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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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posaient encore et encore depuis qu’ils avaient découvert la disparition de Jem.
    Roger avait répondu d’une voix éraillée :
    « Je ne vois que deux possibilités : le voyage dans le temps, ou l’or. »
    William Buccleigh avait tourné ses yeux verts vers Brianna.
    « L’or ? Quel or ?
    — La lettre manquante, avait-elle expliqué, trop épuisée pour s’inquiéter de savoir s’il était bien prudent de le lui dire – de toute façon, plus rien n’était sûr ni n’avait d’importance : Elle comprenait un post-scriptum de mon père. Roger m’a dit que vous l’aviez lue. Vous vous souvenez d’une allusion au bien d’un gentilhomme italien  ?
    — Je n’y ai pas fait attention, avait reconnu Buccleigh. Il s’agit donc d’or ? Qui est ce gentilhomme italien ?
    — Charles-Edouard Stuart. »
    Ils lui avaient alors parlé, d’une manière assez décousue, du trésor en or qui avait été débarqué sur les côtes écossaises au cours des derniers jours du Soulèvement jacobite. A l’époque, Buccleigh devait avoir à peu près l’âge de Mandy. Par mesure de sécurité, il avait été divisé en trois et confié à trois hommes de confiance appartenant à trois clans différents : Dougal MacKenzie, Hector Cameron et Arch Bug, ce dernier représentant le clan des Grant. Brianna observa attentivement Buccleigh lorsqu’ils mentionnèrent le nom de Dougal MacKenzie mais il ne tiqua même pas. Non, il ne devait pas savoir. Mais cela n’avait pas d’importance pour le moment.
    Personne ne savait ce qu’il était advenu des deux tiers du trésor français confiés aux MacKenzie et aux Grant. Hector Cameron, lui, avait fui l’Ecosse en emportant sous la banquette de sa voiture un coffre rempli d’or. Il l’avait emporté avec luidans le Nouveau Monde, où il avait en partie servi à acheter la plantation de River Run. Quant au reste…
    Buccleigh fronça ses épais sourcils.
    — « L’Espagnol le protège » ? Qu’est-ce que cela signifie ?
    — Nous l’ignorons, avoua Roger. Seul Jem le sait.
    Il était assis à la table de la cuisine, la tête entre les mains, les yeux rivés sur le bois. Il sursauta soudain et se tourna vers Brianna.
    — Les Orcades. Callahan.
    — Quoi ?
    — A ton avis, quel âge a Rob Cameron ?
    — Je ne sais pas, répondit-elle perplexe. Je dirais une bonne trentaine. Pourquoi ?
    — Callahan m’a dit que Cameron avait participé à des fouilles archéologiques avec lui lorsqu’il était jeune. S’il était déjà un mordu d’histoire il y a quinze ou dix-huit ans, tu penses qu’il pourrait avoir rencontré Geilie Duncan ? Ou Gillian Edgars, comme elle s’appelait encore à l’époque ?
    — Oh non, gémit Brianna. Non, pas un autre cinglé jacobite !
    — J’en doute, répondit Roger avec une moue cynique. Je ne crois pas que cet homme soit fou, ni même un idéaliste politique. Certes, il est membre du parti indépendantiste SNP mais ces derniers ne sont pas fous non plus. Tu crois que Gillian Edgars aurait pu en faire partie elle aussi ?
    Il était impossible de le savoir sans fouiller dans l’histoire de Rob Cameron et ils n’en avaient pas le temps. C’était néanmoins une possibilité. Gillian, qui avait adopté plus tard le nom d’une célèbre sorcière écossaise, se passionnait pour le passé de son pays et la politique écossaise. Elle aurait fort bien pu croiser le chemin de Rob Cameron. Auquel cas…
    — Auquel cas, reprit Roger… Dieu sait ce qu’elle a pu lui dire ou lui donner.
    Quelques-uns des cahiers de Geillis se trouvaient dans son bureau. Si Rob l’avait connue, il les aurait identifiés.
    Roger se massa le front. Il avait une large ecchymose noirâtre près de la racine de ses cheveux.
    — En tout cas, nous savons qu’il a lu le post-scriptum de ton père, dit-il avant de soupirer. Cela ne change pas grand-chose, n’est-ce pas ? Tout ce qui compte à présent, c’est Jem.
    C’est ainsi qu’elle leur donna à chacun un morceau d’argent incrusté de diamants et deux sandwichs au beurre de cacahuète.
    — Pour la route, dit-elle dans une lamentable tentative d’humour.
    Ils avaient enfilé des vêtements chauds et des chaussures solides. Elle avait donné à Roger son couteau suisse ; Buccleigh avait pris un couteau à viande dans la cuisine, admirant sa lame en dents de scie. Ils n’avaient pas eu le temps de faire des préparatifs plus poussés.
    Le soleil était encore haut dans le ciel

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