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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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moment de faiblesse en voyant le tombeau de notre fondateur. » Il se pencha vivement en avant et éteignit la flamme entre le pouce et l’index, grimaçant lorsque la cire chaude lui brûla les doigts.
    « C’est sans importance », répondis-je. Je regardai le tombeau, où l’effigie remarquablement réaliste d’un moine en robe de dominicain était allongée dans l’obscurité, les bras croisés, en prière.
    « Le prieur Rahere, marmonna Kytchyn.
    — Oui. Peu importe. Ce que je voulais voir, c’est l’endroit où un dénommé Gristwood a fait certaine découverte l’an passé. »
    Il déglutit, l’air toujours inquiet. « Messire Gristwood a bien recommandé de ne rien dire de ce que nous avions trouvé, sous peine de mort. Je me suis tu, je le jure. Messire, est-ce vrai, ce que m’a dit cet homme ici présent, à savoir que messire Gristwood a été assassiné ?
    — C’est vrai, mon frère.
    — Je ne suis plus frère, déclara Kytchyn. Je ne suis plus moine. Il n’y en a plus.
    — Bien sûr. Je vous demande pardon. Je me suis mal exprimé. » Je promenai mon regard autour du bâtiment. « Doit-on détruire le reste ?
    — Non. » Son visage s’éclaira quelque peu. « Les habitants du voisinage ont demandé qu’on laisse ce qui subsiste afin d’utiliser le lieu comme église. Ils y sont très attachés. Sir Richard a accepté. »
    Et leur soutien sera utile à sir Richard quand le prieur mourra, pensai-je. « J’imagine que tout cela a commencé quand les agents des Augmentations ont fouillé la crypte l’automne dernier », dis-je.
    Kytchyn hocha la tête. « Oui. Lorsque le prieuré s’est rendu, les agents des Augmentations sont venus dresser l’inventaire. Je me trouvais dans la bibliothèque au moment où messire Gristwood y est entré. Il a demandé s’il existait un registre susceptible d’expliquer une curieuse trouvaille qu’ils avaient faite dans la crypte.
    — Elle était utilisée comme entrepôt ?
    — Oui, messire. Elle est vaste, et certains objets s’y trouvent depuis plusieurs siècles. J’étais bibliothécaire ici depuis vingt ans, je ne pensais pas que l’on y entreposait autre chose que des vieilleries et du bric-à-brac. Je vous le jure.
    — Je vous crois. Poursuivez, messire Kytchyn.
    — J’ai demandé à messire Gristwood s’il pouvait me montrer ce qu’il avait trouvé. On m’a conduit dans l’église. À l’époque, on n’avait pas détruit la nef. » Il regarda avec tristesse la palissade.
    « Dans quelle partie de l’église se trouvait la crypte ?
    — De l’autre côté de ce mur, là-bas. »
    Je lui souris pour le rassurer. « Venez, j’aimerais voir l’endroit. Si vous voulez bien rallumer votre cierge. »
    Kytchyn s’exécuta après plusieurs tentatives aussi nerveuses que maladroites et nous conduisit à une porte cloutée. Il marchait à pas lents et calmes, comme il avait dû apprendre à le faire quand il était novice. La porte grinça bruyamment lorsqu’il l’ouvrit, envoyant des échos dans l’église caverneuse.
    Il nous précéda dans un escalier qui menait à une crypte humide occupant toute la longueur du bâtiment. Le cierge illumina de vieux meubles, des statues brisées. Un énorme trône d’abbé, richement décoré mais vermoulu, se dressa devant nous et je faillis crier lorsqu’un visage surgit des ténèbres. Je fis un bond en arrière, bousculant Barak, puis rougis en m’apercevant que c’était une statue de la Vierge dont un bras était cassé. J’aperçus l’éclat des dents blanches de Barak, découvertes par un sourire amusé.
    Kytchyn s’arrêta devant un mur. « C’est ici qu’ils m’ont conduit, messire, dit-il. Il y avait un baril debout à cet endroit, un gros baril en bois, très ancien.
    — De quelle taille ?
    — On en voit la marque dans la poussière. » Il baissa le cierge et je découvris un large cercle dans l’épaisse poussière qui recouvrait les dalles de pierre. Le baril avait la taille d’un tonneau de vin. Gros, pas énorme cependant. Je hochai la tête et me relevai. Kytchyn approcha le cierge de sa poitrine, ce qui donna à son visage ridé un aspect désincarné.
    « L’avait-on ouvert ? demandai-je.
    — Oui. Un agent des Augmentations était là, et tenait un ciseau dont il s’était servi pour desceller le couvercle. Il a eu l’air soulagé en nous voyant. Messire Gristwood a dit : “Regardez là-dedans, frère bibliothécaire — j’étais encore frère à

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