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Les fontaines de sang

Les fontaines de sang

Titel: Les fontaines de sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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Medinaceli, qu’il apprit son infortune. Il manda sa femme auprès de lui, franchit la marche d’Aragon et offrit ses services à Pierre IV (11 janvier 1357), ce qui enclencha des représailles de Pèdre à la frontière et au-delà, vainqueur, il exigea qu’on lui livrât Juan de la Cerda. La dame d’Alonso Coronel, Maria, aussi célèbre par sa vertu que par sa beauté, accourut à Séville et, agenouillée devant le roi, demanda la grâce du « coupable ». Pèdre parut touché et la réconforta. Or, il y avait une semaine que La Cerda avait exécuté (mars-avril 1357). On prétendit que le roi était tombé amoureux de Maria. Un fait est avéré : elle se retira couvent de Santa Clara, à Séville, et repoussa toujours, avec indignation les hommages de Pèdre. Une légende prétend que pour s’en débarrasser, elle se défigura en se versant une poêlée d’huile bouillante sur la tête.
    Alors, dona Aldonza Coronel vint à Séville pour y demanda grâce de son mari, Alvar de Guzman, toujours réfugié en Aragon. Elle demeura auprès de dona Maria au couvent Santa Clara et dut, elle aussi, subir les hommages de Pèdre.
    Moins résistante que Maria, elle quitta le couvent pour vivre dans un logis préparé pour elle dans la tour del Oro, sur la berg e du Guadalquivir. Elle disposa bientôt d’un bataillon de chevaliers et d’écuyers : elle était devenue la favorite du roi de Castille ; une maîtresse cachée, cloîtrée comme une sultane cependant que Maria de Padilla occupait toujours, proche la tour del Oro, l’Alcazar ou le château royal.
    Brusquement abandonnée à la suite d’une révolution de palais, dona Aldonza fut contrainte de réintégrer le couvent de Santa Clara. Elle y mourut en 1376 avant sa sœur Maria.
    Pèdre dont la méchante humeur empirait se voyait à juste titre des ennemis partout. Il décida de se débarrasser du maître de Saint-Jacques, don Fadrique, son bâtard, lequel, sur invitation, pénétra dans l’enceinte de l’Alcazar avec une nombreuse escorte de chevaliers de son Ordre. Arguant qu’il fait un long chemin, Fadrique demanda à se retirer le temps de chercher un appartement pour revenir plus tard. Passant devant les logements de Maria de Padilla, il y entra en compagnie de Diego de Padilla, maître de Calatrava, qui s’était porté à sa rencontre. Maria le mit en garde contre son amant, et comme, inquiet, il voulait sortir, il trouva toutes les portes closes. Quand l’une d’elles s’ouvrit devant Fadrique de la Padilla, un homme apparut : Pero Lopez Padilla, chef des arbalétriers. Derrière se tenaient, l’arme au poing, quatre ballesteros. Invisible, le roi cria :
    –  Tuez le maître de Saint-Jacques !
    C’en fut fini d’un frère trop remuant.
    Il y eut un nouveau déferlement de meurtres. Des traîtres périrent, innombrables. Et des « traîtresses » que le roi gardait à sa portée : la reine Leonor, mère de don Fernand, prisonnière au château de Castrojeriz ; sa bru : dona Isabel de Lara, femme de don Juan d’Aragon égorgé à Bilbao ; dona Juana de Lara, femme de Tello. Leonor fut égorgée par un esclave africain. Dona Juana termina ses jours dans le donjon de Séville, empoisonnée par ordre du roi. Isabel fut transférée de Castrojeriz au château de Jerez où elle eut pour compagne de captivité la reine Blanche amenée là de Siguënza (avril 1359). Elles ne devaient pas sortir vivantes de leur geôle.
    Une faim mortelle
    La guerre entre la Castille et l’Aragon s’était déplacée sur mer. L’artillerie commençait à relayer les catapultes que les vaisseaux portaient à leur poupe. Les amiraux castillans y subirent des revers. Sur terre, le Trastamare et Tello engagèrent la bataille contre Femand de Castro et Juan de Hinestrosa et les dispersèrent ainsi que tous leurs guerriers dans la vallée d’Araviana, au pied des montagnes de Toranzo et de Tablado (dimanche 22 septembre 1359). Hinestrosa mourut. Pèdre, pour le venger, frappa au hasard. Il avait en son pouvoir les deux derniers enfants de dona Leonor de Guzman, retenus captifs au château de Carmona. Juan avait 19 ans, Pedro 14. Pèdre les fit occire sans pour autant rassasier sa faim mortelle. Nunez de Guzman et Alvarez Osorio qui, avec une lenteur calculée, n’étaient point arrivés à temps au combat d’Araviana, furent surveillés et invités courtoisement à un festin donné à Villanubla, près de Valladolid. Au milieu du repas, deux

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