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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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plaisir à votre maîtresse…
    Quelques minutes plus tard, Adalbert faisait chez les Belmont une entrée relativement discrète. La toujours invisible Cynthia dormait encore, John-Augustus était sur son bateau et ce fut l’admirable Beddoes qui, avec un tact surhumain, assura l’entrée d’Adalbert dans la maison sans qu’aucun domestique pût le voir sous son apparence de repris de justice. Il lui attribua une chambre dans l’aile opposée à Beaulieu tandis qu’Aldo l’emmenait chez lui pour qu’il pût faire toilette sans attendre l’arrivée de ses valises. Il poussa même la sollicitude jusqu’à lui monter, en personne, un plateau lui permettant de se réconforter en attendant le lunch encore éloigné.
    Adalbert accepta ces attentions en silence et alla s’enfermer dans la salle de bains d’Aldo mais quand il en sortit drapé dans un peignoir en tissu éponge bleu azur, rasé de près et les cheveux humides, celui qui l’attendait avec un rien d’inquiétude en fumant cigarette sur cigarette eut un soupir de soulagement : l’œil avait retrouvé sa vivacité et il était évident que l’ancien Adalbert pointait le bout de l’oreille. Il avala coup sur coup trois tasses de café avec autant de toasts beurrés sous une couche de marmelade d’oranges, accepta la cigarette que lui proposait Aldo, se laissa aller dans son fauteuil et finalement adressa à son ami l’ombre d’un sourire :
    — D’abord merci pour ce que tu fais ! Je n’ai pas conscience de l’avoir mérité et je me sens grotesque ! Belle image que je viens d’étaler…
    — Arrête s’il te plaît ! Quand tu m’as sorti des prisons turques à Istamboul, je n’étais pas plus frais ! Alors on efface tout et on recommence ?
    — Avec enthousiasme ! s’écria Adalbert. Maintenant raconte ! Sur le paquebot tu m’avais parlé d’une parure et d’un assassin avec au moins trois crimes sur la conscience ?
    — Bravo ! Pour quelqu’un qui n’avait pas l’air d’y prêter attention tu as tout de même bien enregistré ! Il me reste à expliquer…
    À sa manière calme, précise mais sans oublier le moindre détail, Aldo refit pour son ami ce qui lui faisait un peu l’effet du récit de Théramène mais l’attention extrême que lui portait Adalbert l’encourageait. Quand il en vint à la confession d’Agostino, l’égyptologue réagit :
    — C’est insensé cette histoire ! Il y a dedans quelque chose de médiéval. Comment imaginer à notre époque et surtout dans un pays encore trop jeune pour n’être pas brutal, la vieille légende des vierges livrées à quelque Minotaure caché ? Que le shérif soit acheté et complice, ce n’est pas étonnant mais il y a d’autres policiers à des rangs plus élevés, des magistrats…
    — Il y a aussi la Mafia et sa sombre puissance. Si ton Minotaure – j’aime assez ta comparaison en passant ! – est l’une des puissances occultes il doit être à peu près intouchable…
    — Et toi, pauvre innocent, tu t’es embarqué seul dans ce bourbier ?
    — Voilà pourquoi je t’ai dit tout à l’heure que j’avais besoin de toi. Ricci va convoler encore une fois et il est à redouter que le scénario ne se renouvelle : il sera appelé on se sait où le soir des noces et quelques jours plus tard on retrouvera un corps ensanglanté. C’est ce que je voudrais éviter et j’en suis encore à chercher le moyen de pénétrer dans ce ridicule palais florentin…
    — On peut toujours aller y faire un tour ensemble ? J’ai envie de voir de plus près. C’est pour quand le mariage ?
    — Je ne sais pas mais les deux précédents ont eu lieu un 22 juillet.
    — La fête de Marie-Madeleine, la pécheresse des Évangiles ? Le choix de la date n’est certainement pas fortuit. Les victimes seraient des filles de mauvaise vie qui recevraient ainsi leur châtiment ?
    — Les deux premières, je l’ignore. En tout cas la malheureuse Jacqueline n’en était pas une : simplement une midinette qui croyait encore au Père Noël. Quant à la nouvelle fiancée, celle-là n’a rien d’un ange et si tu as, comme je l’espère, l’occasion de la voir, tu auras la surprise de ta vie.
    — Je la connais ?
    — « Nous » la connaissons et pas vraiment pour notre bien. Elle se fait appeler Mary Forsythe mais il s’agit de notre bonne vieille Hilary Dawson, autrement dit Margot la Pie !
    Adalbert ouvrit des yeux énormes :
    — C’est pas

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