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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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lèvres.
    — Je suis moi-même surpris que nous n’ayons pas encore été écrasés. Pas toi, a Sheaumais  ?
    — Si. Je n’en reviens pas non plus. J’en suis aussi ravi, tout comme je suis ravi de te voir… a Sheaumais .
    Ils continuèrent à discuter une bonne partie de la nuit. Quand ils passèrent au gaélique, je me levai, posai une main sur l’épaule de Jamie en guise de bonne nuit, puis allai retrouver mes couvertures. Epuisée par le dur travail de la journée, je m’endormis presque aussitôt, bercée par le bruit deleur conversation, semblable à un bourdonnement d’abeilles dans la bruyère. La dernière vision que j’emportai dans mon sommeil fut celle du visage fasciné de Ian de l’autre côté du feu, écoutant parler de cette Ecosse qui avait disparu alors même qu’il venait au monde.

23
    Un visiteur
    Une belle voix virile s’éleva derrière moi.
    — Madame Fraser ?
    En me retournant, je découvris un officier râblé se tenant sur le seuil de ma tente. Il était en gilet et bras de chemise et portait un coffret sous un bras.
    — Oui, c’est moi. En quoi puis-je vous aider ?
    Il ne paraissait pas souffrant. De fait, il semblait en bien meilleure santé que la plupart des soldats. Son visage était tanné mais il avait des joues roses et rebondies. Il m’adressa un sourire charmant.
    — J’espérais que nous pourrions effectuer une petite transaction, madame Fraser.
    Il haussa ses sourcils broussailleux d’un air interrogateur et je l’invitai d’un signe à entrer.
    — Tout dépend de ce que vous cherchez, déclarai-je. Si c’est du whisky, je ne peux hélas rien pour vous.
    En réalité un tonnelet du précieux breuvage était caché sous ma table, à côté d’un fût de mon alcool médicinal. Comme j’y faisais macérer des herbes, une puissante odeur flottait dans l’air. Il n’aurait pas été le premier à être alléché par ces effluves ; ils attiraient des soldats de tous grades comme des mouches.
    Tout en lançant un regard intrigué vers la table derrière moi où plusieurs grands bocaux contenaient ce que j’espérais être de la pénicilline, il répondit :
    — Non, non. On m’a dit que vous possédiez un stock de quinquina. Est-ce vrai ?
    — En effet. Mais je vous en prie, asseyez-vous. Vous souffrez de la malaria ?
    Je lui indiquai le tabouret de mes patients. Le blanc de ses yeux était clair et il n’avait pas le teint jaune.
    — Non, que Dieu soit loué pour sa miséricorde ! Il s’agit d’un gentleman… un de mes amis… qui en souffre terriblement et notre médecin n’a plus d’herbe des jésuites. J’espérais que vous accepteriez… peut-être… de faire un troc ?
    Il posa le coffret sur la table et ouvrit le couvercle. L’intérieur était divisé en petits compartiments et contenait un remarquable assortiment d’articles : du liseré en dentelle, des rubans en soie, une paire de peignes en écaille de tortue, une petite poche de sel, une poivrière, une tabatière émaillée, une broche en étain en forme de lis, des bobines de soie à broder, un fagotin de bâtons de cannelle, plusieurs flacons contenant des herbes. Et une fiole dont l’étiquette disait…
    — Du laudanum ! m’exclamai-je.
    J’avais machinalement tendu la main et m’arrêtai net mais l’officier me fit signe que je pouvais. Je l’extirpai délicatement de sa niche, la débouchai et agitai prudemment le goulot à quelques centimètres de mon nez. Le parfum puissant et douceâtre de l’opium me chatouilla les narines tel un génie sortant de sa lampe. Je m’éclaircis la voix et remis le bouchon en liège.
    Il m’observait avec intérêt.
    — Je ne savais pas trop ce qui vous intéresserait. J’avais un magasin autrefois, voyez-vous. J’y vendais beaucoup de remèdes d’apothicaire mais également des articles de luxe. Mon métier m’a appris qu’il fallait toujours donner aux dames le plus large éventail de choix. Elles ont souvent bien plus de discernement que nous autres les hommes.
    Je lui adressai un regard narquois mais ce n’était pas de la flagornerie. Il me sourit à nouveau et il m’apparut que c’était un de ces hommes rares, comme Jamie, qui aimaient vraiment les femmes, et non uniquement pour la chose.
    — Je crois que nous allons pouvoir faire affaire, répondis-je en souriant à mon tour. Je vais vous donner ce qu’il vous fautpour votre ami mais, juste pour savoir si nous pourrions faire d’autres échanges à

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