Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Titel: Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Alfred (de) Janzé
Vom Netzwerk:
les temples, de n’importe quelle
ville, pendant que les évêques ou archevêques s’y trouvaient en
tournée pastorale.
    Dans les villes, où il y avait citadelle ou
garnison de troupes royales, il était défendu aux protestants de
s’assembler, au son des cloches. Du jeudi au samedi, pendant la
semaine sainte, les cloches de tous les temples devaient s’abstenir
de sonner à l’exemple de celles des églises catholiques.
    Plusieurs temples, entre autres celui d’Uzès,
furent démolis, comme étant placés
trop près
des églises
catholiques, dont les offices étaient troublés par le son des
cloches et le chant des psaumes. Quand une procession, dans
laquelle était porté le Saint-Sacrement, passait devant un temple,
les protestants assemblés devaient cesser le chant des psaumes.
Enfin on en vint à interdire aux ministres de parler avec
irrévérence, dans leur prêche, des choses saintes et des cérémonies
de l’église catholique. Un banc dut être réservé dans le temple aux
catholiques pour que ceux-ci pussent, dit l’édit, réfuter au besoin
les ministres, et les empêcher, par leur présence, d’avancer aucune
chose contraire au respect dû à la religion catholique.
    Que dirait le clergé catholique, si demain, le
gouvernement républicain mettait en application une loi, par
laquelle un banc devrait être réservé dans chaque église aux
non-catholiques
,
afin
que ceux-ci pussent, au
besoin,
réfuter
les arguments du prédicateur, et, par leur
présence, empêcher le prêtre de dire chose contraire au respect dû,
soit aux croyances autres que celles du catholique, soit aux
institutions du pays.
    On avait eu soin de limiter, à l’intérieur des
temples, la liberté de l’exercice du culte protestant, et c’est
avec un soin jaloux qu’on avait interdit toute manifestation
extérieure du culte toléré.
    Il était défendu aux ministres de paraître au
dehors des temples,
en habit long ;
on ne souffrait
même pas que, dans le temple, ils portassent des soutanes et robes
à manches (ce qui n’appartenait qu’aux ecclésiastiques et aux
officiers de justice, disait la loi). Ils ne pouvaient faire aucun
prêche, aucune exhortation, dans les rues, sur les places
publiques, même sous
les arbres des campagnes
, sous
quelque prétexte que ce fût, exécution de criminels, inondation,
peste, etc. ; quand ils allaient consoler les prisonniers, les
ministres ne pouvaient le faire qu’à voix basse et dans une chambre
séparée ; de même, dans les hôpitaux, ils devaient faire leurs
prières et exhortations aux malades réformés, à voix assez basse
pour qu’ils ne pussent être entendus des autres malades.
    Cette prescription était plus que difficile à
observer dans les hôpitaux de l’ancien régime, où l’on entassait
dans chaque lit six ou huit malades, les convalescents avec les
moribonds, parfois avec les morts qu’on n’avait pas toujours le
temps d’enlever. Le clergé attaché à l’Hôtel-Dieu de Paris ne
laissait les ministres parler aux malades
huguenots
qu’en
présence d’un ecclésiastique, prétendant que sans cette
surveillance, les ministres parlant haut, détournaient, dans un
quart d’heure, plus de malades catholiques que l’on ne pouvait en
édifier en trois jours. Les protestants ne pouvaient envoyer de
députations spéciales, et il leur était interdit de faire corps à
part dans toutes les occasions où ils avaient à paraître en public.
Ils
ne
pouvaient s’assembler pour faire des prières
publiques, des lectures ou autres exercices de leur religion
que dans leurs temples et en présence de leurs ministres
.
Il leur était défendu de chanter des psaumes à haute voix, dans les
rues, carrefours, places publiques et même aux fenêtres de leurs
maisons. Ce
chant
des psaumes ne leur était permis, dans
leurs boutiques et chambres fermées, qu’à cette condition qu’il fût
fait à voix assez basse pour ne pouvoir être entendu des voisins et
des passants.
    Les cérémonies de noces, de baptêmes et
d’enterrements, étant considérées comme de
nécessaires
manifestations extérieures du culte, étaient réglementées de
manière à bien marquer le caractère d’
humiliation
qu’on
voulait imprimer au culte
toléré.
    Les réformés, dit un édit, allant en marche
par les rues, à l’occasion des noces et des baptêmes,
affectent
de se trouver en nombre considérable pour se
rendre à leurs temples. Pour faire cesser
ce scandale
, il
est

Weitere Kostenlose Bücher