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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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tomber à genoux auprès de Jamie.
    Les mains tremblantes, je cherchai son pouls. Je lui tournai la tête et l’aperçus, battant juste sous sa mâchoire.
    — Dieu merci ! murmurai-je. Oh merci, mon Dieu !
    Je le palpai rapidement, cherchant une blessure avant de le déplacer. Je ne pensais pas que ces charognards reviendraient. J’entendais un groupe d’hommes non loin sur la crête derrière moi. Un détachement de rebelles venu ramasser les blessés.
    Il avait une grande boursouflure sur le front, virant déjà au violet. Je ne voyais rien d’autre. Le garçon avait raison, il n’était pas grièvement blessé. Puis je le roulai sur le dos et vis sa main.
    Les Highlanders avaient l’habitude de se battre en brandissant leur l’épée d’une main et en tenant dans l’autre une targe, ce petit bouclier en cuir avec lequel ils déviaient les coups des adversaires. Jamie n’en avait pas.
    La lame s’était enfoncée entre l’annulaire et le majeur de sa main droite, entamant la paume presque jusqu’au poignet.
    En dépit de la profondeur et de la laideur de la plaie, il n’y avait pas beaucoup de sang. Sa main avait été recroquevillée sous lui, comprimée par son poids. Le plastron de sa chemise était rouge, avec une tache plus sombre au niveau du cœur. Je la déchirai et lui palpai le torse pour m’assurer que le sang ne venait que de sa main. Sa poitrine était fraîche et humide là où il avait été étendu dans l’herbe mais elle ne portait pas trace de coup.
    — Tu… me chatouilles, dit-il d’une voix dolente.
    Il tenta de repousser mes doigts de sa main gauche.
    — Désolée.
    J’étais tellement heureuse et soulagée de le voir vivant et conscient que j’avais envie de rire. Je glissai un bras sous ses aisselles et l’aidai à se redresser en position assise. Il paraissait ivre. Il avait un œil enflé et mi-clos, et de l’herbe dans les cheveux. Il oscillait dangereusement.
    — Comment te sens-tu ? lui demandai-je.
    — J’ai mal au cœur.
    Il se tourna sur le côté et vomit. Je lui essuyai la bouche puis commençai à lui bander la main.
    — Quelqu’un sera là bientôt. On te portera jusqu’à la carriole et je m’occuperai de ta blessure.
    Il gémit doucement quand je serrai son bandage.
    — Mmph… Que s’est-il passé ?
    Je m’interrompis et le regardai.
    — Comment ça, « que s’est-il passé » ? C’est à moi que tu le demandes ?
    Il me dévisagea patiemment de son œil valide.
    — Je veux dire, comment s’est passée la bataille ? Je sais ce qui m’est arrivé, plus ou moins.
    — Ça, je le sais aussi, répliquai-je. Tu t’es fait découper en morceaux comme un porc à l’abattoir et tu as le crâne à moitié défoncé ! Tu as encore voulu jouer les héros, voilà ce qui t’est arrivé !
    — Je n’ai pas…
    Je ne le laissai pas finir, mon soulagement cédant rapidement le pas à la colère.
    — Tu n’avais pas besoin d’aller à Ticonderoga ! Tu n’aurais jamais dû y aller ! Tu m’avais promis de te contenter d’écrire et d’imprimer des pamphlets ! De ne plus te battre à moins d’y être obligé. Or tu n’étais pas obligé ! Mais il a fallu que tu y ailles quand même, espèce d’Ecossais orgueilleux, obstiné et… et démagogue !
    — Démagogue ?
    — Tu sais très bien ce que je veux dire ! Tu aurais pu te faire tuer !
    — Oui, convint-il. J’ai bien cru que ma dernière heure était arrivée quand j’ai vu le dragon fondre sur moi. J’ai crié et effrayé son cheval qui a rué et m’a flanqué un coup de sabot en plein front.
    — Ne change pas de sujet !
    — Je croyais que le sujet était justement que j’avais frôlé la mort ?
    Il voulut hausser un sourcil ironique et grimaça de douleur.
    — Non, le sujet c’est ta connerie ! Ton putain d’entêtement égoïste !
    — Ah, ça.
    — Oui, ça ! Tu… tu n’es qu’un salaud ! Comment peux-tu me faire ça ? Tu crois que je n’ai rien de mieux à foutre que te courir après pour réparer les dégâts ?
    A ce stade, j’étais carrément en train de hurler. Pour ne rien arranger à ma fureur, il se mit à sourire, son expression rendue encore plus canaille par sa paupière mi-close.
    — Tu aurais fait une bonne poissonnière, Sassenach . Tu en as la faconde.
    — Ferme-la, espèce de foutu…
    — Ils vont t’entendre.
    Il m’indiqua d’un signe de tête un groupe de soldats continentaux descendant le versant dans notre

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