Les fontaines de sang
Thierry, comte des Flandres, en 1145.
Le père de Jeanne, Garnier, avait été tué en 1340 devant Saint-Orner. Son premier mariage fut confirmé par le roi en 1343. Le contrat avait été passé sous le sceau de la Prévôté de Paris le 21 mars 1332. Jean de Wallincourt était le fils de Jean et d’une fille de Aubert de Hangest. On le voit souvent nommé dans les montres de 1335 à 1343. Il était mort avant le 7 mai 1348 puisque, à cette date, Jeanne était tutrice de son fils mineur.
Le 25 mai 1351, Arnoul et Jeanne se firent une concession mutuelle parce qu’ils n’avaient pas d’enfant. C’est donc entre mai 1348 et septembre 1350 qu’il faut situer leur mariage ! L’héritage d’Arnoul fut recueilli par son neveu, Jean de Neu-ville qui, pendant un certain temps, l’avait suppléé dans sa charge de maréchal sans en avoir le titre. Cependant, Handiquier de Blancourt, dans son Nobiliaire de Picardie (ouvrage qui lui valut les galères), prétend qu’Arnoul eut une fille Yolande, qui épousa, en 1357, Jean Gouffier, grand maréchal et écuyer de l’écurie du roi.
En 1367, on vit réapparaître sur la scène de l’Histoire, Jeanne de Wallincourt. Elle disputait le bail à sa nièce Jeanne de Varennes, à Pierre de Varennes. En 1371, elle soutint uni procès contre les boulangers d’Arras.
Un homme qui perd tout
C’est après 1332 que l’on commence à suivre Arnoul d’Audrehem sur les chemins sinueux de la réussite. Il est cité lors de l’arrivée de David Bruce en France, c’est-à-dire postérieurement à 1332. Il se rend en Écosse et prend part à une expédition contre les Anglais en compagnie du sire de Garancières. Le 18 septembre 1337, il est de retour en France, à l’ost d’Amiens convoqué par Philippe VI, le 24 août. Puis c’est le vide et un nouveau départ pour l’Écosse avec 200 hommes d’armes qu’il commande conjointement avec le sire d’Aubigny.
À peine de retour en France en mai 1341, Arnoul refranchit la mer. Il fait partie du corps d’armée qui, battant en retraite devant Édouard III, suit la rive gauche de la Tyne et met en vain le siège au château de Wark (entre Newcastle et Carlisle), résidence de la comtesse de Salisbury.
Il quitte l’Écosse en juin ou juillet 1342. Il est alors nommé capitaine du roi en Bretagne. Il se trouve à Ploërmel lors de la prise de cette ville par Édouard III (antérieure au 5 décembre 1342). Là, dit-il, il perd sa correspondance et ses livres de comptes. On connaît ce fait par la quittance que lui donna Charles V de tout ce qu’il pouvait devoir au Trésor. Il convient de noter ici qu’à la suite d’un certain nombre d’aventures analogues à celle du siège de Ploërmel, Arnoul fut dans l’incapacité de rendre les comptes de toutes les charges qu’il avait exercées.
Nonobstant ce fait ahurissant, le 19 septembre 1343, grâce à l’appui du duc de Normandie, Arnoul reçoit une rente de 700 livres sur le trésor. En janvier 1346, il reçoit 200 livres supplémentaires avant de suivre le prince Jean à Châtillon-sur-Indre et de là, à Aiguillon. Il n’était donc pas à Crécy.
Après cette défaite due, en grande partie, à la jactance et à l’indiscipline de la Chevalerie française, le siège de Calais commença le 3 septembre 1346. Si Jean de Vienne put entrer nuitamment dans la cité en suivant la grève, quelques prud’hommes y entrèrent en bateau : Jean de Surie, Baudouin de Bellebrune, Geoffroy de la Motte, Pépin de Were, Gérard de Wérières, le sire de Grigny et Audrehem. Quand s’acheva ce siège dramatique, tous les chevaliers furent mis en prison courtoise en attendant le paiement d’une rançon. Transféré, comme eux, en Angleterre, Arnoul en revint sans doute en septembre 1349, puisque le 2 octobre, déjà châtelain d’Angoulême, il est nommé capitaine de guerre dans le comté du même nom.
Un mois après le supplice du compte d’Eu, Jean de Normandie accordait ce comté à son favori, Charles d’Espagne, le nouveau connétable (23 décembre 1350), et malgré cette donation, Audrehem conserva son titre, sa fonction, et reçut plusieurs fois de grosses sommes pour entretenir une centaine d’hommes. Alors que les batailles avaient lieu un peu partout, mais particulièrement en Flandre, Audrehem resta sur place. On possède un acte émané de lui, daté d’Angoulême, le 5 janvier 1350. Il eut des démêlés avec le maréchal Guy de Nesle, sire de Mello,
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