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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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parler ?
    Ses paupières se fermaient déjà.
    — Un officier… Le faire rechercher. Peux pas le laisser… Rachel.
    Il prononça ce nom dans un soupir et son grand corps se détendit. Je l’observai un moment pour m’assurer qu’il était bien endormi, puis déposai un baiser sur son front. Je ressentis le même serrement de cœur que chaque fois que j’embrassais sa sœur au même âge, songeant : Mon Dieu, comme tu lui ressembles.
    Rachel m’attendait sur le palier, anxieuse et échevelée.
    — Il va s’en sortir ?
    — Oui. Il a une légère commotion cérébrale. Vous savez ce que c’est ? Mais oui, bien sûr, suis-je bête ! Il ne sera pas très frais demain matin mais ce n’était rien de grave.
    Ses frêles épaules se relâchèrent enfin.
    — Je remercie le Seigneur ! murmura-t-elle. Et toi aussi, Amie Claire.
    — Ce fut un plaisir, répondis-je d’un ton enjoué. Et vous, vous êtes sûre que ça va ? Vous devriez vous asseoir et prendre un petit remontant.
    Elle n’était pas blessée mais était encore sous le choc de l’agression.
    — Je vais très très bien.
    A présent que son inquiétude pour William était retombée, son visage s’animait.
    — Claire, il est ici ! Ian !
    — Quoi ? Où ?
    — Je ne sais pas.
    Elle lança un regard vers la porte de la chambre de William puis m’entraîna à l’écart et reprit en baissant la voix :
    — C’est Rollo. Il a senti quelque chose et est parti comme une flèche. J’ai tenté de le suivre et c’est ainsi que je suis tombée sur le vieux fou. Je sais, vous allez me dire qu’il aurait pu flairer n’importe quoi mais, Claire, il n’est pas revenu ! S’il n’avait pas trouvé Ian, il serait déjà de retour.
    Son excitation était contagieuse, même si je craignais qu’elle ne se berce d’un faux espoir. Le chien pouvait avoir de nombreuses raisons pour n’être pas revenu et l’une d’elles était Arch Bug.
    La description qu’elle venait de m’en faire m’avait décontenancée mais je savais qu’elle avait raison. Depuis l’enterrement de Mme Bug à Fraser’s Ridge, je n’avais perçu Arch Bug que comme une menace pour Ian. A présent, à travers les paroles de Rachel, je revoyais la vieille main mutilée tentant maladroitement d’agrafer une broche en or sur le linceul de son épouse adorée. En effet, c’était un pauvre vieux fou.
    Et un fou très dangereux.
    — Suivez-moi au salon, lui dis-je. Il faut que je vous parle de Mme Bug.
     
    Quand j’eus fini mon récit, elle murmura :
    — Oh, Ian… Le pauvre homme !
    J’ignorais si le pauvre homme en question était Ian ou M. Bug mais, dans un cas comme dans l’autre, j’abondais en son sens. Elle ne pleurait pas mais elle était pâle et les traits figés. Elle reprit soudain :
    — Mais alors c’est pour cela que…
    Elle s’interrompit.
    — Que quoi ?
    Elle fit une petite grimace puis haussa les épaules.
    — Il m’a dit qu’il craignait pour ma vie parce que je l’aimais.
    — En effet.
    Nous nous tûmes un long moment, buvant notre tisane à la mélisse chacune plongée dans ses pensées. Puis elle me demanda d’un air inquiet :
    — Tu crois que Ian a l’intention de le tuer ?
    — Je… je ne sais pas. En tout cas, ce n’était pas le cas au début. Il était bouleversé par ce qui était arrivé à Mme Bug…
    — De l’avoir tuée, vous voulez dire.
    Rachel Hunter était du genre à appeler un chat un chat.
    — En effet. Mais s’il apprend qu’Arch Bug connaît votre existence, qu’il sait ce que vous représentez pour lui et qu’il vous veut du mal – et ne vous faites pas d’illusions, Rachel, il vous veut du mal –, alors oui, je crois qu’il va chercher à le tuer.
    Elle resta absolument immobile, la vapeur formant un voile devant son visage.
    — Il ne le faut pas, déclara-t-elle.
    — Et comment comptez-vous l’en empêcher ?
    Elle poussa un long et lent soupir, fixant le fond de sa tasse.
    — En priant.
    ----
    8 . En français dans le texte. (N.d.T.)

57
    Le bal de Mischianza
    Walnut Grove, Philadelphie, 18 mai 1778
    Cela faisait des lustres que je n’avais vu un paon doré rôti et je ne m’étais pas attendue à en voir un autre de ma vie. En tout cas, certainement pas à Philadelphie. En le regardant de plus près, je constatai qu’il avait des yeux en diamants. Je n’aurais pourtant pas dû être surprise, pas après la régate sur le Delaware, les trois orchestres sur des barges, la

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