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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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cuisinière. Néanmoins, même si Jenny était occupée par les soins de Ian père, Maggie, ses filles et les deux servantes s’en sortaient très bien. Je n’aurais fait que les gêner. Du moins, c’était ce dont je me convainquis tout en étant consciente qu’une paire de mains supplémentaire était toujours bienvenue.
    Aussi, en descendant de la colline derrière Jamie, je ne bronchai pas en le voyant s’écarter du chemin menant à la maison. Nous nous dirigeâmes vers le petit loch.
    Au bout d’un moment, Jamie déclara :
    — C’est peut-être vrai, j’ai pu influencer les petites avec mes livres. Je leur faisais la lecture parfois le soir. Elles s’asseyaient sur le banc avec moi, une de chaque côté, leur tête contre mon épaule, et je…
    Il s’interrompit pour me jeter un coup d’œil. Il craignait de me faire de la peine à l’idée qu’il ait pu vivre un moment heureux dans la maison de Laoghaire. Je souris et lui pris le bras.
    — Je suis sûre qu’elles adoraient ça. Mais je doute que tu aies lu à Joan quelque chose qui lui ait donné envie d’entrer dans les ordres.
    Il fit une moue dubitative.
    — Je leur ai lu la Vie des saints . Ah, et aussi Le Livre des martyrs de John Foxe. Sauf que celui-ci traite en grande partie de protestants et que Laoghaire affirmait qu’un protestant ne pouvait être un martyr puisque tous les protestants étaient des hérétiques. Je lui ai répondu qu’on pouvait être martyr et protestant et que…
    Il s’interrompit et sourit.
    — Je crois bien que c’est la seule vraie discussion qu’on ait jamais eue.
    — Pauvre Laoghaire ! Mais, indépendamment d’elle, que penses-tu du dilemme de Joan ?
    — Je pourrais éventuellement soudoyer sa mère pour qu’elle épouse son petit infirme mais cela demandera beaucoup d’argent car elle voudra plus que ce que je lui donne déjà. Il ne nous reste plus beaucoup d’or, si bien qu’il faudrait attendre qu’on rentre à Fraser’s Ridge pour en prélever encore, le mettre dans une banque, organiser un transfert… Cela signifie que Joan devrait rester une année encore au moins à Balriggan à s’interposer entre ces deux belettes libidineuses.
    — « Ces belettes libidineuses » ? Tu les as vus à l’œuvre ?
    — Pas vraiment. Mais leur attirance crevait les yeux. Viens, longeons le rivage. J’ai vu un nid de courlis l’autre jour.
    Le vent était retombé et le soleil était chaud et brillant. J’apercevais des nuages au loin et il pleuvrait sûrement pendant la nuit. Pour le moment toutefois, c’était une belle journée de printemps et nous tenions à en profiter. Par consentement tacite, nous écartâmes tous les sujets désagréables et papotâmes de tout et de rien, goûtant simplement la compagnie de l’autre. Puis nous arrivâmes sur un petit monticule tapissé d’herbe sur lequel nous étendre pour savourer le soleil.
    Les pensées de Jamie le ramenaient régulièrement à Laoghaire. C’était plus fort que lui et je n’y voyais pas d’objection. Les comparaisons qu’il faisait étaient toutes à mon avantage. Songeur, il déclara :
    — Si elle avait été ma première femme, je pense que mon opinion sur les femmes en général aurait été très différente.
    J’objectai :
    — Tu ne peux pas définir toutes les femmes en te basant sur la manière dont elles, ou l’une d’entre elles, se comportent au lit. J’ai connu des hommes qui…
    — Des hommes ? m’interrompit-il, surpris. Frank n’était pas ton premier ?
    Je glissai une main sous ma nuque et le dévisageai.
    — Pourquoi ? C’est important ?
    — Eh bien… Je suppose que…
    A court de réponse, il esquissa un petit sourire contrit puis avoua :
    — Je ne sais pas.
    Je ne le savais pas moi-même. D’un côté, j’étais plutôt amusée qu’il soit choqué. A mon âge, il n’était pas désagréable de se sentir un peu débauchée, ne serait-ce que rétrospectivement. De l’autre…
    — Qui es-tu pour me jeter la première pierre ?
    — Tu étais ma première, souligna-t-il avec une certaine véhémence.
    — Que tu dis, le taquinai-je.
    Il rosit.
    — Tu ne me crois pas ?
    — Tu m’as paru plutôt bien informé pour un puceau. Et très… imaginatif.
    — Enfin, Sassenach  ! J’ai grandi dans une ferme ! Après tout, ça n’a rien de bien compliqué.
    Son regard se promena sur mon corps, s’attardant sur des points stratégiques.
    — Quant à ce qui est d’imaginer…

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