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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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enfilant son manteau.
    Elle devait avoir une vingtaine d’années. Il ne la connaissait pas, du moins le croyait-il jusqu’à ce qu’elle lui retourne son salut.
    — Ciamar a tha thu, mo athair  ? « Comment vas-tu, mon père ? »
    Il tressaillit puis se pencha en avant, la regardant plus attentivement.
    — Joanie ? dit-il incrédule. La petite Joanie ?
    Son long visage austère se fendit d’un léger et très bref sourire.
    — Tu me reconnais ?
    — Oui, maintenant… oui.
    Il allongea le bras pour l’étreindre, mais elle se tenait en retrait, raide comme un piquet, et il laissa retomber sa main.
    — Cela fait bien longtemps, dit-il. Tu as grandi.
    — C’est ce qui arrive généralement aux enfants, rétorqua-t-elle. C’est ta femme là-haut avec toi ? Je veux dire, la première ?
    — Oui.
    Le choc céda la place à la méfiance. Il l’examina discrètement au cas où elle serait armée mais c’était impossible à dire ; sa cape était enroulée autour d’elle pour la protéger du vent.
    — Tu ne veux pas lui demander de descendre ? J’aimerais la connaître.
    Il en doutait fortement. Toutefois, elle paraissait calme et posée. Il pouvait difficilement refuser de lui présenter Claire si celle-ci était d’accord. Elle était sans doute en train de les observer. Il se tourna et lui fit signe.
    — Que fais-tu ici, ma fille ?
    Balriggan se trouvait à plus d’une dizaine de kilomètres et il n’y avait pas âme qui vive dans les parages.
    — Je suis venue te voir à Lallybroch. J’ai raté ta visite quand tu es passé à la maison.
    Y avait-il une pointe d’ironie dans son ton ?
    — Puis je vous ai aperçus, ta femme et toi, marchant dans la lande et j’ai essayé de vous rattraper.
    Il était ému qu’elle ait cherché à le voir mais toujours sur ses gardes. Elle n’était qu’une enfant quand il était parti. Elle avait passé toutes ces années avec sa mère qui l’avait sans doute abreuvée de paroles peu flatteuses à son égard.
    Il scruta son visage, cherchant des vestiges des traits enfantins dont il se souvenait. Elle n’était pas belle, ni même jolie, mais elle possédait une dignité attirante. Elle avait un regard franc et semblait se soucier comme d’une guigne de ce que l’on pensait d’elle. Elle avait les yeux et le nez de Laoghaire mais c’était bien tout, étant grande, brune, avec des os saillants, un large front, un long visage mince et une bouche qui ne devait pas avoir souvent souri.
    Il entendit Claire descendre le versant et se retourna pour l’aider tout en surveillant Joan d’un œil, au cas où.
    — Tu n’as pas à t’inquiéter, dit calmement celle-ci. Je ne lui veux aucun mal.
    — Ah ? Tant mieux.
    Il tenta de se souvenir : avait-elle été présente quand Laoghaire lui avait tiré dessus ? Il ne le pensait pas mais n’avait pas été en état de le remarquer. De toute manière, elle en avait certainement entendu parler.
    Claire accepta l’aide qu’il lui proposait et sauta sur le sentier. Sans s’arrêter, elle avança vers Joan et prit ses mains dans les siennes.
    — Je suis ravie de faire enfin ta connaissance, dit-elle en souriant. Marsali m’a demandé de te donner ceci, poursuivit-elle en déposant un baiser sur sa joue.
    Pour la première fois, la jeune femme parut décontenancée. Elle blêmit, retira ses mains, se tourna de trois quarts et, ne voulant pas qu’ils voient les larmes dans ses yeux, frotta son visage avec un pan de sa cape comme si elle était prise de démangeaison.
    — Je… je vous remercie, dit-elle enfin. Vous… Ma sœur m’a parlé de vous dans ses lettres.
    Elle s’éclaircit la gorge puis dévisagea Claire avec une curiosité non dissimulée ; une curiosité réciproque.
    — Félicité te ressemble, déclara Claire. Henri-Christian aussi un peu mais surtout Félicité.
    — La pauvre enfant, murmura Joan.
    Elle ne put toutefois réprimer le sourire qui avait illuminé son visage.
    Jamie toussota.
    — Tu ne veux pas venir à la maison, Joanie ? Tu y es la bienvenue.
    — Plus tard, peut-être. Je voulais te parler, mo athair , là où personne ne peut nous entendre. A part ta femme, car elle a elle aussi son mot à dire.
    Cela semblait vaguement menaçant, puis elle ajouta :
    — Il s’agit de ma dot.
    — Dans ce cas, mettons-nous au moins à l’abri du vent.
    Il les conduisit derrière le grand rocher tout en se demandant ce qui l’attendait. Sa fille voulait-elle épouser un

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