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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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Ridge ?
    Je sentis une pointe de nostalgie en me souvenant de notre projet de Grande Maison, de l’odeur des sapins baumiers, de la sérénité des montagnes. Voulait-il vraiment s’établir à Boston ou Philadelphie ?
    Il parut surpris.
    — Non. Bien sûr que nous y retournerons mais, si je veux être imprimeur, Sassenach , nous devrons rester en ville un certain temps, tu ne penses pas ?
    Il ajouta sur un ton encourageant :
    — Uniquement jusqu’à ce que la guerre soit terminée.
    — Ah, fis-je d’une petite voix. Oui, bien sûr.
    Je bus mon thé sans le savourer. Comment avais-je pu être si sotte ? Une presse d’imprimerie ne servirait à rien à Fraser’s Ridge. En réalité, je n’avais jamais cru qu’il retrouverait la sienne et n’avais pas réfléchi à la conséquence logique de ce qu’il adviendrait s’il la récupérait.
    Mais à présent qu’il avait retrouvé sa précieuse Bonnie, l’avenir prenait soudain une tournure désagréablement concrète. D’un autre côté, les villes présentaient des avantages considérables. Je pourrais enfin me procurer des instruments chirurgicaux décents et me réapprovisionner en remèdes. Je pourrais même fabriquer à nouveau de la pénicilline et de l’éther ! Retrouvant mon appétit, je me servis un œuf.
    Jamie causait avec Ian.
    — En parlant de contrebandiers, qu’est-ce que tu caches dans ta veste ? Un présent pour l’une des filles de madame Jeanne ?
    Ian lui lança un regard torve et sortit le petit paquet de sa poche.
    — De la dentelle française. Pour maman.
    — Brave garçon, approuva Jamie.
    — Quelle pensée touchante, dis-je. Au fait, madame Jeanne officie toujours ?
    Il acquiesça en rangeant son cadeau puis adressa un sourire narquois à Jamie.
    — Elle est impatiente de renouveler son accointance avec toi, mon oncle. Elle m’a demandé si tu viendrais te divertir un peu ce soir.
    Jamie fronça le nez et me regarda à la dérobée.
    — Non, je ne pense pas, Ian. Je lui enverrai un billet pour lui dire que je viendrai demain matin à onze heures. Cela dit, libre à toi d’accepter son invitation.
    Il était clair qu’il plaisantait mais Ian secoua gravement la tête.
    — Non, je ne toucherai pas une putain. Pas tant que les choses ne sont pas réglées entre Rachel et moi. D’une manière ou d’une autre. Je n’entrerai pas dans le lit d’une autre femme avant qu’elle m’en donne le droit.
    Nous le regardâmes tous les deux avec surprise.
    — Tu es donc sérieux ? lui dis-je. Tu considères que… vous êtes fiancés ?
    Jamie saisit un autre toast en décrétant :
    — Mais bien sûr qu’ils le sont, Sassenach . Il lui a bien confié son chien, non ?
     
    Je me levai tard le lendemain, prenant tout mon temps. Jamie et Ian étant occupés toute la matinée, je sortis faire des emplettes. Comme Edimbourg était une ville très commerçante, Jamie avait pu convertir notre réserve d’or (il en restait une bonne quantité) en traites bancaires et en espèces. Il s’était également arrangé pour mettre en sûreté les lettres que nous avions accumulées depuis le fort Ticonderoga. Il m’avait laissé une bourse bien remplie pour mon propre usage et je me proposais de passer la journée à écumer les boutiques avant de récupérer mes nouvelles lunettes.
    C’est avec ces dernières fièrement posées sur mon nez et un sac rempli des meilleurs herbes et remèdes disponibles chez l’apothicaire Haugh que je rentrai affamée à l’hôtel Howard à l’heure du thé.
    Mon appétit fut quelque peu gâché quand le majordome de l’hôtel sortit de son antre avec une mine contrite et me demanda s’il pouvait me parler en privé.
    En me conduisant vers un petit escalier menant au sous-sol, il m’expliqua d’un air gêné :
    — Nous sommes très honorés de la… euh… présence du général, madame. C’était un grand homme, un excellent guerrier et, bien sûr, nous avons eu connaissance de la nature héroïque de son… euh… trépas. C’est juste que… j’hésite à vous en parler, madame, mais ce matin un charbonnier nous a fait état d’une… euh… odeur.
    Il chuchota discrètement ce dernier mot à mon oreille tout en me poussant vers la cave à charbon. Nous y avions installéle cercueil du brigadier-général afin qu’il repose dignement en attendant son départ pour les Highlands. L’odeur elle-même n’avait rien de discret. Je sortis aussitôt un mouchoir de ma manche et le

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