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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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accablé par le souvenir de mes terribles épreuves, j’acceptai un verre de vin (je transpirais à flots) puis pris congé de ce noble aréopage, étant assailli d’invitations de toutes parts.
    Je suis fort satisfait du résultat de cette première incursion et rassuré en me disant que, si l’âge ou une blessure m’empêchent de gagner ma vie par l’épée, la charrue ou la presse à imprimerie, je pourrai toujours devenir un plumitif de romans d’aventures.
    Je suis sûr que Marsali voudra une description détaillée des tenues des dames présentes à la soirée mais je l’implore de faire preuve depatience. Je ne feindrai pas de ne pas les avoir observées (j’affirmerais le contraire si je pensais que cela pouvait soulager tes appréhensions concernant ma prétendue vulnérabilité aux artifices de la gent féminine. Connaissant ta nature soupçonneuse et irrationnelle, ma Sassenach , je n’essaierai même pas) mais ma main ne supportera pas l’effort d’entreprendre une telle description pour le moment. Je me contenterai de dire que les robes étaient confectionnées dans les étoffes les plus précieuses et que leur style mettait très en valeur les charmes de celles qui les portaient.
    Mes chandelles volées sont presque consumées. Mes yeux et ma main sont tellement épuisés que j’ai autant de mal à former mes mots qu’à les déchiffrer. Je ne peux qu’espérer que tu parviendras à lire la dernière partie de cette épître. Néanmoins, je me retire dans mon lit inhospitalier de fort meilleure humeur, encouragé par les événements d’aujourd’hui.
    Je te souhaite bonne nuit, avec l’assurance de mes pensées les plus tendres, dans l’espoir que tu feras preuve de patience et d’affection durable pour
    ton misérable époux couvert d’encre et entièrement dévoué
    James Fraser.
     
    Post-scriptum : Encore plus misérable que je ne le pensais car je suis parvenu à parsemer mon papier et ma personne de pâtés noirs. Je me flatte de penser que le papier est le plus défiguré des deux.
     
    Post-scriptum 2 : J’ai été tellement absorbé par ma composition que j’en ai oublié le but premier de cette lettre : j’ai réservé un passage à bord de l’ Euterpe qui quittera Brest dans deux semaines. Si, pour une raison ou une autre, le voyage était annulé, je te l’écrirai.
     
    Post-scriptum 3 : Je ne rêve que d’être étendu à tes côtés et de jouir de la complicité de ton corps .

49
    Armée de diamants et d’acier
    Brianna mit en pièces la broche avec les ciseaux de cuisine. Elle était ancienne mais pas précieuse : c’était un bijou victorien en argent assez laid en forme de longue fleur entourée d’un entrelacs de feuilles. Son seul intérêt résidait dans les petits diamants qui parsemaient les feuilles comme des gouttes de rosée.
    — J’espère qu’ils sont assez gros.
    Elle fut surprise par le calme de sa voix. Elle hurlait dans sa tête depuis trente-six heures, le temps qu’il leur avait fallu pour échafauder leur plan.
    — Je pense qu’ils feront l’affaire, répondit Roger.
    Sa tension était palpable. Il se tenait derrière elle, une main sur son épaule. Sa chaleur était à la fois un réconfort et une torture. Dans une heure, il serait parti. Peut-être à jamais.
    Ils n’avaient pas le choix. Elle poursuivit les préparatifs, les yeux secs, le geste sûr.
    Le plus étrange était qu’une fois Roger et William Buccleigh lancés aux trousses de Rob Cameron, Amanda s’était rendormie d’un coup. Brianna l’avait couchée dans son lit et était restée à ses côtés, la contemplant en se rongeant les sangs jusqu’à ce que les hommes rentrent peu après l’aube avec leur terrible nouvelle. La petite s’était réveillée fraîche comme une rose, ne gardant apparemment aucun souvenir de son cauchemar. Elle n’avait pas semblé perturbée par l’absence de Jem non plus. Elle avait demandé une fois quand il rentreraitet, une fois qu’on lui eut répondu par un vague « bientôt », elle avait continué ses jeux, apparemment satisfaite.
    Elle était à présent avec Annie. Celle-ci l’avait emmenée à Inverness faire des courses en lui promettant un nouveau jouet. Elles ne rentreraient pas avant le milieu de l’après-midi. D’ici là, les hommes seraient partis.
    William Buccleigh leur avait demandé :
    « Pourquoi ? Pourquoi emmènerait-il votre fils ? »
    C’était la question que Brianna et Roger se

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