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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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l’avait reconnu.
    — Nous vous avons entendu, mon mari et moi, aux jeux d’Inverness, déclara-t-elle avec un accent distingué. Mais, à cette époque-là, vous portiez le nom de votre père, n’est-ce pas ?
    — En effet. Vous avez des petits-enfants dans cette école ?
    Il indiqua la masse bourdonnante de gamins se bousculant autour d’une vieille dame qui, les joues roses de plaisir, leur expliquait la prononciation de certains mots étranges dans le livre de contes.
    Cependant, la femme devant lui refusa de se laisser distraire, fixant la cicatrice sur sa gorge.
    — Oui, répondit-elle machinalement. Que vous est-il arrivé ? C’est définitif ?
    — Un accident. Et oui, il n’y a rien à faire.
    Une lueur de tristesse traversa son regard.
    — Quel dommage. Vous aviez une si belle voix ! Je suis navrée.
    — Merci, répondit-il faute de mieux.
    A son soulagement, elle s’éloigna, le laissant recevoir les louanges de ceux qui ne l’avaient jamais entendu chanter… avant.
    Plus tard, il remercia Lionel Menzies qui se tenait près de la porte pour saluer les parents. Il était aussi radieux que le Monsieur Loyal d’un cirque prospère.
    Menzies lui serra chaleureusement la main.
    — C’était formidable ! Encore mieux que je ne l’espérais. Dites-moi, vous accepterez de remettre ça, hein ?
    — Encore ?
    Roger se mit à rire avant d’être interrompu par une quinte de toux.
    — J’ai à peine survécu à cette séance-ci !
    — Bah ! Un bon petit verre vous requinquera. Venez donc boire un coup avec moi au pub.
    Roger s’apprêtait à refuser mais Menzies paraissait si enchanté qu’il changea d’avis. Le fait est qu’il était en sueur – se donner en spectacle faisait toujours grimper sa température de plusieurs degrés – et avait plus soif que s’il venait de traverser le désert de Gobi.
    — Juste un, alors.
    Tandis qu’ils traversaient le parking, une petite camionnette bleue cabossée s’arrêta à leur hauteur et Rob Cameron se pencha par la vitre.
    — Alors, Rob, ça t’a plu ? lui demanda Menzies.
    — Un peu, oui ! répondit Cameron avec un enthousiasme sincère. Deux choses : Roger, je voulais vous demander si je pourrais consulter certaines de vos vieilles chansons. Siegfried MacLeod m’a montré celles que vous avez compilées pour lui.
    Légèrement pris de court, Roger fut néanmoins flatté.
    — Oui, bien sûr. J’ignorais que vous étiez un amateur.
    — J’adore tous ces vieux trucs, répondit Cameron avec sérieux. Non, sincèrement, ça m’intéresserait beaucoup.
    — D’accord. Passez à la maison. Le week-end prochain, peut-être ?
    Rob sourit et les salua d’un geste de la main.
    — Hé ! l’arrêta Menzies. Tu as dit « deux choses » ?
    — Ah oui !
    Rob saisit un objet posé sur la banquette entre son neveu et lui.
    — C’était parmi les cahiers en gaélique que vous avez fait circuler. Il m’a semblé qu’il était là par erreur, alors je l’ai sorti de la pile. Vous écrivez un roman ?
    Il leur montra le calepin noir intitulé Le Guide du voyageur… . Le cœur de Roger faillit s’arrêter. Il le saisit en silence, le remerciant d’un signe de tête.
    Rob Cameron embraya en première et lança sur un ton désinvolte :
    — J’aimerais bien le lire quand vous l’aurez terminé. J’adore la science-fiction.
    La camionnette démarra puis stoppa et fit marche arrière.
    — Au fait, ajouta-t-il. Brianna m’a dit que vous aviez une sorte de vieux fort sur la propriété ?
    Roger acquiesça en se raclant la gorge.
    — J’ai un ami archéologue. Ça vous ennuierait s’il venait y jeter un coup d’œil, un de ces jours ?
    — Non, répondit Roger d’une voix éraillée. Non, pas de problème. Merci.
    Rob lui adressa un sourire enjoué puis repassa en première.
    — De rien, l’ami !

6
    Du haut de son perchoir
    L’ami archéologue de Rob, Michael Callahan, était un quinquagénaire jovial aux cheveux couleur sable clairsemés. Son visage maintes fois brûlé par le soleil était un patchwork de plaques brunes et de taches rose vif. Il fureta parmi les pierres tombées de la vieille chapelle un long moment, l’air fasciné, puis demanda à Roger la permission de creuser une tranchée le long de l’un des murs encore debout.
    Rob, Brianna et les enfants vinrent les observer mais, les fouilles archéologiques n’ayant rien d’un spectacle captivant, Jem et Mandy ne tardèrent pas à se lasser et ils

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