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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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« D’après mère, ceux qui sont au courant risquent des ennuis.
    — C’est possible. Nous pouvons peut-être vous rendre quelque service à cet égard. » Je marquai une pause. « Avez-vous vu le liquide que l’on devait mettre dans la cuve ? »
    Harper secoua la tête. « Michael a dit que c’était un secret, et qu’il valait mieux que je ne sache rien. Ils ont fait quelques expériences dans la cour de maître Leighton. Ils l’avaient louée et ne le laissaient pas s’approcher. Le mur est haut, et c’est là qu’il range ses tuyaux de plomb pour travailler sur les conduites. »
    Quels avaient été les rapports entre Harper et celui qui, finalement, était son beau-père ? Je supposai que leur relation avait étéfondée non sur l’affection, mais sur l’intérêt que présentait pour Gristwood la nature du travail de Harper.
    « À quoi ressemblait cet appareil ?
    — Il était compliqué. Une grosse cuve étanche à laquelle était attachée une pompe, et d’où sortait un tuyau. Cela nous a pris des semaines à le fabriquer, et puis maître Leighton a dit qu’il fallait recommencer, parce que le tuyau était trop gros.
    — Et où était-il rangé ? Dans la cour de maître Leighton ?
    — Sans doute. Ils payaient grassement pour en avoir l’usage. »
    Dame Gristwood ricana. « Et maître Leighton a eu son argent ?
    — Oui, mère. Il a insisté pour être payé à l’avance. »
    Elle fronça les sourcils. « Alors, où Michael a-t-il pris la somme ? Ni lui ni Sepultus n’avaient un sou de côté.
    — Et si quelqu’un d’autre avait payé ? lançai-je.
    — C’est la seule solution, répondit-elle d’un ton amer. Pendant quinze ans, j’ai dû supporter les projets extravagants de Michael. Il m’arrivait de n’avoir aucune pitance à mettre sur la table. Pour finir, il a été assassiné, et voilà David en danger. » Son visage s’adoucit tandis qu’elle regardait son fils.
    « Je peux faire en sorte que vous soyez tous deux mis en sûreté, dis-je. Mais je voudrais parler à maître Leighton. » Je regardai David Harper. « Lui avez-vous fait savoir que je venais ?
    — Non, monsieur. Nous avons pensé qu’il était préférable de ne rien dire.
    — Se trouve-t-il à sa fonderie ?
    — Sans doute. Il a obtenu un contrat pour réparer la conduite de Fleet Street. Vendredi dernier, il m’a annoncé qu’il aurait du métal à me faire couler. Il était très content de lui.
    — Pouvez-vous nous mener chez lui ?
    — Et ensuite, nous n’aurons plus à nous occuper de tout cela ? demanda dame Gristwood.
    — Vous n’aurez plus affaire à nous, madame. »
    Elle hocha la tête à l’intention de son fils, qui se leva et sortit, nous emmenant à sa suite, tandis que sa mère trottinait derrière.
    Nous remontâmes la ruelle, nous enfonçant plus loin dans Lothbury. Par les portes ouvertes, nous apercevions les fondeurs torse nu, ruisselant de sueur, qui s’affairaient devant leurs fourneaux. Les gens nous regardaient passer avec curiosité. À l’extrémité d’une ruelle sinueuse, David s’arrêta devant une maison d’angle, plus grande que la plupart, comportant un atelier mitoyen jouxté par un haut mur.
    « Le bruit ou la fumée d’un feu passeraient inaperçus ici, me souffla Barak.
    — En effet. L’endroit était particulièrement bien choisi. »
    David frappa à la porte. Les volets étaient clos, ainsi que ceux de l’atelier. Il essaya aussi les portes de l’atelier, mais elles étaient fermées à clef.
    « Maître Leighton ! cria-t-il. Maître Leighton, c’est moi, David. » Il se tourna vers nous et nous dit en manière d’excuse : « Les fondeurs deviennent sourds en vieillissant. Mais c’est curieux que son four ne soit pas allumé. »
    J’eus un désagréable pressentiment. « Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ?
    — Vendredi, monsieur. Quand il m’a parlé de ce nouveau marché. »
    Barak examina la porte. « Je pourrais l’ouvrir.
    — Inutile, dit Harper. Je sais qui a une clef. Tout le monde a la clef du voisin, ici, en cas d’incendie. Attendez-moi. » Il descendit la ruelle. Tout autour de nous régnait un grand tapage de coups de marteau et de bruits métalliques de toutes sortes. Dame Gristwood commençait à se tordre nerveusement les mains.
    « Que s’est-il passé, messire ?
    — Je l’ignore, madame. »
    Son fils reparut, une grosse clef à la main. Il ouvrit la porte et nous fit entrer dans la cour. De fait, l’endroit

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