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Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Titel: Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Alfred (de) Janzé
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arche sainte du despotisme, fut saluée par de si vives et de
si unanimes acclamations ; c’est pour la même raison, que la
troisième République a choisi pour la célébration de la fête
nationale, le jour de la prise de la Bastille.

Chapitre 4 LES GALÈRES
     
    Monstruosité légale
.

Recrutement de la chiourme
.
– La chaîne
.
– La
vogue
.
– Le combat
.
– Persécution des forçats
huguenots
.
– Galériens
,
société d’honnêtes
gens
.
– Les derniers forçats pour la foi.
     
    Si parfois les portes des prisons s’ouvraient,
quand les cachots regorgeaient de prisonniers dont l’entretien
devenait une trop lourde charge pour le trésor royal, il n’en était
pas de même pour les
Galères
, ce dernier cycle de l’enfer
qui ne lâchait jamais sa proie, du moins quand il s’agissait de
forçats pour la Foi, de huguenots mis à la rame pour cause de
religion.
    Pour maintenir au complet l’effectif de ses
galères si laborieusement recruté, Louis XIV n’éprouvait aucun
scrupule à retenir les forçats qui avaient fait leur temps
« ceux, dit Bion, en parlant des faux-sauniers, qui ne sont
condamnés aux galères que pour un temps. Mais quel bonheur serait
encore le leur si, après avoir fait leur temps, on leur tenait
parole, et si on les renvoyait ; mais il n’en est pas des
galères comme du purgatoire, les indulgences n’y trouvent point de
places et, quelque terme qu’on ait fixé dans les sentences, le
terme est toujours à
perpétuité
, surtout si un homme a le
malheur d’avoir
un bon corps
 ».
    En 1675, l’évêque de Marseille intervient en
faveur de forçats dont on avait arbitrairement doublé ou triplé le
temps de galères. Huit ayant été condamnés, de 1652 à 1660, à deux,
quatre et cinq ans étaient encore aux galères en 1674, et vingt
autres avaient fait de quinze à vingt ans au-delà du temps auquel
ils avaient été condamnés.
    Il y a aux archives du Vatican, beaucoup de
suppliques de forçats catholiques qui se plaignent au pape de ce
qu’on les retient pour ramer sur les galères jusqu’à la mort, alors
qu’ils ont fini leur peine depuis dix, vingt et trente ans.
    L’intendant des galères, Arnoul, conseillait
de relâcher de loin en loin quelques-uns de ceux qui avaient fait
leur temps, quand bien même il leur resterait quelque petite
vigueur,
pour guérir la fantaisie blessée de ceux qui ont passé
le temps de leur condamnation
,
que le désespoir saisit et
qui commettent sur eux-mêmes des excès pour recouvrer leur
liberté.
    Ces conseils étaient parfois suivis, et c’est
sans doute à la suite de l’application momentanée de cette mesure
calculée d’équité, que Dangeau écrit : « Le roi a résolu
d’ôter de ses galères
beaucoup de ceux qui ont fait leur
temps
, quoique la coutume fût établie depuis longtemps, d’y
laisser également ceux qui y étaient condamnés pour toute la vie et
ceux qui étaient condamnés pour un certain nombre
d’années. »
    Il semble impossible d’aller plus loin dans la
voie de l’arbitraire et de l’iniquité. Cependant l’intendant Arnoul
avait trouvé mieux, il accordait au forçat ayant fait son temps, la
faveur
de se faire remplacer à ses frais par un Turc fort
et valide ; si c’était un forçat de bonne maison, il lui
fallait fournir deux esclaves turcs pour être mis en liberté.
Blessis, l’amant de la Voisin, qui avait fait cinq ans de galères
au-delà du temps que portait sa condamnation, faute de 500 livres
pour acheter un Turc qui le remplaçât, ne put obtenir d’être mis en
liberté.
    Quant aux forçats
invalides
, on les
déportait comme esclaves en Amérique, à moins qu’ils n’obtinssent
l’autorisation de se faire remplacer par un Turc payé de leur
bourse.
    Cette
faveur
, pour le forçat valide
qui avait fait son temps, ou pour l’invalide, d’acheter un Turc
pour ramer à sa place, était impitoyablement refusée à tout
huguenot qui, pour être envoyé aux galères n’avait commis d’autre
crime que d’avoir tenté sortir du royaume ou d’avoir assisté à une
assemblée de prière.
    En effet, par un règlement particulier des
galères, Louis XIV avait décidé qu’aucun homme condamné
pour
cause de religion
ne pourrait
jamais
sortir des
galères.
    Ce règlement resta en vigueur après la mort du
grand roi, et en 1763 encore, Saint-Florentin, après avoir rappelé
cette décision royale au duc de Choiseul, ajoutait : « si
Sa Majesté s’est

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