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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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souvenirs glacés.
    Elle se tint immobile, adossée à lui, balayant la grotte du regard. Elle ne faisait guère plus de trois mètres de profondeur mais le fond était plongé dans l’obscurité. En levant les yeux, elle aperçut des traînées noires sur une paroi.
    — C’est là que je faisais mon feu, expliqua-t-il. Quand j’osais.
    Sa voix paraissait étrange, petite et étouffée.
    — Où était ton lit ?
    — Sous ton pied gauche.
    Elle tapota le sol du bout de son soulier.
    — Tu dormais la tête de ce côté ?
    — Oui. Je pouvais voir les étoiles quand la nuit était claire. Sinon, je me retournais vers l’autre côté.
    Elle entendit le sourire dans sa voix et passa une main le long de sa cuisse, le pinça doucement.
    — Je l’espérais. Quand nous avons découvert l’histoire de Dunbonnet et de sa grotte, j’ai pensé à toi seul ici, et j’espérais que tu pouvais voir les étoiles la nuit.
    Il pencha la tête et déposa un baiser sur le sommet de son crâne. Le châle qu’elle portait sur la tête était retombé sur ses épaules. Ses cheveux sentaient la citronnelle et ce qu’elle appelait « l’herbe aux chats ».
    Elle croisa les bras sur les siens, lui transmettant sa chaleur à travers sa chemise.
    — J’ai l’impression d’être déjà venue ici, dit-elle d’un ton légèrement surpris. Mais je suppose que toutes les grottes se ressemblent à moins d’avoir des stalactites géantes et des mammouths peints sur les parois.
    — Je n’ai jamais été très doué pour la décoration, avoua-t-il.
    Elle pouffa de rire tandis qu’il poursuivait :
    — Pour ce qui est d’avoir été ici, tu l’as été de nombreuses nuits avec moi, Sassenach . Toi et la petite.
    Sauf que je ne savais pas que c’était une fille, ajouta-t-il en pensée. Avec un pincement au cœur, il se revit assis près de l’entrée de la grotte, imaginant parfois une fillette nichée dans ses bras, d’autres fois un garçonnet assis sur son genou tandis qu’il lui montrait comment s’orienter avec les étoiles, lui enseignait l’art de la chasse et quelles prières réciter avant de verser le sang.
    Il avait expliqué tout cela plus tard à Brianna, puis à Jem. Ce savoir ne se perdrait pas. Mais servirait-il à quelque chose ?
    — La chasse existe toujours ? demanda-t-il soudain. Là-bas ?
    — Oh oui. Tous les automnes on voyait arriver des chasseurs aux urgences ; des imbéciles pour la plupart, qui avaient bu et s’étaient tiré dessus par erreur. Une fois, on m’a amené un monsieur qui s’était fait grièvement piétiner par un cerf qu’il avait cru mort.
    Il se mit à rire, à la fois choqué et rassuré. Chasser quand on était ivre ! Certes, il avait déjà connu des cas. Au moins, on chasserait toujours. Jem chasserait.
    — Je suis sûr que Roger Mac ne laisserait pas Jem boire trop avant de partir à la chasse. Même si les autres garçons le font.
    Elle secoua la tête, comme elle faisait toujours quand elle hésitait à lui dire quelque chose. Il la serra un peu plus fort.
    — Qu’est-ce qu’il y a ?
    — J’imaginais juste un groupe de gamins de sept ans sifflant une rasade de whisky à l’école avant de rentrer chez eux sous la pluie. Les enfants ne boivent pas du tout d’alcool, là-bas. Ou, du moins, ils ne sont pas censés en boire, et si quelqu’unleur en donnait, il aurait de sérieux problèmes avec les services sociaux.
    — Vraiment ?
    Cela paraissait étrange. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, on lui avait toujours donné de la bière avec ses repas. Ainsi qu’un petit verre de whisky quand il faisait froid, qu’il avait mal au foie, aux oreilles, ou encore… Le fait est qu’il avait toujours vu Brianna donner du lait à Jem, même après qu’il eut appris à tenir sur ses deux jambes.
    Un bruit d’éboulis le fit sursauter. Il lâcha Claire et s’approcha de l’entrée. Ce n’était sans doute rien mais il lui fit signe de ne pas bouger et se hissa hors de la grotte. Il récupéra son manteau et sortit son couteau avant même de regarder qui approchait.
    Il y avait une femme un peu plus bas. Une grande femme portant une cape et un châle. Elle était près du rocher où Fergus avait perdu sa main. Elle regardait vers le haut, le vit sortir de la grotte et lui fit signe de la rejoindre. Après s’être assuré qu’elle était seule, il dévala la pente jusqu’au sentier où elle se tenait.
    — Feasgar math , la salua-t-il tout en

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