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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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cœur. Cela avait-il une signification ?
    — Merci, dit-elle en se redressant. A quoi pensiez-vous quand vous avez pénétré dans la fente ?
    Il la dévisagea sans comprendre puis répondit :
    — Au fait que j’avais envie de rentrer chez moi. Quoi d’autre ?
    — Oui, bien sûr mais… avez-vous pensé à quelqu’un en particulier ? A Morag, ou à votre Jem ?
    Une expression étrange passa sur ses traits – de la honte ? de la gêne ? – puis il détourna les yeux.
    — Oui, c’est ça, répondit-il.
    Elle savait qu’il mentait mais ne comprenait pas pourquoi. Il toussota puis reprit :
    — Bref, j’ai roulé dans l’herbe pour éteindre les flammes. Puis je suis resté étendu un long moment. Je n’avais pas la force de me relever. Je ne sais pas combien de temps je suis resté ainsi mais cela a duré longtemps. Vous savez comment c’est là-haut, près du solstice d’été ? Cette lumière laiteuse qui empêche de voir le soleil alors qu’il n’est pas encore couché ?
    — Le clair-obscur d’été, murmura-t-elle. Oui, je sais… Vous avez fait une autre tentative ?
    Cette fois, c’était bien de la honte. Le soleil était bas et les nuages teintés d’un orange terne qui se reflétait sur le loch et les collines environnantes, mais cela n’empêcha pas Brianna de voir rosir ses pommettes.
    — Non, marmonna-t-il. J’ai eu peur.
    Bien qu’elle se méfiât de lui et ne lui ait pas pardonné ce qu’il avait fait à Roger, cet aveu l’attendrit. Après tout, Roger et elle avaient su, plus ou moins, à quoi ils s’exposaient. Lui ne s’était attendu à rien et ne savait toujours pratiquement rien.
    — J’aurais eu peur, moi aussi, reconnut-elle. Avez-vous…
    Elle fut interrompue par un cri derrière eux. Rob Cameron approchait au petit trot le long du loch. Il les salua d’un signe de la main et les rejoignit sur la passerelle, légèrement essoufflé.
    — Salut, patron ! fit-il joyeusement. Je vous ai aperçue en sortant. Si vous avez fini le boulot, ça vous dirait un petit verre avant de rentrer ?
    Il adressa un sourire amical à Buck en ajoutant :
    — Avec votre ami, bien sûr.
    Elle n’avait plus d’autre choix que de les présenter, s’en tenant à la version qu’ils avaient décidée : un parent de Roger, de passage en ville et séjournant chez eux pendant quelques jours. Elle déclina poliment son offre, prétextant qu’elle devait rentrer pour le dîner des enfants.
    — Ce sera pour une autre fois, alors, déclara Rob. Ravi de vous avoir rencontré, l’ami !
    Il repartit de son pas bondissant. Quand elle se tourna, elle remarqua que Buck le suivait du regard, lèvres pincées.
    — Qu’est-ce qu’il y a ?
    — Cet homme a envie de vous mettre dans son lit. Votre mari le sait ?
    Elle sentit son pouls s’accélérer, ce qui acheva de la contrarier.
    — Ne soyez pas ridicule ! C’est un collègue. Il est dans la même loge maçonnique que Roger et ils partagent une passion pour les chants anciens. C’est tout.
    Il émit un de ces sons de gorge écossais qui permettaient d’exprimer toutes sortes d’indélicatesses et lui adressa un sourire narquois.
    — Je ne suis peut-être pas comme vous, répéta-t-il. Mais je ne suis pas idiot.
    ----
    3 . Allusion aux deux animaux représentant symboliquement les deux tendances du marché à Wall Street ; l’ours, qui spécule sur la baisse des cours et vend, et le taureau, qui mise sur la croissance et achète. (N.d.T.)

32
    Une brebis égarée retrouve le bercail
    Philadelphie, 24 novembre 1777
    Lord John Grey avait désespérément besoin d’un valet. L’homme qu’il avait employé jusqu’ici était non seulement un bon à rien mais de surcroît un voleur. Il l’avait surpris en train de glisser des cuillères en argent dans sa culotte et, après les avoir récupérées lui-même de force, l’avait congédié. Il aurait sans doute dû le faire arrêter mais il n’était pas certain que le représentant de l’ordre local traiterait avec bienveillance la plainte d’un officier britannique.
    A l’annonce de l’arrivée de Howe, la plupart des prisonniers de guerre britanniques avaient été évacués de la ville, les Américains tenant à les garder comme monnaie d’échange. Henry, lui, était resté.
    Il épousseta son uniforme, pensif. Il le portait désormais tous les jours afin de protéger Dottie et Henry. Il n’était plus en service actif depuis belle lurette mais,

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