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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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nommé Hunter.
    Cela ne disait rien à von Steuben mais, pris de sympathie pour Ian, il avait envoyé un soldat se renseigner pendant qu’il lui cherchait un morceau de pain. Quelque temps plus tard, le soldat de retour lui avait expliqué qu’il y avait bien un chirurgien nommé Hunter mais qu’il était parti pour Philadelphie soigner un patient privé. Et la sœur du docteur ? L’homme n’avait rien su lui dire.
    Toutefois, Ian connaissait les Hunter. Où que se rende Denzell, Rachel l’accompagnait. Certes, personne ne savait où logeait ce patient privé (Ian avait perçu une certaine hostilité à ce sujet, sans parvenir à comprendre pourquoi) mais, au moins, il était à Philadelphie
    Et à présent, lui aussi. Il s’était glissé dans la ville à l’aube, traversant prudemment les camps qui entouraient les faubourgs, passant devant les feux éteints et les soldats couchés à même le sol enroulés dans des couvertures.
    Il y avait de la nourriture en abondance dans la ville. Il s’arrêta à la lisière d’un marché, l’eau à la bouche. Après avoir hésité entre du poisson frit et un chausson à la viande, il s’avançait vers l’étal de la marchande son argent à la main quand il vit la femme regarder un point derrière lui et écarquiller des yeux horrifiés.
    Il fit volte-face et se retrouva projeté à terre. Des cris fusèrent de toutes parts mais ils furent couverts par les grands coups de langue de Rollo.
    Ian parvint à se redresser en position assise en repoussant tant bien que mal son chien extatique.
    — A cú  !
    Il le prit dans ses bras et le serra contre lui, ravi. Puis il saisit son épais collier de poils, riant devant sa langue pendante.
    — Oui, moi aussi je suis content de te voir. Mais qu’as-tu fait de Rachel ?
     
    La main manquante de Fergus le démangeait. Ce n’était pas fréquent. Il portait un gant rempli de son agrafé à sa manche plutôt que son crochet, celui-ci attirant trop les regards. Outre le fait qu’il était moins pratique, il présentait l’inconvénient de l’empêcher de gratter son moignon pour se soulager.
    S’efforçant de penser à autre chose, il sortit de la grange où il avait dormi et se dirigea vers un feu de camp voisin. Mme Hempstead le salua d’un signe de tête, versa une louchée de porridge dans un quart en métal et le lui tendit. Finalement, le gant avait aussi ses avantages : il ne pouvait saisir le quart mais pouvait le tenir contre son torse sans se brûler. En outre, il constata avec plaisir que la chaleur faisait disparaître la démangeaison.
    Il s’inclina poliment.
    — Bonjour, madame 8 .
    Mme Hempstead lui sourit en dépit de son immense fatigue. Son mari avait été tué à Paoli et, restée seule avec trois enfants, elle survivait tant bien que mal en lavant le linge des officiers anglais. Fergus l’aidait à joindre les deux bouts en échange du gîte et du couvert. A la mort de son mari, sa maison avait été récupérée par son beau-frère mais il la laissait gracieusement dormir avec ses enfants dans la grange. C’était l’une des trois ou quatre cachettes que Fergus utilisait régulièrement.
    En s’approchant pour lui donner une tasse d’eau, elle lui dit à voix basse :
    — Un homme a demandé après vous.
    Il se retint de justesse de regarder autour de lui. Si l’homme en question était toujours dans les parages, elle l’aurait averti.
    — Vous l’avez vu ?
    — Non, il a parlé à M. Jessop, qui l’a dit au benjamin de Mme Wilkins qui est passé par ici et l’a dit à ma Mary. Selon M. Jessop, c’était un très grand Ecossais, un bel homme. D’après lui, il pourrait bien être soldat.
    Le cœur de Fergus fit un bond.
    — Il était roux ?
    Mme Hempstead parut surprise.
    — Ma foi, je n’en sais rien. Je vais le demander à Mary.
    — Ne vous donnez pas cette peine, madame. Je le lui demanderai moi-même.
    Il avala le reste de son porridge d’une traite, se brûlant la gorge, puis rendit le quart.
    La petite Mary ignorait si le grand Ecossais avait eu les cheveux roux. Elle ne l’avait pas vu, n’ayant fait que rapporter les propos de Tommy Wilkins. Toutefois, il lui avait dit que M. Jessop, lui, l’avait vu. Fergus la remercia avec une élégante formule de courtoisie bien française, ce qui la fit rougir, puis se mit en route vers la ville, frémissant d’excitation.
     
    Rachel tenta de libérer son bras mais le vieil homme le serra de plus belle,

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