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Les héritiers

Les héritiers

Titel: Les héritiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
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Saint-François. Ils commentèrent encore la douce température du mois d’août, les quelques semaines de beau temps dont ils profiteraient encore avant l’automne maussade. Quand ils arrivèrent devant la maison de chambres, Mathieu se tourna vers elle.
    — Mademoiselle Poitras, je vous remercie pour cet agréable après-midi.
    — Selon la formule convenue tout { l’heure, le plaisir fut partagé.
    — Dans ce cas, m’autorisez-vous { vous inviter { d’autres sorties de ce genre ?
    — Vous serez le bienvenu.

    *****
    Une poignée de main scella cet accord.
    Un peu intimidée, Thalie frappa à la porte du domicile du docteur Caron juste avant midi, le dimanche 24 août. A droite de la porte d’entrée, elle remarqua une seconde plaque de bronze placée sous celle du propriétaire des lieux.
    Quand Elise vint répondre, elles échangèrent des bises affectueuses.
    — Ton père s’est assuré des services d’un collègue ?
    demanda la visiteuse.
    La jeune femme commença par esquisser un sourire amusé.
    — Depuis quelques semaines, il a tenté d’attirer deux ou trois praticiens. A la fin, un jeune homme frais émoulu de l’Université Laval a accepté. Il s’appelle AJcide Davoine.
    Tu comprends, cela devenait ridicule de laisser inoccupée la salle aménagée pour Charles.
    Le veuf venu souper un peu plus tôt au cours de l’été avait finalement décliné l’invitation. Bien que son père refusât de l’admettre, la décision ne tenait pas à des préoccupations professionnelles. Le pauvre homme avait trouvé la fille de la maison un peu trop jeune pour lui. Il ne se voyait pas recommencer à élever des enfants encore au primaire alors que ses propres garçons fréquentaient le collège. Sottement, après avoir levé le nez sur la fille, il n’avait pas voulu profiter de l’occasion d’affaires.
    — Cela représente certainement une belle chance pour ce jeune médecin, commenta Thalie. Non seulement il n’a pas { assumer une installation coûteuse, mais il profite d’une clientèle établie.
    — Tu as raison. Et à papa, cela donne un revenu de location.
    Les deux amies traversèrent le couloir afin de gagner la partie réservée au logement de la famille Caron. Estelle lui réserva un accueil enthousiaste, comme si elles étaient de vieilles connaissances. Pierre consentit à lui adresser un sourire sincère. Le passage des semaines lui rendait une certaine sérénité. Il commencerait l’école avec plaisir dans quelques jours, heureux de retrouver ses camarades.
    Quelques minutes plus tard, la maîtresse de maison invitait tout le monde à passer à table. Le docteur sortit de son bureau pour les rejoindre avec un peu de retard. Il tendit la main à la visiteuse en disant :
    — Je suis content de vous revoir, mademoiselle Picard.
    Vous reprendrez les cours très bientôt, je pense.
    — Dans huit jours, très exactement.
    — Vous regretterez la fin des grandes vacances ?
    Tout en parlant, l’homme prenait place { l’extrémité de la table alors que sa femme commençait à servir le potage. Thalie se trouvait d’un côté près d’Estelle, Elise de l’autre avec son fils. Celui-ci coinçait un bout de sa serviette dans son col. Sa sœur, plus âgée, préférait la déplier pour la poser sur ses genoux, à la façon des grandes personnes.
    — Je serai triste de quitter ma famille pour de longs mois, mais heureuse de reprendre les cours.
    — Ma fille m’a dit que vous obteniez d’excellents résultats.
    Elle avait confié avoir terminé première de classe. Sa réputation la précédait maintenant.
    — Je lui ai dit aussi que je n’avais pas vraiment le choix.
    Autrement, ces messieurs se débarrasseront bien vite de toute présence féminine.
    — Tout de même, le contexte ne diminue en rien votre mérite.

    Elle le remercia d’un sourire. La visiteuse se concentra sur son potage alors que la conversation porta sur des événements survenus dans la maisonnée. Ce fut la maîtresse de maison qui profita d’une accalmie pour demander, un sourire de sympathie sur le visage :
    — A la messe, tout { l’heure, j’ai été heureuse d’entendre que votre mère devait se remarier cette semaine.
    Discrètement, ses yeux se posèrent sur sa propre fille, comme si elle voulait lui signifier qu’un heureux dénouement de ce genre pouvait se répéter encore.
    — La cérémonie aura lieu samedi prochain.
    — Si ce n’est pas indiscret, puis-je savoir comment ils se sont

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