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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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connue que quelques semaines et ne l’avait embrassée qu’une seule fois.
    Ian père soupira. Il soupirait tout le temps ; c’était le seul moyen pour lui de remplir ses poumons. Mais, cette fois, c’était un soupir de bonheur.
    — Ah Ian, je suis heureux pour toi. Tu n’imagines pas à quel point. C’est ce pour quoi ta mère et moi avons prié toutes ces années, que tu trouves une femme bien à aimer et que vous fondiez une famille.
    — Oui mais… c’est un peu tôt pour parler de famille. D’autant plus qu’elle est quaker et n’acceptera probablement pas de m’épouser. Sans parler du fait que je suis en Ecosse et qu’elle se trouve en Amérique avec l’armée continentale, probablement en train de se faire tirer dessus ou de contracter une fièvre à l’instant même.
    Il avait parlé sérieusement et fut légèrement contrarié en entendant son père rire. Mais ensuite ce dernier se pencha vers lui et lui dit gravement :
    — Ian, tu n’as pas besoin d’attendre que je meure. Tu dois retourner là-bas et retrouver cette jeune femme.
    — Je ne peux…
    — Si, tu le peux. Le jeune Jamie héritera de Lallybroch, les filles sont bien mariées et Michael… fit-il avec une grimace, Michael trouvera sa voie, j’imagine. Un homme a besoin d’une femme et une bonne épouse est le meilleur cadeau que Dieu puisse nous faire. Je partirai le cœur plus léger, a bhailach , en sachant que tu as trouvé ce qu’il te faut.
    — Peut-être, murmura Ian fils. Mais je ne suis pas encore prêt à repartir.

37
    De vieux comptes à régler
    Jamie avala sa dernière bouchée de porridge et reposa sa cuillère.
    — Jenny ?
    — Oui, bien sûr, il y en a encore, répondit-elle en lui prenant son bol.
    Elle remarqua sa mine grave et suspendit son geste.
    — Quoi, ce n’est pas ce dont tu avais besoin ?
    — Je ne parlerais pas vraiment d’un besoin mais…
    Il leva les yeux au ciel pour éviter de croiser son regard et recommander son âme à Dieu.
    — Que sais-tu sur Laoghaire MacKenzie ?
    Il osa lui lancer un bref coup d’œil. Elle ouvrait de grands yeux ronds brillants de curiosité.
    — Tiens, tiens, Laoghaire…
    Elle se rassit et pianota sur le bord de la table. Elle avait encore de belles mains pour son âge. Usées par le travail mais avec des doigts longs et agiles.
    — Elle n’est pas mariée, dit-elle. Mais tu le sais sans doute déjà.
    Il acquiesça.
    — Que veux-tu savoir à son sujet ?
    — Eh bien… comment elle se porte. Et…
    — Avec qui elle partage son lit ?
    — Janet Murray, tu es vraiment une femme lubrique, dit-il d’un air réprobateur.
    — Ah bon ? Puisque c’est comme ça, tu n’as qu’à interroger le chat.
    Ses yeux bleus le fixèrent un instant puis une fossette se creusa dans sa joue. Il connaissait cette mimique et capitula avec autant de grâce que possible.
    — Tu le sais ?
    — Non, répondit-elle aussi sec.
    Il arqua un sourcil dubitatif.
    — Allez ! A d’autres !
    Elle fit courir son index autour du rebord du pot de miel, essuyant une goutte dorée.
    — Croix de bois, croix de fer.
    Il n’avait pas entendu cette expression depuis ses dix ans et se mit à rire malgré lui.
    — C’est ton dernier mot ? demanda-t-il quand il eut repris son sérieux.
    Il s’enfonça dans sa chaise et croisa les bras, feignant l’indifférence. Elle souffla bruyamment, se leva et entreprit de débarrasser la table. Il l’observait du coin de l’œil, ne sachant pas si elle le menait en bateau pour le plaisir ou si cela cachait autre chose.
    Tout en empilant les bols sales, elle demanda brusquement :
    — Pourquoi veux-tu le savoir exactement ?
    — Je n’ai pas dit que je voulais le savoir mais, puisque tu en as parlé… On a le droit d’être curieux, non ?
    — En effet, convint-elle.
    Elle se redressa et le dévisagea longuement en silence, au point qu’il se demanda s’il s’était bien lavé derrière les oreilles.
    — Je n’en ai aucune idée, répondit-elle enfin. C’est la vérité. La seule fois où j’ai entendu parler d’elle, c’est celle dont je t’ai parlé dans ma lettre.
    Et pourquoi as-tu jugé utile de me le raconter ? se demanda-t-il.
    — Mmphm… fit-il. Et tu voudrais me faire croire que tu n’as pas cherché à en savoir plus ?
     
    Il s’en souvenait parfaitement. Il se revoyait dans son ancienne chambre à Lallybroch, celle où il avait grandi, le matin de son mariage avec Laoghaire.
    Il portait une

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