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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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poussai rapidement le porto devant lui et ajoutai précipitamment :
    — Et il ne fera pas payer les asticots… ni le garde.
    Il saisit le verre et le vida d’un trait.
    — Le petit rapace ! cracha-t-il quand il fut enfin capable de parler. Tu n’as rien signé, Sassenach , hein ?
    Je fis non de la tête et dis d’une voix faible :
    — Et je l’ai prévenu que tu voudrais peut-être négocier.
    — Ah !
    Je baissai les yeux vers mes mains croisées sur mes genoux.
    — J’aimerais bien le faire.
    — Vous n’aviez jamais parlé d’écrire un livre, ma tante, déclara Ian intrigué.
    — Je n’y avais encore jamais réfléchi, répliquai-je, sur la défensive. En outre, cela aurait été très difficile et coûteux tant que nous vivions à Fraser’s Ridge.
    — Coûteux, répéta Jamie en maugréant.
    Il se servit un autre verre qu’il but plus lentement. Il fit diverses grimaces tout en réfléchissant.
    — Tu en as vraiment envie, Sassenach  ?
    J’acquiesçai vigoureusement et il reposa son verre avec un soupir.
    — D’accord, dit-il, résigné. Mais j’exige aussi une édition spéciale reliée en cuir et dorée sur tranche. Et pas moins de cinq cents exemplaires. Après tout, tu voudras en emporter avec toi en Amérique, non ?
    — Oh oui ! Ce serait formidable.
    — Très bien.
    Il agita la cloche pour appeler la servante.
    — Dis à la jeune femme d’emporter cette vinasse et de nous apporter un bon whisky. Nous allons fêter ton livre. Après quoi, j’irai toucher deux mots à ce vilain nabot.
     
    J’avais une pile d’un papier de qualité, une demi-douzaine de plumes d’oie robustes, un canif en argent pour les tailler et un encrier fourni par l’hôtel. Il avait connu des jours meilleurs mais le majordome m’avait assuré qu’il était rempli de la meilleure encre ferro-gallique qu’on puisse trouver. Jamie et Ian étaient partis en France pour une semaine afin de suivre quelques pistes intéressantes données par madame Jeanne, me laissant veiller sur le brigadier-général et commencer mon livre. J’avais tout le temps pour moi.
    Je pris une feuille, parfaite et crémeuse, et la plaçai minutieusement devant moi. Puis je plongeai ma plume dans l’encrier, le bout des doigts fourmillant d’excitation.
    Je fermai les yeux, les rouvris. Par où commencer ?
    Commence par le commencement et continue jusqu’à ce que tu arrives à la fin : puis arrête-toi . La phrase des Aventures d’Alice au pays des merveilles flotta un instant dans ma tête et me fit sourire. C’était sans doute un excellent conseil mais encore fallait-il savoir où se trouvait le commencement. Ce n’était pas mon cas.
    Je fis tourner la plume entre mes doigts.
    Peut-être devais-je dresser un plan ? Cela paraissait raisonnable et moins intimidant que de se lancer directement dans larédaction. J’abaissai la plume vers le papier, la laissai là en suspens quelques instants, puis la relevai. Les plans n’avaient-ils pas un début eux aussi ?
    L’encre commençait à sécher au bout de la plume. Agacée, je l’essuyai et m’apprêtais à la plonger à nouveau dans l’encrier quand la servante toqua timidement à la porte.
    — Madame Fraser. Il y a un gentleman en bas qui demande à vous voir.
    A son air impressionné, je devinai qu’il ne s’agissait pas d’Andy Bell. En outre, elle m’aurait donné son nom. Tout le monde à Edimbourg connaissait le petit imprimeur.
    — Je descends, répondis-je en me levant.
    Peut-être mon subconscient trouverait-il une solution aux commencements tandis que je voyais ce que voulait ce monsieur, quel qu’il soit.
    C’était bien un gentleman, cela sautait aux yeux. M. Percival Beauchamp en personne.
    Il se retourna en entendant mon pas, le visage fendu d’un beau sourire.
    — Madame Fraser. Votre serviteur, madame.
    — Monsieur Beauchamp.
    Je le laissai prendre ma main et la porter à ses lèvres. Une élégante de l’époque aurait sûrement dit quelque chose comme « Je crains que vous ne me preniez au dépourvu, monsieur », avec une moue mi-hautaine, mi-coquette. Mais n’étant pas une élégante de l’époque, je me contentai de dire :
    — Que faites-vous ici ?
    M. Beauchamp, lui, avait de l’élégance à revendre.
    — Je vous cherchais, ma chère.
    Il me rendit ma main non sans avoir y exercé une légère pression. Je réprimai le réflexe de l’essuyer sur ma jupe et indiquai deux fauteuils près de la fenêtre.
    — Je

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