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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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il serra un peu trop son compagnon qui poussa un petit cri aigu. Cela attira l’attention de la jeune femme que Hamish avait saluée un peu plus tôt en l’appelant « O belle jeune fille couleur de noisette ».
    En la voyant accourir, Ian constata que le soleil l’avait hâlée au point que son teint était effectivement noisette ; quant à ses cheveux qui s’échappaient de sous sa coiffe, ils étaient couleur d’écale de noix. Cela le fit sourire. Elle s’en aperçut et le réprimanda :
    — Si tu es capable de grimacer comme un singe, c’est que ta blessure ne doit pas être bien méchante. Pourquoi…
    Elle s’interrompit stupéfaite en voyant Ian Murray happé par un Highlander en kilt qui l’étreignit en pleurant de joie. Ian ne pleurait pas mais paraissait aux anges. Il se libéra avec douceur en déclarant :
    — Il faut que vous rencontriez mon oncle Jamie. Je crois que, là-bas, on l’appelait Seaumais Ruaidh .
     
    Les yeux fermés, Jamie Fraser explorait prudemment la douleur dans sa main. Elle était vive, assez pour lui donner la nausée, mais profonde et grinçante comme dans le cas d’une fracture. Il avait l’impression qu’on lui enfonçait des aiguilles en acier jusque dans la moelle. Néanmoins, c’était indubitablement une douleur de cicatrisation.
    Il aurait dû regarder sa main. Il fallait qu’il s’y habitue. Il lui avait déjà adressé un bref coup d’œil qui l’avait choqué aupoint qu’il en avait vomi. Il ne pouvait faire correspondre ce qu’il avait vu avec le souvenir encore très présent de ce à quoi sa main aurait dû ressembler.
    Pourtant, il était déjà passé par là. Il s’était fait aux cicatrices et à la raideur. Et cependant il se souvenait encore de sa jeune main, si flexible, la paume arrondie sur le manche d’une houe ou la garde d’une épée. Serrant une plume… Enfin pas tout à fait. Il n’avait jamais manié la plume avec aisance, même avec des doigts lestes et indemnes.
    Serait-il à l’avenir capable d’écrire ? Intrigué, il tenta de la fléchir. La douleur lui coupa le souffle mais… ses yeux étaient ouverts, fixés sur sa main. La vue déconcertante de son auriculaire pressé contre son majeur lui noua le ventre, cependant ses doigts remuaient. Cela faisait un mal de chien mais ce n’était que de la douleur. Il n’y avait pas de gêne, pas d’entrave due à un doigt raide… L’opération avait réussi.
    Il entendait encore la voix de Claire, émue et pourtant assurée : Je tiens à ce que tu conserves une main en état de fonctionner.
    Il sourit à nouveau. Chercher à contredire cette femme sur n’importe quelle question médicale était voué à l’échec.
     
    J’entrai dans la tente pour y prendre mon petit cautère et trouvai Jamie assis sur le lit, fléchissant lentement sa main blessée et contemplant son doigt amputé posé sur une boîte à ses côtés. Je l’avais enveloppé hâtivement dans un bandage. Il ressemblait à un ver momifié.
    — Euh… commençai-je, gênée. Je… euh… je vais t’en débarrasser.
    — De quelle façon ?
    Il le toucha du bout de l’index et recula aussitôt la main comme si le doigt sectionné venait de bouger. Il émit un petit son nerveux qui n’était pas tout à fait un rire.
    — En le brûlant ? proposai-je.
    C’était l’usage avec les membres amputés sur le champ de bataille, même si je ne l’avais encore jamais fait. L’idéed’édifier un bûcher funéraire pour un doigt me parut subitement absurde, mais pas plus que celle de le jeter discrètement dans l’un des feux de cuisine en espérant que personne ne le remarquerait.
    Jamie fit une moue dubitative. J’essayai autre chose :
    — Sinon… on pourrait le fumer et tu le garderais en souvenir dans ton sporran . Comme Ian avec l’oreille de Neil Forbes. Il l’a toujours, tu le savais ?
    Jamie commençait à retrouver ses couleurs.
    — Oui, je sais, mais non, je n’en ai pas vraiment envie.
    — Je pourrais le conserver dans de l’eau-de-vie.
    Cette proposition lui arracha un soupçon de sourire.
    — Je te parie à dix contre un qu’elle sera bue avant la tombée du soir, Sassenach .
    Je le trouvai optimiste. Pour ma part, j’aurais plutôt parié à mille contre un. Je ne parvenais à préserver ma réserve d’alcool médicinal que parce qu’un ami de Ian, un Indien féroce, la gardait quand je ne l’utilisais pas et que je dormais avec le fût près de moi.
    — Dans ce cas,

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