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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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chaleur accablante, les nuits étaient glacées et personne ne pouvait se reposer. Burgoyne avait ordonné « qu’aucun soldat ne dorme sans ses habits » et William ne s’était pas changé depuis plus d’une semaine. Les hommes devaient être sur le qui-vive une heure avant l’aube, en armes, et le rester jusqu’à ce que le soleil ait dissipé la brume afin de s’assurer que cette dernière ne dissimulait pas des Américains prêts à attaquer.
    Les rations quotidiennes de pain étaient réduites. La farine et le porc salé commençaient à manquer ; les fournisseurs n’avaient plus de tabac ni d’eau-de-vie, au grand dam des troupes allemandes. Sur le plan positif, les défenses britanniques étaient parfaitement parées. Deux grandes redoutes avaient été construites et un millier d’hommes avaient été envoyés abattre des arbres afin d’ouvrir un champ de tir à l’artillerie. Burgoyne avait annoncé que le général Clinton était attendu d’ici une dizaine de jours avec des renforts et, il fallait l’espérer, du ravitaillement. Ils n’avaient plus qu’à patienter.
    L’Oberlieutenant Gruenwald, qui avait miraculeusement survécu à sa blessure à Bennington, plaisanta :
    — Les Juifs ont moins attendu le Messie que nous le général Clinton.
    — Ha ha ha ! fit William.
     
    Dans le camp américain, le moral était bon et les hommes prêts à terminer ce qu’ils avaient commencé. Malheureusement, si les Britanniques souffraient d’une pénurie de provisions, les Américains manquaient de munitions et de poudre. Il en résultait une sorte de stase fébrile, les rebelles harcelant sans cesse la périphérie du camp ennemi sans faire de réels progrès.
    Ian Murray s’ennuyait ferme. Aussi, lorsqu’au cours d’une expédition dans la forêt un compagnon marchaaccidentellement sur une baïonnette et s’ouvrit le pied, il décida que c’était là un excellent prétexte pour se rendre à la tente infirmerie où Rachel Hunter assistait son frère.
    Cette idée l’enthousiasma à tel point que, distrait, il ne fit pas attention où il mettait les pieds à son tour, plongea la tête la première dans une ravine et se heurta la tête contre une pierre. C’est ainsi que les deux hommes rentrèrent au camp en clopinant et en se soutenant l’un l’autre.
    Il y avait du monde dans la tente. Ce n’était pas là qu’étaient traités ceux qui avaient été blessés durant la bataille ; on y soignait les maux plus bénins. Ian ne s’était pas fendu le crâne mais il voyait double et il dut fermer un œil pour tenter d’apercevoir Rachel.
    Quelqu’un dans son dos lança sur un ton approbateur :
    — Ho ro ! Mo nighean donn boidheach !
    L’espace d’un instant, il se demanda pourquoi son oncle flirtait ouvertement avec sa tante pendant que celle-ci travaillait. Puis son cerveau engourdi lui rappela que ce n’était pas la tente de Claire et qu’elle n’était pas là…
    Une main devant un œil pour éviter de tomber, il se retourna lentement et vit un homme devant l’entrée.
    Ce n’était pas oncle Jamie. Il soutenait lui aussi un ami estropié. Il avait le teint hâlé, un visage enjoué avec un nez camus et des cheveux d’un blond roux qui se dégarnissaient aux tempes. Il n’était pas grand mais solidement charpenté et se déplaçait comme un félin, même encombré de son ami. Pour une raison étrange, il lui rappelait Jamie Fraser.
    Le rouquin et son compagnon portaient le kilt. Des Highlanders, se dit Ian toujours aussi désorienté. Cela étant, il l’avait su dès l’instant où l’homme avait ouvert la bouche.
    — Có thu ? demanda-t-il abruptement.
    En l’entendant lui demander qui il était en gaélique, l’homme sursauta. Il examina brièvement Ian des pieds à la tête, s’attardant sur sa tenue d’Iroquois, puis répondit poliment :
    — Is mise Seaumais Mac Choinnich à Boisdale. Có tha faighneachd ? Je suis Hamish MacKenzie, de Boisdale. Qui le demande ?
    — Ian Murray.
    Ian s’efforça de ressembler ses esprits. Ce nom lui semblait vaguement familier mais cela n’avait rien d’étonnant. Il connaissait des centaines de MacKenzie. Conformément à cette manie bien écossaise de se chercher des parents communs entre inconnus, il essaya :
    — Ma grand-mère était une MacKenzie. Ellen MacKenzie, de Leoch.
    L’homme écarquilla les yeux.
    — Ellen de Leoch ? La fille de celui qu’on appelait Jacob Ruaidh ?
    Dans son excitation,

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