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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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moins. Parallèlement, la refuser fut l’un des rares gestes nobles dont je puisse me targuer. C’est la vérité, vous savez : l’altruisme est parfois récompensé. Sij’avais accepté, cela aurait détruit à jamais ce qu’il y avait entre nous. En lui donnant plutôt ma compréhension, si douloureux cela fût-il pour moi, j’ai gagné son amitié. Entre un regret passager et son amitié, cette dernière m’est infiniment plus précieuse.
    Après un autre silence, il se tourna vers moi.
    — Oserais-je vous demander… non, vous allez me trouver pervers.
    — Vous l’êtes un peu de toute manière, ce qui ne me dérange pas. De quoi s’agit-il ?
    Il m’adressa un regard indiquant qu’il estimait ne pas être le plus pervers des deux. Son instinct de gentleman l’empêcha toutefois de me le dire.
    — J’aimerais vous regarder. Je veux dire… nue.
    Je fermai un œil et le fixai de l’autre, perplexe.
    — Ce n’est quand même pas la première fois que vous couchez avec une femme – et vous savez ce que j’entends par « coucher » ?
    Il avait été marié mais je me rappelai qu’il avait passé une bonne partie de sa vie conjugale loin de son épouse. Il pinça les lèvres, essayant de se souvenir.
    — Non. Mais il me semble bien que c’est la première fois que je le fais de mon plein gré.
    — Oh, je suis flattée.
    — Vous pouvez l’être, rétorqua-t-il avec sérieux.
    Cela ne me mettait pas très à l’aise. D’un autre côté, il n’avait probablement pas les mêmes réactions instinctives que la plupart des hommes devant les attraits féminins.
    — Pourquoi ? demandai-je.
    Il sourit timidement et se redressa, se calant contre les oreillers.
    — Je… je n’en suis pas sûr, à dire vrai. Peut-être est-ce pour réconcilier mes souvenirs de la nuit dernière et… euh… la réalité de l’expérience ?
    Je reçus un choc comme s’il m’avait frappée en plein ventre. Il ne pouvait connaître mes premières pensées quand je m’étais réveillée et l’avais vu… Cet instant déconcertant où je l’avais pris pour Jamie, me souvenant si vivement de sa peau, de son poids et de son ardeur, désirant tellement que ce soit lui quej’étais parvenue à m’en convaincre, pour être écrasée quelques secondes plus tard en me rendant compte que ce n’était qu’une illusion. Avait-il ressenti la même chose en se réveillant et en m’apercevant à ses côtés ?
    Il poursuivit avec une pointe d’humour :
    — Ou peut-être n’est-ce que de la curiosité. Cela fait un certain temps que je n’ai pas vu une femme nue, à l’exception des esclaves noires dans le port de Charleston.
    — Combien de temps ? Quinze ans, avez-vous dit ?
    — Oh, bien plus que cela. Isobel…
    Il s’interrompit et son sourire s’évanouit. Il n’avait encore jamais fait allusion à son épouse décédée.
    — Vous ne l’avez jamais vue nue ?
    Il détourna les yeux.
    — Ah… Non. Elle n’était pas… Non.
    Il s’éclaircit la gorge puis se tourna à nouveau vers moi, me dévisageant avec une franchise qui me donna envie de détourner les yeux à mon tour.
    — Je me tiens nu devant vous.
    Il repoussa le drap. Il m’était difficile de ne pas le regarder et, en toute sincérité, j’en avais envie par simple curiosité. Il était mince et élancé mais musclé et ferme. Il avait un petit bourrelet autour de la taille mais pas de graisse. Son torse était couvert d’une vigoureuse toison blonde qui s’obscurcissait au niveau du pubis. C’était un corps de guerrier. Un côté de sa cage thoracique était zébré de cicatrices. Il en portait d’autres : une épaisse en haut d’une cuisse ainsi qu’une plus fine en zigzag sur son avant-bras gauche.
    Au moins, mes cicatrices n’étaient pas visibles. Sans plus tergiverser, je repoussai le drap à mon tour. Il me contempla avec une profonde curiosité, souriant légèrement.
    — Vous êtes ravissante, dit-il enfin.
    — Pour une femme de mon âge ?
    Son regard se promena lentement sur moi. Ce n’était pas un regard de juge mais plutôt celui d’un homme aux goûts raffinés qui évaluait ce qu’il voyait à la lumière d’années d’expérience.
    — Non. Pas pour une femme de votre âge, ni en tant que femme en général.
    — En tant que quoi alors ? demandai-je intriguée. En tant qu’objet ? Que sculpture ?
    Je pouvais le comprendre. Il me voyait peut-être comme une sculpture dans un musée : une statue

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