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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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j’ai passé des mois, que dis-je, des années, à m’imaginer des choses.
    A la lueur dans ses yeux, j’eus la nette impression qu’il n’avait jamais cessé de faire travailler son imagination depuis.
    — A quoi penses-tu ? demandai-je intriguée.
    — Je pense que l’eau du loch est un peu froide mais que, si elle ne ratatine pas ma queue jusqu’à la faire disparaître complètement, la sensation de chaleur en la plongeant en toi…
    Il me jaugea comme s’il évaluait l’effort que me jeter dans le loch lui demanderait
    — Naturellement, ajouta-t-il, l’idéal serait de le faire dans l’eau. Si tu préfères, je pourrais juste te tremper une ou deux fois, te traîner sur la berge et… C’est que ton cul serait magnifique sous ta chemise mouillée collant à la peau. Je verrais tes fesses sous le linge transparent, comme deux beaux melons bien lisses…
    — Je retire ce que j’ai dit. Je ne veux pas savoir ce que tu penses.
    — Trop tard ! J’imagine la jolie raie sombre entre tes meules rebondies… Une fois que je t’aurai coincée sous moi, tu ne pourras plus m’échapper. Tu préfères que je te prenne couchée sur le dos, Sassenach  ? Ou à quatre pattes ? Comme ça, j’aurais une bonne prise et…
    — Tu ne crois tout de même pas que je vais entrer dans ce loch glacé pour satisfaire tes lubies perverses ?
    — Soit.
    Il s’étira, passa une main sous mes reins et m’agrippa fermement une fesse.
    — Mais tu peux les satisfaire ici si tu veux, là où il fait chaud.

39
    L’œnomancie
    Lallybroch était une exploitation agricole. Dans une ferme, rien ne peut s’arrêter bien longtemps, même en cas de grand chagrin. C’est ainsi que je me trouvais être la seule au rez-de-chaussée de la maison quand la porte d’entrée s’ouvrit vers le milieu de l’après-midi.
    Je sortis la tête du bureau de Ian pour voir de qui il s’agissait. Dans le vestibule, un jeune homme inspectait la pièce. Il m’entendit, se tourna vers moi et nous demandâmes d’une même voix :
    — Qui êtes-vous ?
    Nous nous mîmes à rire.
    — Je suis Michael, déclara-t-il.
    Il avait une voix douce, légèrement rauque, avec une trace d’accent français.
    — Vous devez être la fée d’oncle Jamie.
    Il m’examinait sans cacher sa curiosité et je ne me gênai pas pour en faire autant.
    — C’est ainsi qu’on m’appelle dans la famille ?
    Il était plutôt petit, n’ayant ni la force brute du jeune Jamie ni la taille nerveuse du jeune Ian. Il était le jumeau de Janet mais ne lui ressemblait en rien. C’était le fils parti en France pour s’associer au cousin Jared Fraser dans son commerce de vins, Fraser et Cie. Lorsqu’il se débarrassa de sa houppelande de voyage, je remarquai qu’il était vêtu très élégamment pour les Highlands, même si son costume était d’une coupe et d’une couleur sobres. Il portait un brassard en crêpe noir au bras.
    — Ça, ou « la sorcière », répondit-il avec un sourire. Cela dépend qui parle de vous, papa ou maman.
    — Je vois.
    Je ne pus m’empêcher de sourire à mon tour. C’était un jeune homme réservé mais charmant. Enfin… relativement jeune ; il devait approcher de la trentaine. Je fis un signe de tête vers son brassard.
    — Je suis désolée. Puis-je vous demander…
    — Ma femme, répondit-il simplement. Elle est morte il y a deux semaines. Autrement, je serais venu plus tôt.
    Je restai interloquée.
    — Oh… je comprends. Mais… vos parents, vos frères et sœurs… ils ne le savent pas encore ?
    Il fit non de la tête et s’avança de quelques pas. A la lumière de l’imposte en demi-lune au-dessus de la porte, je remarquai ses cernes creusés et les marques de fatigue sur son visage.
    — Je suis profondément navrée.
    Prise d’une impulsion, je le serrai dans mes bras. Il se laissa faire et, l’espace d’un instant extraordinaire, je sentis en lui un profond engourdissement, la lutte muette entre la reconnaissance et le déni. Il savait ce qui était arrivé, ce qui était en train de se passer, mais il ne le ressentait pas. Pas encore.
    Après cette brève étreinte, je reculai et lui effleurai la joue. Il me dévisageait d’un air stupéfait.
    — Je veux bien être damné, dit-il doucement. Ils disaient vrai.
     
    A l’étage, une porte s’ouvrit puis se referma. J’entendis des pas dans l’escalier et, quelques instants plus tard, tout Lallybroch accourut pour accueillir le dernier enfant

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