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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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Venez, nous n’avons plus rien à faire ici. »
    Nous rejoignîmes Harper et dame Gristwood, debout côte à côte dans la rue. Leur ressemblance était flagrante, mêmes traits, même expression inquiète et tendue.
    « Que s’est-il passé, monsieur ? s’enquit Harper. Maître Leighton est-il…
    — Il n’est pas là. Mais hélas ! il y a des signes de violence… »
    Dame Gristwood laissa échapper un petit gémissement.
    « Je suis soucieux de votre sécurité et de celle de votre fils, madame, dis-je. Le garde est-il toujours chez vous ?
    — Oui. Il m’a accompagnée jusqu’ici. C’est moi qui l’ai renvoyé. »
    Je me tournai vers Harper. « Je crois que votre mère devrait rester avec vous pour le moment. Je vais essayer de vous trouver un lieu plus sûr. »
    La femme me regarda d’un air consterné. « Qu’ont-ils donc fait ? Pour l’amour du ciel, qu’est-ce que Michael et Sepultus sont venus faire ici ?
    — Ils ont frayé avec des gens dangereux. »
    Elle secoua la tête. Quand elle me regarda à nouveau, sa bouche avait repris son pli dur. « Cette putain, vous l’avez interrogée ? demanda-t-elle sans préambule.
    — J’ai essayé, mais elle s’est enfuie. » Je me tournai vers David. « Quelqu’un aurait-il pu emporter cet appareil sans se faire remarquer ? Sur une charrette, peut-être ? »
    Il opina. « Des charrettes circulent sans arrêt à Lothbury, chargées de marchandises à livrer aux clients ou aux boutiques. La nuit aussi, quand il y a beaucoup de travail. »
    Je hochai la tête. « Interrogez tout de même les voisins. Dites seulement que Leighton a disparu, vous voulez bien ? »
    Il fit signe que oui, puis entoura d’un bras les épaules de sa mère. « Sommes-nous vraiment en danger, monsieur ?
    — Je crois que votre mère l’est. Quelqu’un sait-il où elle se trouve ?
    — Personne, sauf moi et le garde de Wolf’s Lane.
    — Alors n’en dites pas davantage. Vous savez lire ?
    — Oui. »
    Je griffonnai mon adresse sur un bout de papier. « Si vous apprenez du nouveau, ou si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites-moi mander. »
    Il prit le papier. Sa mère était pendue à son bras. J’étais content qu’ils soient ensemble ; chacun n’avait plus que l’autre au monde.
    Malgré ma fatigue, j’insistai pour m’arrêter chez un barbier en prévision du banquet. Barak m’attendit, puis nous prîmes un bateau pour regagner le Temple, et rentrâmes à pied chez moi. Je tenais à m’étendre avant de me préparer. Je somnolai pendant une heure et me réveillai sans être reposé. Le ciel était toujours plombé et l’air étouffant. J’avais hâte que l’orage éclate. Je me levai, tout ankylosé et, pour la première fois depuis des jours, fis les exercices que Guy m’avait prescrits pour mon dos. J’étais penché, essayant en vain de toucher mes orteils, lorsque Barak frappa un coup à la porte et entra. Ses yeux s’écarquillèrent.
    « Drôle de façon de prier ! dit-il.
    — Je ne prie pas. J’essaie de soulager mon dos qui me fait mal. Vous pourriez avoir la politesse d’attendre qu’on vous dise d’entrer avant de faire irruption dans une pièce.
    — Pardon », dit-il en s’asseyant souplement sur mon lit. « Je suis venu vous prévenir que je sors. Une de mes vieilles accointances a des informations sur les deux coquins que nous traquons. Le grêlé et son compère. J’ai rendez-vous avec lui, ensuite j’irai voir le comte. » Il redevint sérieux. « Je vais lui parler de Rich. Il voudra peut-être vous voir.
    — Eh bien, vous savez où me trouver. Demandez-lui aussi s’il peut installer les Gristwood en lieu sûr. »
    Barak hocha la tête et lança : « Jusqu’à présent, nous lui avons présenté plus de requêtes que nous ne lui avons fourni d’informations.
    — Peut-être, mais nous faisons de notre mieux.
    — Il vous faudra chevaucher seul jusque chez lady Honor.
    — Il fait encore jour.
    — Ensuite, je me mettrai en quête de la taverne où Bealknap rencontrait mon beau-père. Cela m’occupera pendant que vous serez au banquet.
    — Fort bien.
    — Vous êtes sûr que vous ne voulez pas aller voir le puits plus tard ? Après le banquet ? »
    Je secouai la tête. « Je serai trop fatigué, il faut que je dorme. Et je dois ralentir l’allure, Barak, maugréai-je. Je suis de plus de dix ans votre aîné. Au reste, quel âge avez-vous ?
    — J’aurai vingt-huit ans au mois d’août. Dites-moi, il y a quelque chose qui

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