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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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leurs noms comme un refrain apaisant.
    William avait dénoué sa cravate. Ses cheveux étaient décoiffés et sa veste tachée de sueur et de poussière. Visiblement, la traque des rebelles éprouvait également les Anglais.
    Il lança un regard à la ronde, me repéra et marcha droit sur moi. Je me relevai péniblement, luttant contre la gravité tel un hippopotame se hissant hors d’une mare de boue.
    J’étais enfin debout en train de remettre un peu d’ordre dans ma coiffure quand quelqu’un me donna une tape dans le dos. Je sursautai violemment mais, heureusement, ne criai pas.
    — C’est moi, tante Claire, chuchota Ian. Venez avec moi… Oh fichtre !
    William n’était plus qu’à dix pas et, en relevant la tête, il aperçut Ian. Il bondit, m’agrippa le bras et me tira à lui. Je poussai un petit cri étranglé car Ian me retenait fermement par l’autre bras et tirait dans le sens inverse, cherchant à m’entraîner sous le couvert.
    — Lâchez-la ! aboya William.
    — Plutôt crever ! Lâchez-la, vous !
    Le fils de Mme Wellman s’était redressé et regardait la forêt en écarquillant les yeux.
    — Maman ! Maman ! Les Indiens !
    Les femmes près de nous se mirent à hurler et tout le monde s’écarta précipitamment de la lisière des bois, abandonnant les blessés à leur triste sort.
    — Et merde ! jura Ian en me lâchant.
    Du coup, je fus projetée contre William qui passa un bras autour de ma taille et m’entraîna quelques mètres plus loin dans le champ.
    — Vous allez lâcher ma tante ou quoi ? s’énerva Ian en s’avançant entre les arbres.
    — Vous ! s’exclama William. Que faites… Mais… peu importe. Votre tante, vous dites ? fit-il en baissant les yeux sur moi. Vous êtes sa tante ? Attendez… Mais oui, bien sûr que vous l’êtes.
    — Je le suis en effet, confirmai-je en tentant de repousser son bras. Lâchez-moi, s’il vous plaît.
    Son étreinte se relâcha légèrement mais il ne me libéra pas. Il pointa le menton vers les bois et demanda à Ian :
    — Combien êtes-vous ?
    — S’il y en avait d’autres, vous seriez déjà mort. Il n’y a que moi. Laissez-la-moi.
    — Je ne peux pas.
    Toutefois, il y avait une note d’incertitude dans sa voix et je le vis lancer un regard vers la cabane. Jusqu’à présent, personne n’était sorti mais les sentinelles près de la route commençaient à s’agiter, se demandant ce qui se passait. Les autres prisonniers avaient cessé de courir mais étaient à deux doigts de la panique, scrutant fébrilement les ombres entre les arbres.
    Je donnai un coup sec sur le poignet de William et il me lâcha enfin avant de reculer d’un pas. J’étais étourdie, entre autres par la très singulière sensation d’avoir été étreinte par un inconnu dont le corps m’était si familier. Il était plus svelte que Jamie mais…
    — Vous me devez une vie, non ? demanda Ian. Eh bien, je veux la sienne.
    William prit un air offusqué.
    — Ce n’est pas une question de vie ou de mort. Vous ne croyez tout de même pas que nous tuons des femmes ?
    — Non, je ne le crois pas, je le sais.
    — Quoi ?
    William était surpris mais ses joues rosirent..
    — Parfaitement, lui assurai-je. Le général Howe a pendu trois femmes devant ses troupes réunies dans le New Jersey, à titre d’exemple.
    Il parut déconcerté.
    — Mais… mais c’étaient des espionnes !
    — Et je n’ai pas l’air d’une espionne ? Je suis flattée mais je ne suis pas certaine que le général Burgoyne partagera votre opinion.
    Naturellement, un nombre bien plus important de femmes avaient été tuées par l’armée britannique dans un cadre moins officiel, mais ce n’était sans doute pas le moment d’en dresser le bilan.
    William se raidit.
    — Le général Burgoyne est un gentleman. Et moi aussi.
    — Parfait, dit Ian. Dans ce cas, regardez ailleurs pendant trente secondes et nous ne vous ennuierons plus.
    J’ignore s’il l’aurait fait ou pas, mais au même moment, des cris d’Indiens retentirent de l’autre côté de la route. Aussitôt, d’autres cris de terreur s’élevèrent du champ et je me mordisla langue pour ne pas m’y mettre à mon tour. Une langue de feu traversa le ciel lavande derrière l’une des grandes tentes d’officier, suivie de deux autres. On aurait dit le Saint-Esprit descendant sur terre mais, avant que je puisse partager cette intéressante observation, Ian m’attrapa le bras et m’arracha

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