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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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des « clients » de condition physique comparable à celle des membres des forces armées ; qu’à cela ne tienne, la Wehrmacht et la SS devaient bien avoir des combattants tziganes dans leur rang. Aussitôt dit, aussitôt…
    —  Environ xciii quatre-vingt-dix nouveaux sujets arrivèrent. Ils furent examinés et trouvés convenables. Le professeur Haagen les divisa en deux groupes. Ceux du premier reçurent une vaccination contre le typhus. Les seconds rien. Je pense que dix à quatorze jours plus tard, tous les sujets furent infectés artificiellement avec le typhus. Je ne puis vous dire comment, je ne suis pas médecin, mais j’étais là quand ils le firent. Au cours de cette affaire, trente tziganes moururent. J’en ai la preuve. J’ai conservé les fiches des morts de Natzweiler.
    L’assistante et la secrétaire de Haagen se plaignirent au docteur Graefe, l’adjoint de Haagen :
    —  Mais c’est un crime d’expérimenter sur des hommes !
    —  Tenez-vous tranquilles. Ce sont des Polonais, ce ne sont pas des hommes.
    Georges Hirtz, docteur ès sciences naturelles et pharmacien assista sans doute, le 20 mai 1943 à la toute première expérience du professeur.
    —  Vers le 20 mai 1943, un transport de vingt à vingt-trois Polonais arriva. Ils furent enfermés dans une baraque qu’ils durent laver avec une solution de lysol.
    Plusieurs jours se passent. Haagen arrive et vaccine le personnel médical, le chef de camp et son adjoint à l’aide des ampoules habituelles de l’Institut Robert Koch puis :
    —  Les Polonais reçurent dans le pectoral une injection d’un liquide gris-jaune, que les médecins avaient apporté avec eux. Ils n’avaient pas été examinés et toutes les injections furent faites avec la même aiguille sans désinfection, d’une personne à l’autre. Les Polonais furent renvoyés à leur baraque. J’étais seul à pouvoir y entrer pour apporter leur nourriture et prendre leur température.
    Question du tribunal : Ce liquide gris-jaune était-il un virus virulent du typhus ou une injection de vaccin ?
    —  Je ne puis pas le dire. Mais deux faits montrent que le vaccin était virulent. Ceux qui prenaient soin d’eux avaient été vaccinés et d’autre part, les Polonais, à leur arrivée, avaient dû laver leur block avec une solution de lysol ; c’était pour tuer les mouches, les puces et les punaises. Je devais prendre leur température trois fois par jour. Après trente-six à quarante-huit heures environ, celle-ci commença à monter jusqu’à 40° et même plus haut. Les deuxième et troisième jour, je trouvai déjà deux cadavres dans leurs couchettes. La fièvre dura pendant six à huit jours et à la fin de cette période, des signes d’excitation, de choc, de peur et d’autres symptômes apparurent. À ce moment, je ne pus suivre les expériences car je fus envoyé en compagnie disciplinaire.
    —  Question : Avez-vous vu les cadavres des deux Polonais ?
    Réponse : C’est moi qui ai mis les corps dans des sacs en papier. Ils ont été brûlés au crématoire de Natzweiler.
    Voici donc les pièces principales de l’accusation contre le professeur Eugen Haagen. Comment va-t-il se justifier ?
    *
    * *
    Très simplement : en niant l’évidence. Les expériences ! Quelles expériences ? Il s’agissait de vaccinations car le camp de Shirmeck et Natzweiler étaient menacés d’une épidémie de typhus. Bon ! Avouez tout de même que c’est un paradoxe : vacciner vingt personnes pour lutter contre une épidémie. J’avais très peu de vaccin ! Bon ! L’épidémie se déclare et vous disparaissez. Illogique ? J’avais à ce moment-là des obligations militaires à remplir. Bon ! Et ces convois d’Auschwitz ? Je n’ai rien demandé. Bon ! Et les morts ? Quels morts ? Il n’y a jamais eu de morts. Bon ! Croyez-vous qu’il était nécessaire de demander à Himmler l’autorisation de vacciner dans un camp ? Le professeur Hirt ne voulait pas que les non-SS pénètrent dans le camp. Bon ! Et la station Ahnenerbe ? Je n’ai jamais levé la tête pour voir ce qu’il y avait marqué au-dessus de la porte. Bon ! M lle Edith Schmitt, votre assistante a déclaré que vous aviez vacciné cent cinquante personnes à Natzweiler et que cinquante personnes du groupe de contrôle étaient mortes ? Elle se trompe, elle confond avec la période de l’épidémie. Bon ! Le témoin Hirtz a parlé de deux morts qu’il a lui-même

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