Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
Vom Netzwerk:
jambe et menaçant de renverser ses achats de la matinée.
    Que lui prenait-il ? Il ne s’était encore jamais comporté ainsi. Elle accéléra le pas, essayant de ne pas le perdre de vue.
    — Vilain chien ! haleta-t-elle. Tu mériterais que je te laisse partir.
    Elle continua pourtant à courir derrière lui en l’appelant. Il arrivait souvent à Rollo de sortir de l’auberge et de partir à l’aventure mais il revenait toujours. Cette fois, ils étaient dans un quartier éloigné et elle craignait qu’il ne se perde. Cela dit, si son flair était aussi aiguisé, il retrouverait sans doute son chemin. Il lui vint soudain une idée et elle s’arrêta net.
    Il était clair qu’il suivait une odeur mais quel genre d’odeur avait pu le mettre dans cet état ? Certainement pas celle d’un écureuil ou d’un chat…
    — Ian, murmura-t-elle. Ian.
    Elle remonta ses jupes et reprit sa course tout en tentant de réfréner l’espoir fou qui montait en elle. Le chien était toujours en vue, la queue basse et reniflant le sol, concentré sur sa piste. Il tourna dans une allée étroite et elle le suivit sans hésiter.
    Se pouvait-il vraiment que le chien ait senti son maître ? Le croire était de la folie. Ses espoirs allaient être anéantis et pourtant elle ne pouvait faire taire la conviction qui était née dans son cœur. La queue de Rollo disparut à un coin de rue et elle redoubla d’ardeur.
    Si c’était vraiment Ian, que faisait-il là ? La piste les menait vers la périphérie de Philadelphie, non pas le long de l’artère principale mais hors de la partie prospère de la ville, dans une zone de maisons délabrées et de taudis abritant les suiveurs de camp britanniques. Des poulets s’égaillèrent en caquetant àl’approche de Rollo mais celui-ci ne s’arrêta même pas. A présent, il faisait demi-tour. Il contourna un appentis et s’engagea dans une rue sinueuse en terre battue bordée de bicoques serrées les unes contre les autres.
    Elle avait un point de côté et le visage ruisselant de transpiration mais elle n’était pas près d’abandonner la course. Toutefois, le chien commençait à la distancer. Elle allait le perdre de vue d’un moment à l’autre. Sa bottine droite frottant contre la peau de son talon lui donnait l’impression que son pied était en sang. Ce devait être son imagination pour avoir vu tant d’hommes la chaussure remplie de sang…
    Rollo disparut à un angle et elle courut de plus belle. Ses bas tire-bouchonnaient et son jupon pendouillait au point qu’elle marcha sur l’ourlet et le déchira. Si elle trouvait Ian, elle aurait deux mots à lui dire, à condition d’être encore en état de parler.
    Quand elle parvint au bout de la rue, le chien n’était visible nulle part. Elle regarda anxieusement autour d’elle. Elle se trouvait à l’arrière d’une taverne. Elle pouvait sentir le houblon des cuves de bière par-dessus la puanteur des ordures. On entendait des voix de l’autre côté du bâtiment. Même si elle ne distinguait pas ce qu’ils disaient, c’étaient indubitablement des soldats. Ils avaient une façon de parler bien particulière.
    Au son de leur voix, elle comprit qu’ils n’avaient arrêté personne mais qu’ils se préparaient à entrer en action. Elle entendit le cliquetis des armes, des bruits de bottes sur les pavés…
    Une main agrippa son bras et elle ravala son cri avant qu’il ne fuse de sa gorge, terrifiée à l’idée de trahir Ian. Mais ce n’était pas lui. Des doigts noueux s’enfoncèrent dans sa chair. Un grand vieillard aux cheveux blancs la fixait avec des yeux ardents.
     
    Ian était mort de faim. Il n’avait rien avalé depuis vingt-quatre heures, ne voulant pas perdre de temps en chassant ou en cherchant une ferme qui lui donnerait quelques provisions. Il avait parcouru la trentaine de kilomètres depuis Valley Forge sur un petit nuage, sans se rendre compte de la distance.
    Rachel était ici, à Philadelphie. Cela tenait du miracle. Il lui avait fallu un certain temps pour venir à bout de la méfiance des soldats de Washington mais il avait fini par tomber sur un officier allemand, un homme corpulent avec un gros nez et un regard curieux et amical. Ce dernier s’était approché, intrigué par son arc. Après une brève démonstration de tir et une conversation en français (l’Allemand ne possédait que des rudiments d’anglais), Ian avait pu lui demander s’il connaissait un médecin

Weitere Kostenlose Bücher