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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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apprendre qui tu es, ou ce que tu es. Mais j’ignore comment. Suis-je en train de te révéler à toi-même ou est-ce que je ne t’apprends rien que tu ne sauras déjà quand tu liras ceci ? Je ne peux qu’espérer être parvenu à te sauver la vie. Et que tu connaîtras la vérité, un jour ou l’autre.
    Pardonne ce ton si mélodramatique, ma chérie. Pour rien au monde je ne voudrais t’effrayer. J’ai une foi inébranlable en toi, mais je suis ton père et donc sujet à toutes les angoisses qui affligent les parents, cette peur sourde et omniprésente qu’une chose affreuse et inexorable advienne à son enfant et d’être impuissant à le protéger. Et la vérité est que, sans que tu y sois pour rien, tu es…
     
    Ici, il avait changé plusieurs fois d’avis, écrivant d’abord une personne dangereuse , qu’il avait remplacé par toujours en danger. Insatisfait, il l’avait rayé et écrit dans une position dangereuse ,qu’il avait biffé à nouveau avant d’encercler une personne dangereuse et de le faire suivre d’un point d’interrogation.
    — Mais où veux-tu en venir, père ? marmonna-t-elle à voix haute. Je ne…
    Les mots se figèrent dans sa gorge. Il y avait des pas dans le couloir. Lents, assurés. Un homme. Tous les poils de son corps se hérissèrent.
    Le couloir était éclairé. La lumière baissa brièvement quand une silhouette s’arrêta sur le seuil du bureau.
    Elle le dévisagea, abasourdie.
    — Qu’est-ce que vous fichez ici ?
    Tout en parlant, elle se levait de son fauteuil, cherchant à tâtons un objet pouvant servir d’arme. Incapable de percer le brouillard d’horreur, son esprit réagissait plus lentement que son corps.
    — Je suis venu te chercher, ma poule. Toi et l’or.
    Rob Cameron posa sur le bureau la première lettre de Claire et de Jamie puis la tapota du bout de l’index.
    — Dites à Jem que l’Espagnol le protège , cita-t-il. J’ai pensé qu’il valait mieux que tu en parles à ton fils et que tu lui dises de me montrer où se trouve cet Espagnol. C’est-à-dire… si tu veux le revoir vivant.
    Il lui adressa un sourire avant de conclure :
    — A toi de choisir, patronne.

51
    Le jour de l’indépendance II
    Brest
    Voir Jenny livrée à elle-même le troublait considérablement. Il percevait sa nervosité tandis qu’elle s’apprêtait à s’adresser pour la première fois en français à un vrai Français. Son pouls palpitait dans le creux de son cou tel un colibri en cage. Toutefois, le boulanger 7 la comprit. Brest grouillait d’étrangers et son accent singulier ne l’intrigua pas. En lisant le ravissement sur son visage quand l’homme accepta son sou et lui tendit une baguette fourrée au fromage et aux olives, il fut tiraillé entre l’envie de rire et celle de pleurer.
    Elle revint vers lui et lui serra le bras avec force.
    — Il m’a comprise ! Jamie, il m’a comprise ! Je lui ai parlé en français et il n’a même pas sourcillé !
    — C’est sûr qu’il aurait eu du mal si tu t’étais adressée à lui en gàidhlig , rétorqua-t-il.
    Il lui tapota la main en souriant.
    — Félicitations, a nighean .
    Elle ne l’écoutait pas, regardant autour d’elle les nombreuses boutiques et les étals qui remplissaient la petite rue tortueuse, évaluant les nouvelles possibilités qui s’ouvraient à elle.
    — Jamie ! Je peux acheter tout ce que je veux ! Toute seule !
    La joie que lui procurait son indépendance retrouvée était contagieuse mais il eut un petit pincement au cœur. Il avait apprécié la sensation nouvelle de lui être indispensable.
    Il lui prit la baguette des mains.
    — En effet, mais je te déconseille d’acheter un écureuil savant ou une horloge de grand-père. Cela risque de nous poser des problèmes à bord du navire.
    — Le navire…
    Elle se rembrunit, le front soucieux.
    — Quand devons-nous… devons-nous embarquer ?
    — Pas tout de suite, a nighean , lui répondit-il sur un ton rassurant. Si nous allions manger quelque chose avant, hein ?
     
    L’ Euterpe devait mettre les voiles avec la marée du soir. Ils descendirent donc sur les quais vers le milieu de l’après-midi afin de s’installer à bord dans leur cabine. Quand ils arrivèrent devant l’emplacement du navire, celui-ci était vide.
    Jamie attrapa par le bras un garçon qui passait par là.
    — Où est le vaisseau qui était amarré ici ?
    — Lequel, l’ Euterpe  ? Il a dû partir, je suppose.
    — Tu supposes

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