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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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vers lui. Il me souriait.
    — Pensez au cerf, ma chère.
    Je hochai la tête sans répondre puis m’enfuis. Ce ne fut que plus tard, après m’être vigoureusement lavée, habillée et avoir pris une tasse de thé arrosée de cognac, que je compris sa dernière remarque.
    Son apparition est un présent que j’accepte avec gratitude , avait-il dit du cerf blanc.
    Je humai la vapeur parfumée et contemplai les minuscules feuilles de thé dansant au fond de la tasse. Pour la première fois depuis des semaines, je me demandai ce que l’avenir me réservait.
    — D’accord, murmurai-je.
    Je finis la tasse d’une traite, les fragments de feuilles de thé laissant un goût puissant et amer sur ma langue.

55
    La luciole
    Il faisait noir. Il ne s’était jamais trouvé dans un endroit aussi sombre. La nuit n’était jamais aussi noire, même quand le ciel était chargé. Ce lieu était plus sombre que le fond de l’armoire de Mandy où il s’enfermait quand ils jouaient à cache-cache. Il y avait une fente entre les portes. Il la sentait du bout des doigts, mais elle ne laissait filtrer aucune lumière. Il devait encore faire nuit. Peut-être qu’au matin il verrait quelque chose.
    Mais il se pouvait que M. Cameron revienne lui aussi. Jem s’éloigna de quelques pas. Il ne pensait pas que M. Cameron veuille lui faire du mal – en tout cas, il avait affirmé le contraire –, mais il essaierait peut-être de l’entraîner à nouveau vers les pierres et ça, Jem n’y retournerait pour rien au monde.
    Le seul fait de penser aux pierres était douloureux. Moins que quand M. Cameron l’avait poussé vers l’une d’elles et qu’elle avait voulu l’avaler mais cela faisait quand même mal. Il avait une écorchure au coude là où il s’était cogné en se débattant. Il se mit à la frotter car cette douleur-ci était beaucoup moins désagréable que de penser aux pierres. Non, se rassura-t-il, M. Cameron ne voulait pas lui faire de mal puisqu’il l’avait tiré hors de la pierre quand celle-ci avait tenté de… Il déglutit et s’efforça de penser à autre chose.
    Il avait une vague idée de l’endroit où il se trouvait car il se souvenait de la fois où maman avait raconté à papa la blague que lui avait faite M. Cameron. Il l’avait enfermée dans un tunnel et elle avait dit que les gonds de la porte avaient fait unbruit d’os broyés. C’était exactement ce qu’il avait entendu quand M. Cameron l’avait poussé à l’intérieur et avait refermé la porte.
    Il grelottait. Il faisait froid là-dedans, même avec son anorak. Pas aussi froid que quand grand-père et lui se levaient avant l’aube et attendaient dans la neige que les cerfs viennent boire dans la mare, mais froid quand même.
    L’air était étrange. Il le huma à petits coups, essayant de flairer quelque chose comme le faisaient grand-père et oncle Ian. Il sentait la pierre, mais ce n’était que de la pierre, pas elles . Il y avait aussi une odeur de métal et d’huile, un peu comme dans une pompe à essence. Une émanation chaude qu’il pensa être de l’électricité. Autre chose flottait dans l’air, pas une odeur, plutôt un ronronnement. Un moteur électrique ! Ça, il le reconnaissait. Ce n’était pas aussi puissant que dans la grande salle que maman leur avait montrée, à Jimmy Glassock et lui, là où vivaient les grandes turbines. Des machines donc. Il se sentit légèrement rassuré. Les machines étaient ses amies.
    Cela lui rappela que maman avait parlé d’un petit train dans le tunnel. Voilà qui était encore mieux ! S’il y avait un train, ce n’était pas qu’un grand espace noir rempli de rien. Peut-être que ce ronronnement était celui du train.
    Il tendit les mains devant lui et avança précautionneusement jusqu’à rencontrer une paroi. Une main plaquée dessus, il la longea jusqu’à percuter à nouveau les portes.
    — Aïe !
    Le son de sa propre voix le fit rire. L’écho se répercuta dans le grand espace derrière lui et il fit demi-tour, changeant de main.
    Où se trouvait M. Cameron en ce moment ? Il ne lui avait rien dit, lui ordonnant simplement d’attendre et déclarant qu’il reviendrait avec de quoi manger.
    Sa main rencontra une surface lisse et ronde et il la retira précipitamment. L’objet ne bougeait pas et il avança à nouveau les doigts. Des câbles, courant le long de la paroi. Ils étaient gros et il percevait un faible vrombissement à l’intérieur,

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