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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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eût partie liée avec le criminel qui s’intitulait « le Vengeur de la Reine » ?
    Du coup, se gardant de lui montrer le papier, Adalbert hâta son départ en bousculant même un peu rudement le personnage et se précipita dans la rue pour remplir ses poumons de l’air calme et frais du matin mais ne s’attarda pas sous les ombrages de la place. Aussi vite qu’il était venu il repartit vers l’hôtel. Il avait quelque chose à faire d’urgence…
    Sans ralentir l’allure, il s’engouffra dans le hall, gravit au pas de charge les deux étages et alla frapper chez M me  de Sommières. Comme il le pensait, Marie-Angéline vint lui ouvrir. Elle était dans le petit salon occupée à trier le courrier, toujours abondant, que l’on venait de monter…
    — Que s’est-il passé ? s’inquiéta-t-elle tandis que l’arrivant s’effondrait dans un fauteuil. On dirait que vous avez vu le diable ?
    — Ça y ressemble ! Quand a lieu votre prochaine réunion avec Ponant-Saint-Germain et sa bande ?
    — Je ne sais pas encore. Dans trois jours, je crois… ou trois soirs puisque nous avons reçu l’autorisation de la tenir dans le théâtre de Marie-Antoinette, qu’on ne visite pas en principe à cause de son mauvais état…
    — Là ou ailleurs, de toute façon vous n’irez pas !
    Le ton était péremptoire. Plan-Crépin réagit aussitôt :
    — En voilà une autre ! Et pourquoi, s’il vous plaît ?
    — Parce que je commence à penser que ce vieux fou pourrait bien être mouillé jusqu’au cou dans l’affaire des meurtres et de l’enlèvement de Caroline Autié. À propos, vous saviez que cette pauvre fille descend en droite ligne de Léonard, le fameux coiffeur de la Reine ? Il s’appelait en réalité Léonard Autié…
    — D’où sortez-vous ça ?
    Il le lui dit, lui fit lire le fragment et acheva son propos en restituant presque mot pour mot la philippique du professeur. Et comme elle ne trouvait rien à redire, pour une fois, il conclut :
    — C’est la raison pour laquelle il ne peut plus être question que vous vous mêliez à ces gens-là ! Et je suis certain qu’Aldo vous en dira autant quand il rentrera… Dieu sait où peut vous mener ce genre de cinglé ?
    — C’est justement ce qu’il faut savoir ! riposta-t-elle après un instant de silence qu’elle employa à décacheter une lettre destinée à M me  de Sommières mais qui, ne présentant aucun timbre postal, avait dû arriver par porteur. Elle la lut, releva les sourcils et s’apprêtait à relire à haute voix quand la marquise fit son entrée. Elle était habillée pour sortir, c’est-à-dire qu’à l’exception de son ombrelle de soie verte il n’y avait aucune différence – robe claire, chapeau et gants – avec ce qu’elle portait entre onze heures du matin et cinq heures du soir. Elle sourit en voyant le visiteur et lui tendit une main sur laquelle il s’inclina :
    — Tiens, Adalbert ! Quelles nouvelles ?
    Ce fut Marie-Angéline qui répondit en lui tendant la lettre ouverte :
    — Nous devrions lire d’abord ceci !
    — Qu’est-ce qui vous prend, Plan-Crépin ? Lisez vous-même ! Vous êtes là pour ça, il me semble !
    — C’est le marquis des Aubiers qui a eu l’immense bonheur de danser avec nous à plusieurs reprises à Vienne chez le prince Schwarzenberg en 1905 et qui met ses hommages à nos pieds.
    M me  de Sommières se mit à rire :
    — Je ne me souviens pas que vous fussiez là, vous aussi ?
    — Je vous demande pardon ?
    — Vous venez de dire : « il a dansé avec nous ». Pour l’amour du Ciel, Plan-Crépin, laisser tomber votre pluriel de majesté quand vous devez décrypter une lettre. On finit par ne plus rien y comprendre !
    — Nous sommes d’humeur badine à ce que je vois ! Eh bien, ledit marquis des Aubiers prie M me  la marquise d’accepter de prendre le thé chez lui demain vers cinq heures. Il lui demande en grâce de venir… seule ! C’est-à-dire sans moi !
    — Quelle idée ? Mais pourquoi ?
    — Parce que, justement, il désire parler de… moi !
    Adalbert, du coup, mit son grain de sel :
    — S’il s’agit du vieux gentilhomme que Ponant-Saint-Germain à fait expulser l’autre jour au bosquet de la Reine, son invitation tombe à pic. J’aimerais vous accompagner…
    — Tant pis pour votre curiosité mais il n’en est pas question. À moins que vous ne me croyiez incapable de lui tirer les vers du nez ?

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