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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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à rentrer au bercail.
    Un tourbillon de femmes et d’enfants nous entraîna dans la cuisine, puis les hommes apparurent, seuls ou par deux, pour donner l’accolade à Michael ou lui administrer une tape sur l’épaule.
    Chacun lui fit part de ses regrets, posant les mêmes questions encore et encore. Comment Lillie, sa femme, était-elle morte ? Elle avait été emportée par la grippe, tout comme sagrand-mère. Non, lui-même ne l’avait pas contractée ; le père de Lillie leur envoyait ses prières pour Ian père. Puis les préparatifs pour la toilette des enfants et le dîner commencèrent et Michael parvint à s’extirper du maelström.
    En sortant de la cuisine à mon tour pour aller chercher mon châle dans le bureau, je le vis au pied de l’escalier avec Jenny. Ils discutaient à voix basse. Elle lui caressa la joue, comme je l’avais fait plus tôt, puis lui chuchota une question. Il esquissa un sourire, fit non de la tête, puis, redressant les épaules, monta voir son père trop mal en point pour descendre dîner avec nous.
     
    Michael était le seul des Murray à avoir hérité du gène fugitif de la rousseur. Au milieu de ses frères et sœurs, il rougeoyait comme un charbon ardent. En revanche, il avait exactement les mêmes yeux doux et marron que son père. Jenny m’avait glissé :
    « Heureusement ! Autrement Ian m’aurait accusée d’avoir fauté avec le chevrier car, il faut bien le reconnaître, il ne ressemble à personne d’autre dans la famille. »
    J’en parlai à Jamie qui me dit :
    — Forcément, elle ne le sait pas parce qu’elle n’a jamais rencontré Colum MacKenzie.
    — Colum ? Tu es sûr ?
    — Oui. Ils n’ont pas tout à fait le même teint mais si tu imagines Colum jeune et en bonne santé… Il y avait un portrait de lui à Leoch, peint quand il avait une quinzaine d’années, avant sa première chute. Tu t’en souviens ? Il était accroché au palier du deuxième étage.
    Je fermai les yeux et plissai le front, tentant de visualiser le plan du château.
    — Guide-moi, lui demandai-je.
    Amusé, il me prit la main et traça délicatement un dessin sur ma paume.
    — Ici, c’est la grande entrée avec les doubles portes. Tu traverses la cour, tu entres dans le hall, puis…
    Il me conduisit à l’endroit précis et, effectivement, je me souvins d’un tableau représentant un jeune homme au visage fin et intelligent et au regard qui semblait voir très loin.
    — Oui, tu as raison, dis-je en rouvrant les yeux. S’il est aussi intelligent que Colum… il faut que je le prévienne.
    Jamie me dévisagea avec attention avant de me mettre en garde :
    — Nous n’avons pas pu changer le cours des choses autrefois. Tu ne pourras pas modifier ce qui va se passer en France.
    — Peut-être pas. Toutefois, quand je t’ai prévenu au sujet de Culloden… ça n’a pas arrêté Charles-Edouard Stuart mais tu as survécu.
    — Je ne l’ai pas fait exprès, rétorqua-t-il, acerbe.
    — Non, mais si tu as pu protéger tes hommes c’est aussi parce que tu savais. Alors peut-être, et je dis bien peut-être, que je peux l’aider lui aussi. S’il lui arrivait quelque chose alors que j’aurais pu l’empêcher, je l’aurais toute ma vie sur la conscience.
    Il acquiesça, la mine grave.
    — D’accord. Je vais les réunir.
     
    Le bouchon sortit avec un « pop ! » et les traits de Michael se détendirent. Il le huma d’un air concentré, puis passa le goulot de la bouteille sous son nez, les paupières mi-closes.
    — Alors qu’en dis-tu, mon garçon ? demanda son père. Serons-nous empoisonnés ou pas ?
    Michael lui lança un regard torve.
    — Tu as bien dit que l’occasion était importante, non ? Alors j’ai choisi un Negroamaro. C’est un vin des Pouilles, expliqua-t-il avant d’ajouter : Cela vous ira, ma tante ?
    — Mais euh… certainement. Pourquoi me le demander à moi ? C’est toi l’expert en vins.
    Michael parut surpris.
    — C’est que Ian m’a dit…
    Il s’interrompit et me sourit.
    — Toutes mes excuses, ma tante. J’ai dû mal comprendre.
    Tout le monde se tourna vers Ian fils qui rougit.
    — Que lui as-tu raconté exactement ? demanda le jeune Jamie.
    Il semblait trouver la situation très drôle et Ian le fusilla du regard. Puis il bomba le torse et répondit sur un ton de défi :
    — Je lui ai expliqué que tante Claire avait quelque chose d’important à lui dire et qu’il devait l’écouter attentivement

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