Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
Vom Netzwerk:
pour se hisser. Il parvint à glisser la main dans un orifice pour en saisir un mais sa paume glissa sur l’écorce et il tomba à la renverse, atterrissant lourdement sur son fusil. L’homme à ses côtés passa le canon de son arme dans le trou qu’il venait de créer et tira vers le haut. Un nuage de fumée blanche aveugla Jamie un instant, lui faisant perdre de vue le Hessien qu’il avait aperçu en haut du rempart. Il roula sur le côté et rampa pour se mettre hors de portée au cas où l’Allemand déciderait de lancer une grenade incendiaire.
    — Eloignez-vous ! hurla-t-il par-dessus son épaule.
    Mais celui qui avait tiré bondissait déjà pour attraper un autre pieu. Une grenade jaillit par l’orifice, le percuta en plein ventre et explosa
    Jamie frotta sa main sur sa chemise et ravala sa bile. La peau de sa paume était écorchée et hérissée d’échardes. Des éclats de métal et de bois avaient volé dans tous les sens et quelque chose l’avait frappé au visage. Il sentit du sang chaud couler sur sa joue puis aperçut la veste verte du grenadier à travers le trou dans les abattis. Il fallait agir vite.
    Il sortit une cartouche de son sac, l’arracha d’un coup de dents en comptant. Il pouvait charger un fusil en douze secondes. Neuf … Huit … Comment Bree apprenait-elle aux enfants à compter, déjà ? Ah oui, avec des hippopotames ! Six hippopotames … cinq hippopotames … Il fut pris d’une envie folle de rire, imaginant un groupe d’hippopotames l’observant et critiquant la manière dont il s’y prenait. Deux hippopotames … Il n’était toujours pas mort. Il s’aplatit sous les abattis, visa à travers l’orifice et tira sur la tache verte qui aurait pu aussi bien être un sapin… Ou pas, puisqu’un cri s’éleva.
    Il balança son fusil sur son épaule et bondit à nouveau, ses doigts s’accrochant désespérément au pieu en bois brut. Ils glissèrent, des échardes s’enfonçant sous ses ongles. La douleur fut fulgurante mais il avait déjà passé son autre main de l’autre côté du pieu. De sa main valide, il attrapa son poignet droit et étreignit le bois. Ses pieds dérapèrent sur le muret en terre et, l’espace d’un instant, il se balança dans le vide. Il se hissa plus haut. Quelque chose claqua dans son épaule mais abandonner était hors de question. Il leva une jambe et la passa autour du pieu, puis balança l’autre jambe et se retrouva suspendu à l’envers tel un paresseux. Quelque chose percuta le rondin auquel il était accroché, il en sentit les vibrations à travers le bois.
    — Tiens bon, Red ! cria quelqu’un sous lui.
    Il se figea. Il y eut une autre secousse puis quelque chose s’abattit sur le bois à quelques centimètres de ses doigts. Une hache ? Il n’eut pas le temps d’avoir peur. L’homme qui lui avait parlé fit feu. Il entendit la balle passer en sifflant à côté de son oreille comme un frelon en colère puis se hissa vers la base du rondin, se releva le plus rapidement possible et se faufila entre les pieux, sentant ses vêtements se déchirer. Ses articulations aussi.
    Il y avait deux Hessiens juste de l’autre côté de l’espace vide, morts ou blessés. Un autre le vit passer la tête sous la palissade et tendit la main vers sa cartouchière, montrant les dents sous sa moustache lustrée. Un cri affreux retentit derrière lui et l’un des hommes de Morgan lui fracassa le crâne d’un coup de tomahawk.
    Il entendit un bruit et se retourna juste à temps pour voir un caporal marcher sur l’un des Hessiens à terre. L’homme revint brusquement à la vie et roula sur le côté en tenant son mousquet. Il se redressa et plongea sa baïonnette dans la culotte du caporal. Il la retira d’un coup sec dans une grande gerbe de sang tandis que le caporal chancelait.
    Par réflexe, Jamie saisit son fusil par le canon, le balança par-dessus sa tête, le mouvement faisant craquer ses épaules, ses bras et ses poignets tandis qu’il assénait la crosse sur le crâne du Hessien. Le choc lui martyrisa les bras. Il entendit un claquement sec dans ses cervicales et sa vision blanchit. Il secoua la tête et essuya la sueur et le sang sur son visage de la paume de la main. Merde, il avait tordu le canon de son fusil.
    Le Hessien était tout à fait mort, cette fois, un air surpris sur ce qui lui restait de visage. Le caporal blessé rampait plus loin, une jambe de sa culotte trempée de sang, son mousquet accroché dans

Weitere Kostenlose Bücher