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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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une. Elle est sinistre, ton histoire.
    — Mais vraie ! dit Adalbert avec une gravité qui lui était peu coutumière. Cette ancienne Maison Dieu avait dû être détournée de sa pieuse vocation par quelqu’un qui s’était acoquiné avec les forces des ténèbres. Elle a rejeté les intrus…
    — Qu’est-elle devenue ?
    — Une aubaine pour des vagabonds qui l’ont pillée de son contenu. Deux d’entre eux voulurent s’y installer. Ils furent carbonisés par le feu qu’ils avaient allumé dans une cheminée. Depuis, elle est livrée à la ruine, aux ronces, aux herbes folles. Ici, c’est moins tragique mais je suis persuadé que cela relève du même processus.
    — Nous venons d’y dormir et cependant nous sommes entiers ?
    — Parce que Caroline seule est visée. À moins que l’on ne réussisse à la « nettoyer », cette baraque n’aura de cesse de l’avoir jetée dehors… ou pire. Je pense que ces manifestations sont liées à l’exhumation de la grand-mère… Bon ! Cela dit, on range tout et on s’en va ! conclut Adalbert en portant les tasses dans l’évier pour les laver.
    Aldo retourna dans la chambre pour y prendre ce qu’il avait pu y laisser. Soudain Adalbert l’entendit appeler :
    — Viens voir !
    — Quoi donc ?
    — Le portrait de cette femme ! Hier soir, avant de me coucher, je l’avais décroché et posé à terre face contre le mur, parce que je n’arrive pas à me faire à sa tête. Et regarde !
    Dame Florinde avait repris sa place et dardait sur les intrus un regard plus désagréable que jamais.
    — Si on en faisait une flambée ? proposa Morosini.
    — Ce pourrait être plus dramatique ! Et puis il faudrait détruire aussi le buste de l’atelier. Si Plan-Crépin, notre bigote maison, connaît quelqu’un à l’archevêché, c’est le moment de la mettre à contribution. Viens, on rentre ! J’ai besoin d’une douche froide. Et toi aussi !
    Ils effacèrent les traces de leur passage, refermèrent soigneusement portes et volets. Ce fut pendant qu’Adalbert sortait la voiture que Morosini s’aperçut qu’il y avait une lettre dans la boîte scellée à la grille. Elle était adressée à M lle  Autié et venait de Buenos Aires. Aucune indication d’expéditeur au dos. L’écriture volontaire était celle d’un homme.
    — Je savais bien qu’elle devait avoir un amoureux ! commenta Adalbert ! Le contraire serait par trop étonnant : une aussi jolie fille !
    — Rien ne dit que ce soit un amoureux ! Il pourrait s’agir d’une lettre… d’affaires !
    Adalbert éclata de rire :
    — Tu serais contrarié à ce point ?
    — Cette fille n’est pas heureuse, c’est l’évidence ! Si elle avait une histoire d’amour quelque part, même en Argentine, elle aurait une autre mine.
    — C’est peut-être justement parce qu’il est loin… ou qu’il est marié ?
    — Suffit ! Cesse de faire du mauvais roman et démarre !
    — De toute façon tu verras bien la tête qu’elle fera quand tu la lui remettras. À moins que tu ne me laisses ce soin ?
    — Pourquoi ? C’est moi qui l’ai trouvée, non ?
    Le rire d’Adalbert se perdit dans le vrombissement de son moteur. Aldo s’enfonça dans son siège, croisa les bras et n’ouvrit plus la bouche. Il y avait des moments où le cher Adal l’exaspérait…
    Quand il fut une heure décente pour se présenter à la jeune fille, Aldo appela par le téléphone intérieur. Ce fut Marie-Angéline qui décrocha : Caroline était allée faire un tour dans le parc.
    — Je vais essayer de la rejoindre : il faut que je lui parle… se hâta-t-il de dire craignant que la curieuse ne lui proposât de l’accompagner.
    La proximité de l’hôtel avec les Trianons et le Hameau de la Reine n’était pas son moindre attrait. Il faisait un temps délicieux, ce matin-là. Le soleil réchauffait les frondaisons et les pelouses où les jardiniers venaient de passer. L’heure des visiteurs de l’exposition n’avait pas encore sonné et le parc baignait dans une paix… royale ! C’était un vrai bonheur de s’y promener. Le chant des oiseaux remplaçait agréablement les raclements de pieds sur les graviers et les commentaires plus ou moins pertinents mais pour la plupart dénués de la plus élémentaire poésie qu’imposaient la beauté, la grâce et la majesté d’un site exceptionnel à ce point chargé d’histoire. Si l’on n’avait que des pauvretés à émettre mieux

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