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Les fontaines de sang

Les fontaines de sang

Titel: Les fontaines de sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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capitaine général et souverain en Saintonge, qui venait de casser tous ses gens d’armes (les siens, point ceux d’Arnoul) à cause, disait-il, de la cherté des vivres.
    Arnoul disparaît encore. À-t-il abandonné sa charge ? Nullement : Philippe VI étant mort, il s’est empressé d’aller offrir ses condoléances à l’homme qui lui mit le pied à l’étrier : le roi Jean II. Il demeurera quelque temps dans son sillage «  afin de régler sa conduite sur les dispositions du nouveau prince à son égard 425  ». j
    Pour l’oneur et au profit du roy
    Le 1 er avril 1351, Audrehem figure parmi les 300 chevaliers vaincus par les Anglais à la bataille de Taillebourg (les autres se sont enfuis). Il côtoie Guichard d’Angle qui ne s’est point encore ouvertement rallié aux Goddons. La rançon de ces combattants victimes, une fois de plus, de leur orgueil et de leur incurie, est de 100 000 moutons d’or. Arnoul reçoit (de qui sinon du roi Jean) de quoi recouvrer sa liberté. Le 24 avril, il est à Angoulême ; le 25 mai à Paris où il comparaît avec son épouse, devant Raoul de Brécourt et Jean Jacques clercs et notaires jurés de la Prévôté de Paris, pour une donation au dernier survivant de leurs biens. Ils font insérer une clause d’exhérédation 426 contre les héritiers du premier décédé qui oseraient attaquer cette donation. L’on sait que Jean II paya la rançon de Guy de Nesle (10 000 écus) et qu’Arnoul était devenu riche. Il possédait des biens en dehors de l’Artois.
    Il figure dans le combat que les Français livrent aux Anglais le 6 et le 15 juin 1351 entre Ardres et Nordausques où le sire de Beaujeu trouva la mort. Il est alors nommé maréchal de France. Au commencement de 1352, il assiste, certainement impassible, à moins qu’il n’en jouisse, aux tortures infligées à Aimery de Pavie, au château de Saint-Omer.
    De quel crime abominable était accusé ce malheureux qui avait été enlevé au château de Frethun (Pas-de-Calais) où il vivait avec sa maîtresse anglaise ? Voici les faits :
    Après qu’il eut entamé le siège de la ville, Édouard III avait établi Aimery de Pavie châtelain de Calais 427 . Or, en 1348,
    Geoffroi de Charny avait obtenu, par corruption de ce Lombard, la promesse de lui livrer le château contre 20 000 écus. Informé de cette trahison par Pavie lui-même, Édouard II s’était entendu avec Pavie pour faire échec à Charny et à ses compères, au nombre de douze. Ils donnèrent tête baissée dans le piège pendant la nuit du 31 décembre 1349. Il y eut des morts et Édouard III, présent, fut sauvé de l’assaut de quelques-uns par Eustache de Ribemont. Geoffroy de Charny fut complimenté pour sa vaillance, mis à rançon et envoyé en Angleterre. Il y était encore à la fin décembre 1350.
    Pour avoir fait échouer son projet, Pavie fut tourmenté par Charny et ses compères. Non seulement ils employèrent des te nailles, mais encore ils l’écorchèrent vif et le coupèrent, encore vivant, en morceaux !
    Le 6 mars, peut-être sur la recommandation du porte-oriflamme-flamme (Charny) qui avait pu juger de son courage dans les caves de Saint-Omer, Arnoul fut nommé lieutenant du roi en Poitou, Saintonge, Limousin, Anjoumois, Périgord et pays d’Entre-Loire et Dordogne.
    Le 1 er avril, il est à Limoges et s’adjoint un clerc et conseiller en droit : Geoffroy David. C’est alors qu’il commence à accorder des privilèges, des lettres de rémission et se complaît à anoblir les bourgeois. Il prie le trésorier de la Couronne, Jacques Lempereur, de payer les gens qu’il lui désigne, notamment Guillaume de Rouffïgnac et Jean Guovanh, «  pour faire certaines choses touchant à l’oneur et au profit du roy ». Tous ses voyages, çà et là, s’achèvent par une distribution de lettres de rémission dont, apparemment, il prend seul la responsabilité. Souvent, il veut ignorer les « histoires » les plus louches qui nécessiteraient une enquête, et si un prélat est « mouillé » dans un meurtre, tel Jean Cros (évêque de Limoges de 1348 à 1372), il pardonne. Il multiplie les promesses fallacieuses.
    Nommé lieutenant du roi en Normandie, il puise dans la caisse et donne ensuite quittance, à Saint-Lô, à Jean de Rablay, maître de la monnaie. Il repart pour Limoges et, dans une « montre », exhibe, pour son hôtel, 4 chevaliers et 81 écuyers. On se bat à Combom 428 . Arnoul va être capturé une

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