’en ai le cœur net. Ces coffrets nous ont été offerts par notre père, lui-même médecin, quand nous avons commencé notre pratique.
    Je relevai les yeux vers lui.
    — Ne me dites pas que… vous étiez jumeaux ?
    — En effet.
    Il parut surpris que je ne le sache pas.
    — De vrais jumeaux ?
    Il sourit.
    — Ma mère savait nous différencier mais elle était l’une des rares.
    Une étrange chaleur m’envahit, presque de l’embarras. Naturellement, je m’étais forgé une image mentale de Daniel Rawlings en lisant ses cahiers. De le voir à présent en chair et en os, ou presque, me chamboulait.
    Jamie m’observait avec perplexité. Je toussotai dans mon poing en rougissant et il leva les yeux au ciel. Il saisit le jeu de cartes qu’il était venu chercher et ressortit en entraînant Hamish.
    Ce fut au tour de David Rawlings de paraître gêné.
    — Je me demandais… Auriez-vous besoin de quelque chose en particulier pour soigner vos patients ? Je n’ai plus beaucoup de remèdes mais j’ai certains instruments en double et

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